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13/05/1992 | FRANCE | N°91-40734

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 13 mai 1992, 91-40734


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Sur le moyen unique :

Vu l'article 1134 du Code civil ;

Attendu que constitue un licenciement pour motif économique celui qui résulte d'une suppression ou transformation d'emploi, ou d'une modification substantielle du contrat de travail consécutives notamment à des difficultés économiques ou des mutations technologiques ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué que les sociétés Socara d'une part, et Rhumeries Duquesne d'autre part, ont employé M. X... en qualité de comptable à concurrence de 2/3 de temps pour la première et d'un tiers pour la seconde ; qu'à

la suite de l'informatisation de son service de comptabilité qui exigeait la transfor...

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Sur le moyen unique :

Vu l'article 1134 du Code civil ;

Attendu que constitue un licenciement pour motif économique celui qui résulte d'une suppression ou transformation d'emploi, ou d'une modification substantielle du contrat de travail consécutives notamment à des difficultés économiques ou des mutations technologiques ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué que les sociétés Socara d'une part, et Rhumeries Duquesne d'autre part, ont employé M. X... en qualité de comptable à concurrence de 2/3 de temps pour la première et d'un tiers pour la seconde ; qu'à la suite de l'informatisation de son service de comptabilité qui exigeait la transformation en un poste à temps complet du poste de M. X..., la société Duquesne a procédé à son licenciement le 19 juin 1987 ;

Attendu que pour décider que le licenciement procédait d'une cause réelle et sérieuse résultant de la nécessaire réorganisation du service de la comptabilité, la cour d'appel a retenu, d'une part, que la société Rhumeries Duquesne n'avait énoncé aucun grief contre le salarié, et d'autre part, qu'elle n'avait pas à lui proposer le poste de comptable à plein temps, car il aurait été contraint de démissionner de ses fonctions à la société Socara ;

Attendu cependant, d'une part, que la cour d'appel a fait ressortir que l'employeur n'avait pas invoqué, dans la lettre d'énonciation des motifs de licenciement, l'inaptitude du salarié à occuper l'emploi à plein temps créé à la suite de la suppression de son emploi à temps partiel ; que, d'autre part, si les articles L. 324-2 et L. 324-3 du Code du travail établissent une incompatibilité entre deux contrats entraînant un dépassement de la durée maximale du travail, la violation desdits articles résulte de l'accomplissement de travaux au-delà de la durée autorisée, mais non de la conclusion du second contrat ; et alors, enfin, qu'il appartenait au seul salarié de choisir, le cas échéant, l'emploi qu'il souhaitait conserver ; qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé le texte ci-dessus visé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrrêt rendu le 25 octobre 1989, entre les parties, par la cour d'appel de Fort-de-France ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Basse-Terre


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 91-40734
Date de la décision : 13/05/1992
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Modification - Modification imposée par l'employeur - Modification consécutive à des mutations technologiques - Emploi à temps partiel remplacé par un emploi à plein temps - Proposition de l'employeur - Défaut - Portée

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement économique - Définition - Transformation d'emploi - Transformation consécutive à des mutations technologiques

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Imputabilité - Modification du contrat par l'employeur - Emploi à temps partiel remplacé par un emploi à plein temps - Proposition de l'employeur - Défaut - Portée

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement économique - Cause - Cause réelle et sérieuse - Reclassement dans l'entreprise

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement économique - Définition - Suppression d'emploi - Obligation de l'employeur - Reclassement du salarié

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Cause - Cause réelle et sérieuse - Motif économique - Obligation de reclassement du salarié dans l'entreprise

Encourt la cassation l'arrêt qui décide que la transformation d'un poste à temps partiel en poste à temps complet par suite de l'informatisation d'un service, justifiait le licenciement du salarié engagé à 2/3 de temps au motif que la société n'avait pas à lui proposer le poste à plein temps car il aurait été contraint de démissionner des fonctions qu'il occupait au tiers de temps dans une deuxième société alors que l'employeur n'a pas invoqué l'inaptitude du salarié à occuper l'emploi à plein temps créé, que la conclusion du second contrat n'est pas une violation des articles L. 324-2 et L. 324-3 du Code du travail relatif au dépassement de la durée maximale du travail et qu'il appartient au salarié de choisir l'emploi qu'il souhaite conserver.


Références :

Code du travail L324-2, L324-3

Décision attaquée : Cour d'appel de Fort-de-France, 25 octobre 1990

A RAPPROCHER : Chambre sociale, 1990-10-09 , Bulletin 1990, V, n° 420, p. 253 (cassation), et les arrêts cités ; Chambre sociale, 1992-04-08 , Bulletin 1992, V, n° 258 p. 158 (cassation)

arrêt cité.


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 13 mai. 1992, pourvoi n°91-40734, Bull. civ. 1992 V N° 299 p. 187
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1992 V N° 299 p. 187

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Cochard
Avocat général : Avocat général :M. de Caigny
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Carmet
Avocat(s) : Avocats :la SCP Desaché et Gatineau, la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1992:91.40734
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