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12/07/1994 | FRANCE | N°92-17197

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 12 juillet 1994, 92-17197


Sur le moyen unique :

Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt attaqué (Poitiers, 8 avril 1992) d'avoir confirmé le jugement qui l'a déboutée de ses demandes tendant à voir annuler une transaction intervenue le 20 juin 1985, sans son accord, entre son mari, avec lequel elle était soumise au régime de la communauté légale, et M. X..., transaction qui serait intervenue au mépris des dispositions de l'article 1424 du Code civil comme ayant pour objet la cession de droits sociaux non négociables, alors, selon le moyen, que la confirmation tacite d'un acte nul ne se présume pa

s mais exige, selon l'article 1338 du Code civil, à la fois la conn...

Sur le moyen unique :

Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt attaqué (Poitiers, 8 avril 1992) d'avoir confirmé le jugement qui l'a déboutée de ses demandes tendant à voir annuler une transaction intervenue le 20 juin 1985, sans son accord, entre son mari, avec lequel elle était soumise au régime de la communauté légale, et M. X..., transaction qui serait intervenue au mépris des dispositions de l'article 1424 du Code civil comme ayant pour objet la cession de droits sociaux non négociables, alors, selon le moyen, que la confirmation tacite d'un acte nul ne se présume pas mais exige, selon l'article 1338 du Code civil, à la fois la connaissance du vice affectant l'obligation et l'intention de le réparer ; que le fait de ne pas s'être opposée à l'encaissement d'une lettre de change prévue à la transaction, libellée au nom des deux époux, ne pouvait s'analyser en une manifestation non équivoque de la volonté de Mme Y... de réparer le vice dont la transaction était entachée et qu'en décidant le contraire, la cour d'appel a violé l'article 1338 du Code civil ;

Mais attendu que, pour l'application de l'article 1427 du Code civil, seul applicable dans les rapports entre époux mariés sous le régime de la communauté légale, la ratification par un époux d'un acte accompli par l'autre peut résulter de tout acte qui implique, sans équivoque, sa volonté de le confirmer ; que la cour d'appel a retenu que la lettre de change, qui a été remise à M. Y... par M. X... pour mettre fin à leurs relations professionnelles, a été portée à l'encaissement avec la double signature de Mme Y... ; qu'il n'y avait aucune raison pour que, sur le plan personnel, M. X... soit débiteur envers M. Y... d'une somme de 210 000 francs, montant de la traite ; que Mme Y... connaissait pertinemment les engagements financiers intervenus professionnellement entre eux, puisqu'elle avait accepté de s'engager au titre de l'avance de crédit consentie à son mari pour parvenir à réaliser l'association entre son mari et M. X... ; qu'elle a pu en déduire que Mme Y..., en ne s'opposant pas à l'encaissement de la lettre de change destinée à assurer l'exécution de la transaction, avait tacitement et définitivement accepté la validité de celle-ci ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 92-17197
Date de la décision : 12/07/1994
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

COMMUNAUTE ENTRE EPOUX - Actif - Disposition - Transaction relative à un bien commun par le mari - Ratification par la femme - Preuve .

TRANSACTION - Nullité - Convention consentie par un époux commun en bien agissant seul - Ratification par la femme - Preuve

Pour l'application de l'article 1427 du Code civil, seul applicable dans les rapports entre époux mariés sous le régime de la communauté légale, la ratification par un époux d'un acte accompli par l'autre peut résulter de tout autre acte qui implique, sans équivoque, sa volonté de le confirmer.


Références :

Code civil 1427

Décision attaquée : Cour d'appel de Poitiers, 08 avril 1992

A RAPPROCHER : Chambre civile 1, 1987-03-17, Bulletin 1987, I, n° 95, p. 72 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 12 jui. 1994, pourvoi n°92-17197, Bull. civ. 1994 I N° 246 p. 178
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1994 I N° 246 p. 178

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Grégoire, conseiller doyen faisant fonction. .
Avocat général : Avocat général : M. Lupi.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Chartier.
Avocat(s) : Avocats : MM. Odent, Ryziger.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1994:92.17197
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