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06/11/1990 | FRANCE | N°89-16020

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 06 novembre 1990, 89-16020


Attendu que Mme Y... a donné naissance le 22 mars 1986 à un enfant du sexe masculin prénommé Valentin ; qu'elle a formé une action en recherche de paternité contre M. X... ; que l'arrêt confirmatif attaqué (Paris, 9 mars 1989), après avoir écarté la fin non-recevoir invoquée par ce dernier, tirée de l'inconduite notoire de la mère, a considéré que M. X... et Mme Y... avaient vécu en état de concubinage pendant la période légale de la conception de l'enfant et accueilli la demande ;.

Sur le premier moyen :

Attendu que M. X... fait grief à la cour d'appel d'avo

ir déclaré l'action recevable alors que la fin de non-recevoir prévue par l'arti...

Attendu que Mme Y... a donné naissance le 22 mars 1986 à un enfant du sexe masculin prénommé Valentin ; qu'elle a formé une action en recherche de paternité contre M. X... ; que l'arrêt confirmatif attaqué (Paris, 9 mars 1989), après avoir écarté la fin non-recevoir invoquée par ce dernier, tirée de l'inconduite notoire de la mère, a considéré que M. X... et Mme Y... avaient vécu en état de concubinage pendant la période légale de la conception de l'enfant et accueilli la demande ;.

Sur le premier moyen :

Attendu que M. X... fait grief à la cour d'appel d'avoir déclaré l'action recevable alors que la fin de non-recevoir prévue par l'article 340-1, 1er alinéa, du Code civil vise non seulement le fait que la mère ait eu commerce avec un autre individu mais aussi l'inconduite notoire, de sorte qu'en exigeant que M. X... prouve que Mme Y... avait eu des relations sexuelles avec d'autres, les juges du second degré auraient violé le texte précité ;

Mais attendu que, comme l'a énoncé à bon droit la cour d'appel, l'inconduite notoire, si elle n'implique pas que les partenaires de la mère soient identifiés, suppose qu'il existe des présomptions suffisantes de ce que celle-ci a entretenu, pendant la période légale de la conception, des relations intimes avec d'autres que le père prétendu ; que l'arrêt attaqué retient que les attestations produites " n'apportent pas une telle preuve mais démontrent seulement l'attitude provocante de Mme Y... et sa volonté d'affirmer publiquement, sans souci de prudence, sa volonté de maintenir une condition de liberté jugée par elle essentielle " ; qu'il est donc légalement justifié et que le moyen ne peut être accueilli ;

Et sur le second moyen :

Attendu que M. X... reproche encore à la cour d'appel de n'avoir pas caractérisé l'existence entre lui-même et Mme Y... d'un état de concubinage impliquant, à défaut de communauté de vie, des relations stables et continues et d'avoir ainsi privé sa décision de base légale au regard de l'article 340-4°, du Code civil ;

Mais attendu que l'arrêt attaqué retient que M. X... et Mme Y... ont fait connaissance à Avoriaz durant les vacances de Pâques 1985 et ont eu, dès leur retour à Paris, une liaison suivie au moins jusqu'à la mi-juillet 1985 ; qu'il relève qu'ils ont, au cours de cette période, déjeuné presque quotidiennement ensemble, assisté à de nombreux diners, effectué des sorties en compagnie d'amis de l'un ou de l'autre, été reçus chez les parents de Mme Y... à l'occasion de fêtes familiales et qu'ils sont partis ensemble en vacances aux Antilles du 2 au 13 juillet 1985 ; qu'ainsi la cour d'appel a caractérisé l'existence d'un état de concubinage au sens de l'article 340, 4°, du Code civil ; que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 89-16020
Date de la décision : 06/11/1990
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

1° FILIATION NATURELLE - Recherche de paternité - Fin de non-recevoir - Inconduite notoire - Preuve - Relations avec un autre individu pendant la période légale de conception.

1° FILIATION NATURELLE - Recherche de paternité - Fin de non-recevoir - Inconduite notoire - Relations avec des individus identifiés - Nécessité (non).

1° L'inconduite notoire, si elle n'implique pas que les partenaires de la mère soient identifiés, suppose qu'il existe des présomptions suffisantes de ce que celle-ci a entretenu, pendant la période légale de conception, des relations intimes avec d'autres que le père prétendu.

2° FILIATION NATURELLE - Recherche de paternité - Cas - Concubinage - Relations stables et continues - Constatations suffisantes.

2° Caractérise l'état de concubinage au sens de l'article 340-4° du Code civil, la cour d'appel qui retient qu'un homme et une femme ont fait connaissance durant les vacances de Pâques, qu'ils ont eu une liaison suivie au moins jusqu'à la mi-juillet de la même année et relève qu'au cours de cette période, ils ont déjeuné presque quotidiennement ensemble, assisté à de nombreux dîners, effectué des sorties, été reçus chez les parents de la femme à l'occasion des fêtes familiales et sont partis ensemble en vacances.


Références :

Code civil 340-4

Décision attaquée : Cour d'appel de Paris, 09 mars 1989

A RAPPROCHER : (1°). Chambre civile 1, 1982-01-26 , Bulletin 1982, I, n° 41 (1), p. 35 (rejet) ; Chambre civile 1, 1986-07-01 , Bulletin 1986, I, n° 189 (2), p. 185 (rejet). (2°). Chambre civile 1, 1980-11-18 , Bulletin 1980, I, n° 295, p. 235 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 06 nov. 1990, pourvoi n°89-16020, Bull. civ. 1990 I N° 235 p. 168
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1990 I N° 235 p. 168

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Camille Bernard, conseiller doyen faisant fonction
Avocat général : Avocat général :M. Lupi
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Massip
Avocat(s) : Avocats :MM. Cossa, Ryziger.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1990:89.16020
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