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19/03/2015 | FRANCE | N°13VE03088

France | France, Cour administrative d'appel de Versailles, 7ème chambre, 19 mars 2015, 13VE03088


Vu l'ordonnance du 19 septembre 2013 du président de la 10ème chambre de la Cour administrative d'appel de Paris, enregistrée le 25 septembre 2013 au greffe de la Cour, transmettant à la Cour de céans le jugement de la requête présentée pour la SARL TRADITION ET SPECIALITES, par Me Naim, avocat ;

Vu la requête, enregistrée le 16 septembre 2013 au greffe de la Cour administrative d'appel de Paris et le 25 septembre 2013 au greffe de la Cour de céans, présentée pour la SARL TRADITION ET SPECIALITES dont le siège est 3 villa de l'Eglantine à Jouy le Moutier (95280), par Me N

aim, avocat ; la SARL TRADITION ET SPECIALITES demande à la Cour :

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Vu l'ordonnance du 19 septembre 2013 du président de la 10ème chambre de la Cour administrative d'appel de Paris, enregistrée le 25 septembre 2013 au greffe de la Cour, transmettant à la Cour de céans le jugement de la requête présentée pour la SARL TRADITION ET SPECIALITES, par Me Naim, avocat ;

Vu la requête, enregistrée le 16 septembre 2013 au greffe de la Cour administrative d'appel de Paris et le 25 septembre 2013 au greffe de la Cour de céans, présentée pour la SARL TRADITION ET SPECIALITES dont le siège est 3 villa de l'Eglantine à Jouy le Moutier (95280), par Me Naim, avocat ; la SARL TRADITION ET SPECIALITES demande à la Cour :

1°) d'annuler le jugement n° 1107339 en date du 18 juillet 2013 par lequel le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté sa demande tendant à la décharge de la cotisation supplémentaire à l'impôt sur les sociétés à laquelle elle a été assujettie au titre de l'exercice clos en 2007 ainsi que des pénalités correspondantes ;

2°) de prononcer la décharge correspondante ;

Elle soutient que :

- il n'est pas sérieusement contesté par l'administration fiscale que l'acte de cession de créance de ses parents avait bien été matérialisé, acté et accepté par la société ;

- l'opération de cession a été régulièrement traduite dans les comptes sociaux de la société par l'annulation de la créance au bénéfice de M. et Mme B...et l'inscription d'une créance à son bénéfice ;

- l'opération de substitution de créancier pourrait traduire subsidiairement une libéralité des parents à son bénéfice mais certainement pas un abandon pur et simple au bénéfice de la société ; elle a conservé la dette à la clôture de l'exercice social ;

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Vu les autres pièces du dossier ;

Vu le code général des impôts et le livre des procédures fiscales ;

Vu le code civil ;

Vu le code de justice administrative ;

Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 5 mars 2015 :

- le rapport de Mme Van Muylder, premier conseiller,

- les conclusions de Mme Garrec, rapporteur public,

- et les observations de MeC..., pour la SARL TRADITION ET SPECIALITES ;

1. Considérant que la SARL TRADITION ET SPECIALITES, qui exerce une activité de négoce de produits surgelés, a fait l'objet d'une vérification de comptabilité au titre de la période du 1er octobre 2005 au 30 septembre 2008, à l'issue de laquelle le service a notamment réintégré dans les résultats de la société une somme de 90 000 euros au motif qu'elle correspondait à un abandon, au profit de la société, d'une créance détenue par M. et Mme A...B... ; que la SARL TRADITION ET SPECIALITES relève appel du jugement en date du 18 juillet 2013 par lequel le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté sa demande tendant à la décharge de la cotisation supplémentaire à l'impôt sur les sociétés à laquelle elle a été assujettie au titre de l'exercice clos en 2007 ainsi que des pénalités correspondantes ;

Sur les conclusions à fin de décharge :

2. Considérant qu'aux termes du 2 de l'article 38 du code général des impôts, rendu applicable en matière d'impôt sur les sociétés en vertu de l'article 209 du même code : " Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net à la clôture et à l'ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à l'impôt diminuée des suppléments d'apport et augmentée des prélèvements effectués au cours de cette période par l'exploitant ou par les associés. L'actif net s'entend de l'excédent des valeurs d'actif sur le total formé au passif par les créances des tiers, les amortissements et les provisions justifiés " ; qu'il résulte de ces dispositions que, lorsqu'une somme figure au passif du bilan d'ouverture d'un exercice comme constituant la créance d'un tiers et ne figure plus comme telle au bilan de clôture de cet exercice, l'extinction ainsi constatée d'une dette de l'entreprise implique, quelle qu'en soit la cause et à moins qu'elle ait pour contrepartie une diminution des valeurs d'actif, une augmentation de la valeur de l'actif net entre l'ouverture et la clôture de l'exercice ; que toutefois, le contribuable qui a soldé dans ses écritures la dette ainsi éteinte par le crédit du compte courant d'un tiers, peut établir que cette créance n'a pas été éteinte mais a été en réalité transférée à ce tiers ; que la preuve d'un tel transfert est réputée apportée dans le cas où les formalités de publicité à l'égard des tiers intéressés au maintien de la créance prévues par les articles 1689 et 1690 du code civil, en l'espèce l'Etat pris en la personne du service d'assiette, ont été respectées ; que, dans le cas où ces formalités n'ont pas été accomplies, le contribuable peut cependant démontrer, par tout moyen de preuve, la réalité du transfert de créance ;

