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15/03/1995 | FRANCE | N°90-46098

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 15 mars 1995, 90-46098


Sur le moyen unique :

Attendu qu'employée depuis le 6 novembre 1951, par la caisse primaire d'assurance maladie de la Nièvre, Mlle X... a été mise à la retraite le 1er avril 1989 ;

Attendu que la salariée fait grief à l'arrêt (Bourges, 12 octobre 1990) de l'avoir déboutée de sa demande en paiement d'indemnité de licenciement et pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, alors, selon le moyen, qu'il n'existe pas d'âge " légal " de départ à la retraite ; que l'article 58 de la convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale fixe à 65

ans l'âge de la retraite ; que la nullité prévue par l'article L. 122-14-12 du...

Sur le moyen unique :

Attendu qu'employée depuis le 6 novembre 1951, par la caisse primaire d'assurance maladie de la Nièvre, Mlle X... a été mise à la retraite le 1er avril 1989 ;

Attendu que la salariée fait grief à l'arrêt (Bourges, 12 octobre 1990) de l'avoir déboutée de sa demande en paiement d'indemnité de licenciement et pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, alors, selon le moyen, qu'il n'existe pas d'âge " légal " de départ à la retraite ; que l'article 58 de la convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale fixe à 65 ans l'âge de la retraite ; que la nullité prévue par l'article L. 122-14-12 du Code du travail ne concerne que la rupture automatique prévue par la clause conventionnelle, mais non la référence à l'âge de 65 ans comme condition de mise à la retraite ; que si Mlle X... pouvait à la date du 1er avril 1989 bénéficier d'une retraite de base, elle n'avait pas encore acquis la totalité des points pour avoir sa complémentaire, et ne remplissait pas les conditions d'âge prévues par l'article 58 de la convention collective ; que selon la circulaire prise pour l'interprétation de la loi du 30 juillet 1987 que, dès lors que le salarié ne remplit pas les conditions d'ouverture du droit à pension de vieillesse ou les conditions d'âge prévues par la convention, la rupture du contrat de travail par l'employeur constitue un licenciement, et dans ce cas, l'employeur qui souhaite néanmoins rompre le contrat de travail doit appliquer le droit commun du licenciement, en rapportant la preuve du caractère réel et sérieux du licenciement et en versant l'indemnité légale ou conventionnelle de licenciement ; qu'enfin, la caisse de prévoyance du personnel des organismes sociaux, qui est un régime obligatoire, a indiqué à Mlle X... qu'elle totalisait au 1er avril 1989, 36,16 et non 37,5 annuités de cotisations ; qu'il a fallu que Mlle X... rachète des points pour bénéficier d'une retraite à taux plein ; que dès lors, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;

Mais attendu qu'en application de l'article L. 122-14-12, alinéa 2, du Code du travail, est entachée d'une nullité d'ordre public absolue, la disposition de la convention collective prévoyant une rupture de plein droit du contrat de travail du salarié à un âge déterminé ; qu'ayant exactement retenu que tel était le cas de l'article 58 de la convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale qui prévoit que le contrat de travail prend fin de plein droit au 65e anniversaire de l'agent, la cour d'appel, qui a constaté que la salariée, à la date de la rupture, pouvait bénéficier d'une pension de vieillesse à taux plein, a décidé, à bon droit, que l'employeur était en droit, en vertu de l'article L. 122-14-13 du même Code, de mettre à la retraite la salariée ; que le moyen n'est dès lors pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 90-46098
Date de la décision : 15/03/1995
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Retraite - Mise à la retraite - Age - Fixation par une convention collective - Sécurité sociale - Convention du 8 février 1957 - Article 58 - Rupture du contrat de plein droit à l'âge de soixante-cinq ans - Nullité - Effet .

CONVENTIONS COLLECTIVES - Sécurité sociale - Convention nationale du 8 février 1957 - Retraite - Mise à la retraite - Age - Rupture du contrat de plein droit à l'âge de soixante-cinq ans - Portée

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Causes - Age de la retraite - Fixation par une convention collective

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Retraite - Mise à la retraite - Age - Salarié pouvant bénéficier d'une pension de vieillesse à taux plein - Constatations suffisantes

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Cause - Cause réelle et sérieuse - Mise à la retraite - Salarié pouvant bénéficier d'une pension de vieillesse à taux plein

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Causes - Cause réelle et sérieuse - Age du salarié

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Retraite - Mise à la retraite - Age - Salarié pouvant bénéficier d'une pension de vieillesse à taux plein - Absence d'autre motif que l'âge du salarié

En application de l'article L. 122-14-12, alinéa 2, du Code du travail, est entachée d'une nullité d'ordre public absolue, la disposition de la convention collective prévoyant une rupture de plein droit du contrat de travail du salarié à un âge déterminé. Tel est le cas de l'article 58 de la convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale qui prévoit que le contrat de travail prend fin au 65e anniversaire de l'agent. Il en résulte que l'employeur est en droit, en vertu de l'article L. 122-14-13 du Code du travail, de mettre à la retraite la salariée qui, à la date de la rupture, peut bénéficier d'une pension de vieillesse à taux plein.


Références :

Code du travail L122-14-13, L122-14-12 al. 2
Convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale art. 58

Décision attaquée : Cour d'appel de Bourges, 12 octobre 1990


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 15 mar. 1995, pourvoi n°90-46098, Bull. civ. 1995 V N° 87 p. 62
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1995 V N° 87 p. 62

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Kuhnmunch .
Avocat général : Avocat général : M. Chauvy.
Rapporteur ?: Rapporteur : Mme Sant.
Avocat(s) : Avocat : M. Foussard.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1995:90.46098
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