Attendu que M. X... est titulaire, auprès de la Caisse d'épargne et de prévoyance de Champagne-Ardennes, d'un compte sur lequel sont prélevés les remboursements d'un prêt que lui a consenti cette Caisse ; qu'il a assigné celle-ci en remboursement de sommes qu'elle aurait indûment prélevées sur son compte, au titre d'intérêts de retard ; que le jugement attaqué l'a débouté de sa demande ;
Sur la seconde branche du moyen unique :
Attendu que M. X... fait grief au jugement d'avoir, en imputant les intérêts de retard majorés sur l'ensemble du prêt restant à courir, dont le montant des échéances non encore échues, et non seulement sur le capital restant dû, correspondant aux échéances passées, dénaturé la clause contractuelle selon laquelle " en cas de défaillance de l'emprunteur, le capital restant dû produira intérêts au taux du prêt majoré de trois points, et ce jusqu'à la date de reprise du cours normal des remboursements " ;
Mais attendu que l'expression " le capital restant dû ", pouvant s'entendre aussi bien de l'ensemble du capital non remboursé échu ou à échoir que du seul capital échu, le Tribunal s'est livré à une interprétation rendue nécessaire par l'ambiguïté de cette clause et, dès lors, exclusive de dénaturation ; que le moyen n'est pas fondé ;
Mais sur la première branche :
Vu l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;
Attendu que le jugement a rejeté la demande de M. X..., sans répondre aux conclusions de celui-ci faisant valoir que les intérêts de retard prélevés sur son compte étaient dus au décalage systématique opéré par la Caisse entre les dates d'opération et les dates de valeur ;
Qu'en statuant comme il a fait, le Tribunal d'instance a méconnu les exigences du texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a rejeté la demande de M. X... en remboursement des intérêts de retard consécutifs au décalage entre les dates d'opération et les dates de valeur, le jugement rendu, le 21 novembre 1995, entre les parties, par le tribunal d'instance de Châlons-sur-Marne ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit jugement et, pour être fait droit, les renvoie devant le tribunal d'instance de Reims.