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31/10/1989 | FRANCE | N°88-13784

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 31 octobre 1989, 88-13784


Attendu, selon les énonciations des juges du fond, que par acte du 4 avril 1983, la SCI Les Palmiers " El Repairo " (la SCI) a donné à M. X..., agent commercial, mandat de commercialiser les lots d'un ensemble immobilier qu'elle construisait à Cerbère ; qu'après avoir résilié le mandat au motif que le mandataire n'avait pas atteint les objectifs de vente contractuellement fixés, elle a été assignée par M. X... en paiement de dommages-intérêts ; que l'arrêt attaqué (Montpellier, 24 mars 1988) a constaté le caractère abusif de la rupture du contrat par la SCI et commis un exper

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Attendu, selon les énonciations des juges du fond, que par acte du 4 avril 1983, la SCI Les Palmiers " El Repairo " (la SCI) a donné à M. X..., agent commercial, mandat de commercialiser les lots d'un ensemble immobilier qu'elle construisait à Cerbère ; qu'après avoir résilié le mandat au motif que le mandataire n'avait pas atteint les objectifs de vente contractuellement fixés, elle a été assignée par M. X... en paiement de dommages-intérêts ; que l'arrêt attaqué (Montpellier, 24 mars 1988) a constaté le caractère abusif de la rupture du contrat par la SCI et commis un expert pour donner tous éléments d'appréciation du préjudice subi par M. X... ;

Sur le premier moyen, pris en ses deux branches : (sans intérêt) ;

Sur le second moyen, pris en ses deux branches :

Attendu que la SCI reproche encore à la décision attaquée d'avoir écarté le moyen pris par elle de la violation par le contrat du 4 avril 1983 des dispositions d'ordre public de la loi du 2 janvier 1970 en se fondant uniquement sur les stipulations de la convention alors que, d'une part, le juge devait rechercher la nature de la convention des parties, sans s'attacher à la qualification qu'elles lui ont données, d'après la teneur des obligations qu'elle contient, et que, d'autre part, la loi du 2 janvier 1970 s'appliquant de plein droit à toute personne physique ou morale, quelle que soit sa profession, qui se prête de façon habituelle ou prête accessoirement son concours à des opérations portant sur le bien d'autrui, dont la vente d'immeubles, et qu'en l'espèce il se déduisait clairement de la convention litigieuse que le mandat donné à l'agent commercial était une opération sur le bien d'autrui au sens du texte la cour d'appel, en décidant le contraire, a d'abord privé sa décision de base légale et ensuite violé la loi susvisée ainsi que son décret d'application ;

Mais attendu que la cour d'appel recherchant la commune intention des parties, a relevé que M. X... était un agent commercial agissant en cette qualité, que le mandat qui lui avait été confié le 4 avril 1983 portait sur la commercialisation du seul programme immobilier construit à Cerbère, par la SCI, laquelle n'opérait en l'espèce que sur ses propres immeubles sans être assujettie aux dispositions de la loi du 2 janvier 1970 ; qu'elle en a exactement déduit que la SCI ne pouvait opposer ce texte à son agent commercial, lequel n'avait agi qu'en qualité de représentant mandataire du vendeur, pour soutenir qu'il exerçait l'activité d'agent immobilier dans des conditions illicites ;

Que le second moyen n'est donc pas plus fondé que le premier ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 88-13784
Date de la décision : 31/10/1989
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

AGENT D'AFFAIRES - Agent immobilier - Loi du 2 janvier 1970 - Domaine d'application - Agent commercial mandataire d'une société civile immobilière - Société opérant sur ses propres immeubles (non)

AGENT COMMERCIAL - Contrat de mandat - Mandat d'intérêt commun - Représentation d'une société civile immobilière - Société opérant sur ses propres immeubles - Loi du 2 janvier 1970 - Application (non)

SOCIETE CIVILE - Société civile immobilière - Société opérant sur ses propres immeubles - Mandat confié à un agent commercial - Loi du 2 janvier 1970 - Application (non)

Une société civile immobilière qui, n'opérant que sur ses propres immeubles, n'est pas assujettie aux dispositions de la loi du 2 janvier 1970, ne peut opposer ce texte à son agent commercial pour soutenir qu'il exerce l'activité d'agent immobilier dans des conditions illicites dès lors que le mandat qu'elle lui a confié porte sur la commercialisation d'un programme immobilier par elle construit et que l'intéressé n'agit qu'en qualité de représentant mandataire de celle-ci.


Références :

Loi 70-9 du 02 janvier 1970

Décision attaquée : Cour d'appel de Montpellier, 24 mars 1988

DANS LE MEME SENS : Chambre civile 1, 1979-01-10 , Bulletin 1979, I, n° 17, p. 13 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 31 oct. 1989, pourvoi n°88-13784, Bull. civ. 1989 I N° 333 p. 223
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1989 I N° 333 p. 223

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Jouhaud, conseiller doyen faisant fonction
Avocat général : Premier avocat général : M. Sadon
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Pinochet
Avocat(s) : Avocats :M. Choucroy, la SCP Nicolay.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1989:88.13784
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