Vu la requête enregistrée le 21 novembre 2008, présentée pour M. Mohammed X, demeurant ..., par Me Mebarek, avocat au barreau d'Amiens ; M. X demande à la Cour :
1°) d'annuler le jugement n° 07-2788 du 22 novembre 2007 par lequel le Tribunal administratif de Nantes a rejeté sa demande tendant à l'annulation de la décision en date du 9 octobre 2006 par laquelle le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement a constaté l'irrecevabilité de sa demande de naturalisation ;
2°) d'annuler, pour excès de pouvoir, ladite décision ;
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Vu les autres pièces du dossier ;
Vu la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 ;
Vu le code civil ;
Vu le code de justice administrative ;
Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;
Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 13 octobre 2009 :
- le rapport de M. Buffet, rapporteur ;
- les conclusions de M. Degommier, rapporteur public ;
Considérant que M. X, de nationalité marocaine, interjette appel du jugement du 22 novembre 2007 par lequel le Tribunal administratif de Nantes a rejeté sa demande tendant à l'annulation de la décision du 9 octobre 2006 par laquelle le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement a constaté l'irrecevabilité de sa demande de naturalisation ;
Considérant qu'aux termes de l'article 21-24 du code civil : Nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française, notamment par une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue française et des droits et devoirs conférés par la nationalité française ;
Considérant que, pour constater l'irrecevabilité de la demande de naturalisation de M. X, le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement s'est fondé sur la bigamie de l'intéressé révélant un défaut d'assimilation à la communauté française ;
Considérant qu'il est constant que M. X s'est marié avec Mme Aouedi, en 1972, au Maroc et que quatre enfants sont issus de cette union ; que par ailleurs, M. X s'est marié, en 1977, avec Mme Merabet au Maroc et que trois enfants sont issus de cette union ; qu'il n'est pas contesté que le premier mariage de M. X n'a pas été dissout avant qu'il ait épousé Mme Merabet ; que M. X est arrivé en France accompagné de ses deux épouses en 1983 ; qu'un des enfants issus de son union avec Mme Aouedi est né postérieurement à son mariage avec Mme Merabet, et qu'un de ceux issus de son union avec cette dernière, est né un an après son arrivée en France ; que si M. X soutient qu'il est séparé de sa seconde épouse, il ne ressort pas des pièces du dossier qu'il ait divorcé ; que, par suite et alors même que l'intéressé vit en France depuis plus de 24 ans, que ses enfants sont français et qu'ils ont suivi des études supérieures, le ministre a pu, sans entacher sa décision d'une erreur d'appréciation, estimer que l'état de bigamie de M. X révélait un défaut d'assimilation et déclarer irrecevable, pour ce motif, la demande de naturalisation présentée par ce dernier ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que M. X n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le Tribunal administratif de Nantes a rejeté sa demande ;
DÉCIDE :
Article 1er : La requête de M. X est rejetée.
Article 2 : Le présent arrêt sera notifié à M. Mohamed X et au ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire.
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N° 08NT03160 2
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