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09/12/1997 | FRANCE | N°95-19940

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 09 décembre 1997, 95-19940


Sur le moyen unique :

Vu l'article 1153, alinéa 3, du Code civil et l'article 48 de la loi du 1er mars 1984 ;

Attendu que la déchéance des intérêts prévue au second de ces textes ne peut être étendue aux intérêts au taux légal auxquels, en vertu du premier, la caution est tenue, à titre personnel, à compter de la première mise en demeure qu'elle reçoit ;

Attendu que l'arrêt attaqué, qui a rejeté la demande du Crédit industriel et commercial de Paris tendant au paiement des intérêts conventionnels d'une somme principale acquittée par M. et Mme X..., ca

utions, faute par cette banque d'avoir satisfait à son obligation d'information annuell...

Sur le moyen unique :

Vu l'article 1153, alinéa 3, du Code civil et l'article 48 de la loi du 1er mars 1984 ;

Attendu que la déchéance des intérêts prévue au second de ces textes ne peut être étendue aux intérêts au taux légal auxquels, en vertu du premier, la caution est tenue, à titre personnel, à compter de la première mise en demeure qu'elle reçoit ;

Attendu que l'arrêt attaqué, qui a rejeté la demande du Crédit industriel et commercial de Paris tendant au paiement des intérêts conventionnels d'une somme principale acquittée par M. et Mme X..., cautions, faute par cette banque d'avoir satisfait à son obligation d'information annuelle, a également rejeté la demande portant sur la condamnation aux intérêts au taux légal de ladite somme, à compter, pour le mari, de la mise en demeure à lui adressée le 19 avril 1988, et pour la femme, de la date d'introduction de l'instance, en énonçant que cette demande se heurtait à la déchéance édictée par l'article 48 de la loi du 1er mars 1984 ;

Attendu qu'en se prononçant ainsi, la cour d'appel a violé, par refus d'application, le premier des textes susvisés et, par fausse application, le second ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a écarté la demande portant sur les intérêts au taux légal, l'arrêt rendu le 22 juin 1995, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Versailles, autrement composée.


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 95-19940
Date de la décision : 09/12/1997
Sens de l'arrêt : Cassation partielle
Type d'affaire : Civile

Analyses

CAUTIONNEMENT - Caution - Information annuelle - Défaut - Déchéance des intérêts - Domaine d'application - Intérêts au taux légal après mise en demeure (non) .

CAUTIONNEMENT - Caution - Action des créanciers contre elle - Intérêts - Déchéance de l'article 48 de la loi du 1er mars 1984 - Domaine d'application - Intérêts au taux légal après mise en demeure

La déchéance des intérêts prévue à l'article 48 de la loi du 1er mars 1984 ne peut être étendue aux intérêts au taux légal auxquels, en vertu de l'article 1153, alinéa 3, du Code civil, la caution est tenue, à titre personnel, à compter de la première mise en demeure qu'elle reçoit.


Références :

Code civil 1153 al. 3
Loi 84-46 du 01 mars 1984 art. 48

Décision attaquée : Cour d'appel de Versailles, 22 juin 1995

A RAPPROCHER : Chambre commerciale, 1994-05-17, Bulletin 1994, IV, n° 176 (2), p. 140 (cassation partielle), et les arrêts cités.


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 09 déc. 1997, pourvoi n°95-19940, Bull. civ. 1997 I N° 359 p. 242
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1997 I N° 359 p. 242

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Lemontey .
Avocat général : Avocat général : M. Roehrich.
Rapporteur ?: Rapporteur : Mme Delaroche.
Avocat(s) : Avocats : M. Le Prado, Mme Baraduc-Bénabent.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1997:95.19940
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