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02/03/1989 | FRANCE | N°86-42370

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 02 mars 1989, 86-42370


Sur le moyen unique :

Attendu, selon les énonciations de l'arrêt confirmatif attaqué (Pau, 13 mars 1986), que M. X..., entré le 24 octobre 1980, en qualité de foreur-soudeur sur chantier, au service de la société Forex-Neptune, a été victime d'un accident du travail le 11 décembre 1981 ; qu'il a été consolidé le 11 juin 1984 avec un taux d'incapacité de 15 % et a alors été déclaré inapte à reprendre toute activité professionnelle sur un chantier de forage ; que, par lettre du 12 novembre 1984, la société lui a fait part de son impossibilité de le reclasser dans u

ne autre fonction, lui a proposé de lui assurer un congé-formation et l'a in...

Sur le moyen unique :

Attendu, selon les énonciations de l'arrêt confirmatif attaqué (Pau, 13 mars 1986), que M. X..., entré le 24 octobre 1980, en qualité de foreur-soudeur sur chantier, au service de la société Forex-Neptune, a été victime d'un accident du travail le 11 décembre 1981 ; qu'il a été consolidé le 11 juin 1984 avec un taux d'incapacité de 15 % et a alors été déclaré inapte à reprendre toute activité professionnelle sur un chantier de forage ; que, par lettre du 12 novembre 1984, la société lui a fait part de son impossibilité de le reclasser dans une autre fonction, lui a proposé de lui assurer un congé-formation et l'a informé de son intention de solliciter de l'inspection du travail l'autorisation de le licencier ; que, par lettre du 16 novembre 1984, il a demandé à être reclassé dans la société conformément aux dispositions de l'article L. 122-32-5 du Code du travail, sauf à lui indiquer par écrit les motifs qui s'opposaient à ce reclassement ; que ces raisons lui ont été données dans une lettre du 7 décembre 1984 dans laquelle il lui a été précisé que les emplois de chantier représentaient 90 % des emplois de la société et que, par ailleurs, aucun emploi n'était disponible dans les bureaux ; qu'ayant été licencié par lettre du 14 décembre 1984, il a saisi le conseil de prud'hommes qui lui a alloué une indemnité équivalente à douze mois de salaire par application de l'article L. 122-32-7 du Code du travail ;

Attendu qu'il est fait grief à la cour d'appel d'avoir dit que le licenciement de M. X... était injustifié et d'avoir en conséquence confirmé la décision des premiers juges, alors, selon le pourvoi, que la charge de la preuve de l'impossibilité de reclasser le salarié inapte ne pèse pas plus sur l'employeur que sur le salarié ; qu'en l'état de l'offre de preuve de cette impossibilité, au moyen d'une expertise proposée par l'employeur et acceptée par le salarié, la cour d'appel ne pouvait refuser d'ordonner cette mesure d'instruction ; que, s'agissant d'une preuve négative, elle ne pouvait écarter comme non pertinents, ni admissibles, les faits qui, s'ils étaient établis, justifieraient inéluctablement la prétention de la société Forex-Neptune ; qu'elle a ainsi violé l'article L. 122-14-3 du Code du travail et les règles de la preuve ;

Mais attendu que la cour d'appel, qui n'était pas tenue d'ordonner une mesure d'instruction, a exactement décidé, sans inverser la charge de la preuve, qu'il appartenait à l'employeur d'établir qu'il était dans l'impossibilité de reclasser le salarié ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 86-42370
Date de la décision : 02/03/1989
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Maladie du salarié - Inaptitude au travail - Accident du travail ou maladie professionnelle - Proposition d'un emploi adapté - Impossibilité - Preuve - Charge

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Cause - Accident du travail ou maladie professionnelle - Inaptitude physique du salarié - Recherche d'un emploi adapté - Impossibilité - Preuve - Charge

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Accident du travail ou maladie professionnelle - Licenciement - Inaptitude au travail - Proposition d'un emploi adapté - Impossibilité - Preuve - Charge

Lorsqu'un salarié, victime d'un accident du travail, est déclaré, à l'issue des périodes de suspension du contrat de travail, inapte à son ancien emploi, il incombe à l'employeur de rapporter la preuve de l'impossibilité dans laquelle il se trouve de le reclasser dans un nouvel emploi .


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Pau, 13 mars 1986


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 02 mar. 1989, pourvoi n°86-42370, Bull. civ. 1989 V N° 171 p. 102
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1989 V N° 171 p. 102

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Cochard
Avocat général : Avocat général :M. Franck
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Benhamou
Avocat(s) : Avocat :la SCP Martin-Martinière et Ricard .

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1989:86.42370
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