3. Considérant que la SARL TRADITION ET SPECIALITES conteste l'imposition de la somme de 90 000 euros, établie sur le fondement du 2 de l'article 38 du code général des impôts, en soutenant que la créance qui était détenue sur elle par M. et Mme B...a été transférée à M. A...-D...B... ;

4. Considérant que la SARL TRADITION ET SPECIALITES a débité le compte " Autres emprunts " de la somme de 90 000 euros correspondant à une créance détenue par M. et Mme A...B...et a crédité le compte courant d'associé de M. A...-D... B...de la même somme ; que la société fait valoir que ces écritures correspondent à l'enregistrement comptable d'une cession de créance de M. et Mme B...au profit de M. A...-D...B... ; qu'il est constant que les formalités prévues par l'article 1690 du code civil n'ont cependant pas été accomplies ; que la société produit une convention de cession de créance datée du 2 avril 2007 et signée entre M. A...-D... B...et ses parents et, un procès-verbal de l'assemblée générale extraordinaire de la société du même jour ; que toutefois, la convention, qui prévoit que la société TRADITION ET SPECIALITES accepte la cession et dispense le cessionnaire des formalités de signification par acte d'huissier prévues à l'article 1690 du code civil, n'est pas signée par le représentant de la société et n'a pas été notifiée à cette dernière ; qu'il ne résulte pas de l'instruction que la cession mentionnée par ce document aurait eu une exécution financière alors même qu'elle prévoit que la créance est payée " à l'instant même " aux cédants ; que pour sa part, le procès-verbal de l'assemblée générale extraordinaire, qui indique que l'assemblée générale autorise la cession à M. A...-D... B...d'une créance que la société possède envers M. et Mme B...pour un montant de 90 000 euros, n'est pas de nature, au vu de l'inadéquation de sa rédaction qui mentionne une créance détenue par la société et non une créance détenue sur cette dernière, à établir la réalité du transfert de la créance en cause ; que si M. et Mme B...ont enregistré une déclaration en date du 13 décembre 2007 aux termes de laquelle ils ont consenti un don manuel de 125 000 euros au bénéfice de M.B..., il ne ressort pas de l'instruction que cette somme inclurait la créance de 90 000 euros initialement détenue par M. et Mme B...sur la société TRADITION ET SPECIALITES ; que l'attestation de Mme B... du 29 octobre 2009 n'établit pas davantage la réalité de la cession alléguée ; que, dans ces conditions, l'administration a pu, à bon droit, estimer que la créance de M. et Mme B...devait être regardée comme abandonnée et, sur le fondement du 2° de l'article 38 du code général des impôts, réintégrer la somme de 90 000 euros dans le bénéfice imposable de la SARL TRADITION ET SPECIALITES au titre de l'exercice clos le 30 septembre 2007 ;

5. Considérant, qu'il résulte de tout ce qui précède que la SARL TRADITION ET SPECIALITES n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté sa demande tendant à la décharge de la cotisation supplémentaire à l'impôt sur les sociétés à laquelle elle a été assujettie au titre de l'année 2007 ainsi que des pénalités y afférentes ; qu'il y a lieu, par voie de conséquence, de rejeter ses conclusions présentées sur le fondement des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ;

DECIDE :

Article 1er : La requête de la SARL TRADITION ET SPECIALITES est rejetée.

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N° 13VE03088


Synthèse
Tribunal : Cour administrative d'appel de Versailles
Formation : 7ème chambre
Numéro d'arrêt : 13VE03088
Date de la décision : 19/03/2015
Type d'affaire : Administrative
Type de recours : Plein contentieux

Analyses

19-04-02-01-03-02 Contributions et taxes. Impôts sur les revenus et bénéfices. Revenus et bénéfices imposables - règles particulières. Bénéfices industriels et commerciaux. Évaluation de l'actif. Créances.


Composition du Tribunal
Président : Mme VINOT
Rapporteur ?: Mme Céline VAN MUYLDER
Rapporteur public ?: Mme GARREC
Avocat(s) : CABINET F. NAIM

Origine de la décision
Date de l'import : 06/07/2015
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.administrative.appel.versailles;arret;2015-03-19;13ve03088 ?
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