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13/05/1992 | FRANCE | N°89-40844

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 13 mai 1992, 89-40844


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Sur le moyen unique :

Vu l'article 2044 du Code civil ;

Attendu que, selon l'arrêt attaqué, Mme X... a été engagée le 4 novembre 1982 par la Société de créations graphiques (SCG) en qualité de directrice des ventes ; que son contrat prévoyait une interdiction de collaboration avec une entreprise concurrente de Paris et la région parisienne pendant 2 ans, sauf accord de la société, au cas où elle mettrait fin elle-même au contrat ; qu'elle a été licenciée le 14 mai 1986 ; que le 15 mai 1986, une transaction est intervenue aux termes de laquelle la socié

té s'engageait notamment à verser une indemnité de 67 500 francs excédant de 36 637,...

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Sur le moyen unique :

Vu l'article 2044 du Code civil ;

Attendu que, selon l'arrêt attaqué, Mme X... a été engagée le 4 novembre 1982 par la Société de créations graphiques (SCG) en qualité de directrice des ventes ; que son contrat prévoyait une interdiction de collaboration avec une entreprise concurrente de Paris et la région parisienne pendant 2 ans, sauf accord de la société, au cas où elle mettrait fin elle-même au contrat ; qu'elle a été licenciée le 14 mai 1986 ; que le 15 mai 1986, une transaction est intervenue aux termes de laquelle la société s'engageait notamment à verser une indemnité de 67 500 francs excédant de 36 637,50 francs la somme à laquelle Mme X... avait droit et qu'en contrepartie cette dernière s'engageait " à ne collaborer directement ou indirectement avec aucune entreprise concurrente dans Paris et la région parisienne, ni dans le même espace géographique, à ne participer à la création d'entreprise concurrente et ce, pendant un délai de 2 années à compter de la signature des présentes " ;

Attendu que pour déclarer nulle la transaction intervenue le 15 mai 1986, la cour d'appel, après avoir relevé que l'examen du contenu de la transaction faisait apparaître que la société s'était engagée à verser à Mme X... une indemnité excédant de 36 637,50 francs la somme à laquelle elle avait droit, a énoncé que l'acceptation par la salariée d'une clause de non-concurrence plus large que celle incluse dans son contrat de travail en contrepartie d'une somme relativement faible équivalait à une absence de concessions réciproques ;

Qu'en statuant ainsi, alors que constitue une transaction au sens de l'article 2044 du Code civil un accord qui a pour objet de mettre fin à un différend s'étant élevé entre les parties et qui comporte des concessions réciproques, quelle que soit leur importance relative, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 14 décembre 1988, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Versailles


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 89-40844
Date de la décision : 13/05/1992
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

TRANSACTION - Définition - Accord comportant des concessions réciproques pour mettre fin au litige - Concessions réciproques - Proportion entre les concessions réciproques - Nécessité (non)

TRANSACTION - Définition - Accord mettant fin à une contestation déjà née ou à naître - Contrat de travail - Rupture - Acte établissant l'état discuté des comptes de l'employeur et du salarié

TRANSACTION - Définition - Accord mettant fin à une contestation déjà née ou à naître - Contrat de travail - Rupture - Clause de non-concurrence - Indemnité de non-concurrence - Quantum discuté - Concessions réciproques - Proportion entre les concessions - Nécessité (non)

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Clause de non-concurrence - Indemnité de non-concurrence - Transaction - Acte établissant l'état discuté des comptes de l'employeur et du salarié

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Clause de non-concurrence - Indemnité de non-concurrence - Transaction - Validité - Condition

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Clause de non-concurrence - Indemnité de non-concurrence - Fixation - Différend sur son quantum - Transaction - Validité - Condition

Constitue une transaction au sens de l'article 2044 du Code civil un accord qui a pour objet de mettre fin à un différend s'étant élevé entre les parties et qui comporte des concessions réciproques, quelle que soit leur importance relative.


Références :

Code civil 2044

Décision attaquée : Cour d'appel de Paris, 14 décembre 1988

A RAPPROCHER : Chambre sociale, 1982-03-17 , Bulletin 1982, V, n° 180, p. 133 (cassation), et les arrêts cités.


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 13 mai. 1992, pourvoi n°89-40844, Bull. civ. 1992 V N° 307 p. 192
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1992 V N° 307 p. 192

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Cochard
Avocat général : Avocat général :M. de Caigny
Rapporteur ?: Rapporteur :Mme Blohorn-Brenneur
Avocat(s) : Avocat :la SCP Masse-Dessen, Georges et Thouvenin.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1992:89.40844
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