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14/06/2000 | FRANCE | N°98-10577

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 14 juin 2000, 98-10577


Donne défaut contre les époux X... ;

Sur le moyen unique, pris en ses cinq branches :

Vu les articles 47 de la loi du 25 janvier 1985 et 2125 du Code civil ;

Attendu que la suspension des poursuites individuelles à l'égard du débiteur en redressement judiciaire, prévue par le premier de ces textes, laisse intacts les recours que ses créanciers peuvent exercer à l'encontre de la caution solidaire du débiteur, et qu'il ressort du second que le créancier bénéficiant d'une hypothèque consentie par l'ensemble des indivisaires, peut poursuivre la vente sur saisie du

bien indivis et être intégralement payé sur le prix avant tout partage ;

Att...

Donne défaut contre les époux X... ;

Sur le moyen unique, pris en ses cinq branches :

Vu les articles 47 de la loi du 25 janvier 1985 et 2125 du Code civil ;

Attendu que la suspension des poursuites individuelles à l'égard du débiteur en redressement judiciaire, prévue par le premier de ces textes, laisse intacts les recours que ses créanciers peuvent exercer à l'encontre de la caution solidaire du débiteur, et qu'il ressort du second que le créancier bénéficiant d'une hypothèque consentie par l'ensemble des indivisaires, peut poursuivre la vente sur saisie du bien indivis et être intégralement payé sur le prix avant tout partage ;

Attendu que le 24 avril 1989, la société Ficofrance, devenue la société Abbey national France, a consenti à Mme X... un prêt de 8 247 000 francs ; que M. X..., époux séparé de biens de l'emprunteuse, s'est porté caution solidaire de son remboursement et a consenti avec son épouse une inscription hypothécaire sur un immeuble par eux acquis en indivision ; qu'ayant interrompu le paiement des échéances, Mme X... a été déclarée en redressement judiciaire le 10 mars 1992, la SCP Laureau-Jeannerot étant désignée comme administrateur ; que la société Abbey, dont la créance a été admise pour un montant de 9 537 483 francs, ayant fait délivrer à la caution un commandement en vue de la vente sur saisie de l'immeuble hypothéqué, la SCP Laureau-Jeannerot a demandé que la moitié du prix de vente lui soit attribuée ;

Attendu que pour faire droit à cette demande, l'arrêt attaqué retient que la société Abbey ne pouvait prétendre au versement entre ses mains du prix correspondant à la quote-part de Mme X... ;

Qu'en statuant ainsi, alors que l'engagement de M. X... étant garanti par une hypothèque consentie par l'ensemble des indivisaires, la société Abbey pouvait, du chef exclusif de la dette de la caution, se payer intégralement sur le prix de vente du bien indivis, sans que le redressement judiciaire du débiteur principal puisse faire obstacle à l'exercice de ce droit, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 2 octobre 1997, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Amiens.


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 98-10577
Date de la décision : 14/06/2000
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

CAUTIONNEMENT - Caution - Action des créanciers contre elle - Redressement ou liquidation judiciaire du débiteur principal - Indivision entre le débiteur et la caution - Vente de l'immeuble indivis - Paiement du créancier hypothécaire - Condition .

ENTREPRISE EN DIFFICULTE (loi du 25 janvier 1985) - Redressement et liquidation judiciaires - Créances - Cautionnement - Action en paiement contre la caution - Indivision entre le débiteur et la caution - Vente de l'immeuble indivis - Paiement du créancier hypothécaire - Condition

ENTREPRISE EN DIFFICULTE (loi du 25 janvier 1985) - Redressement et liquidation judiciaires - Créanciers du débiteur - Action individuelle - Suspension - Domaine d'application - Action contre la caution (non)

SAISIE IMMOBILIERE - Immeuble indivis - Créancier hypothécaire de l'un des coïndivisaires - Saisie et vente de l'immeuble - Conditions - Hypothèque consentie par tous les indivisaires

SAISIE IMMOBILIERE - Immeuble indivis - Immeuble grevé d'une hypothèque consentie par tous les indivisaires - Possibilité de saisir et vendre l'immeuble

INDIVISION - Immeuble - Hypothèque inscrite par l'un des créanciers de l'un des coïndivisaires - Saisie et vente - Conditions - Hypothèque consentie par tous les indivisaires

La suspension des poursuites individuelles à l'égard du débiteur en redressement judiciaire, prévue par l'article 47 de la loi du 25 janvier 1985, laisse intacts les recours que ses créanciers peuvent exercer à l'encontre de la caution solidaire du débiteur et il ressort de l'article 2125 du Code civil que le créancier bénéficiant d'une hypothèque consentie par l'ensemble des indivisaires peut poursuivre la vente sur saisie du bien indivis et être intégralement payé sur le prix avant tout partage.


Références :

Code civil 2125
Loi 85-98 du 25 janvier 1985 art. 47

Décision attaquée : Cour d'appel de Versailles, 02 octobre 1997

A RAPPROCHER : Chambre civile 1, 1990-11-20, Bulletin 1990, I, n° 259, p. 183 (cassation) ; Chambre civile 1, 1998-03-31, Bulletin 1998, I, n° 135 (2), p. 89 (rejet et cassation partielle).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 14 jui. 2000, pourvoi n°98-10577, Bull. civ. 2000 I N° 182 p. 118
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2000 I N° 182 p. 118

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Lemontey .
Avocat général : Avocat général : M. Gaunet.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Guérin.
Avocat(s) : Avocats : la SCP Gatineau, la SCP Boré, Xavier et Boré.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2000:98.10577
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