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10/12/1987 | FRANCE | N°86-60550

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 10 décembre 1987, 86-60550


Sur le moyen unique, pris de la violation des articles L. 433-9 et L. 433-10 du Code du travail et 455 du nouveau Code de procédure civile : .

Attendu qu'il est fait grief au jugement attaqué (tribunal d'instance de Clermont-Ferrand, 18 décembre 1986), d'avoir rejeté le recours en annulation des élections des représentants du personnel, 3e collège, au comité d'établissement qui s'étaient déroulées les 30 octobre et 13 novembre 1986 dans l'usine de Palport de la société caoutchouc manufacturé et plastiques (CMP), alors, d'une part, que la mise à pied de M. X..., en empêc

hant celui-ci de participer à la campagne électorale et aux opérations...

Sur le moyen unique, pris de la violation des articles L. 433-9 et L. 433-10 du Code du travail et 455 du nouveau Code de procédure civile : .

Attendu qu'il est fait grief au jugement attaqué (tribunal d'instance de Clermont-Ferrand, 18 décembre 1986), d'avoir rejeté le recours en annulation des élections des représentants du personnel, 3e collège, au comité d'établissement qui s'étaient déroulées les 30 octobre et 13 novembre 1986 dans l'usine de Palport de la société caoutchouc manufacturé et plastiques (CMP), alors, d'une part, que la mise à pied de M. X..., en empêchant celui-ci de participer à la campagne électorale et aux opérations de vote et en nuisant ainsi à l'égalité entre les candidats, était de nature, par elle-même, à influer sur les résultats du scrutin, peu important la notoriété dont bénéficiait l'intéressé au sein de l'entreprise en l'absence de campagne électorale de la part des autres candidats, alors, d'autre part, que M. X... faisait valoir dans ses conclusions délaissées sur ce point, que sa mise à pied était de nature à jeter le discrédit sur sa personne, donc à fausser les résultats des élections et que, contrairement aux affirmations de l'employeur, il n'avait pu ni accéder au local syndical, lequel était situé à l'intérieur de l'usine dont l'entrée lui était interdite, ni renouveler expressément sa candidature, alors, enfin, que les candidatures présentées par une organisation syndicale au premier tour de scrutin doivent être considérées comme maintenues lorsqu'un second tour est organisé sans qu'il soit nécessaire de les renouveler, de sorte que le tribunal d'instance ne pouvait refuser d'annuler les élections au motif que M. X... ne pouvait être élu au second tour puisqu'il ne s'y était pas présenté ;

Mais attendu qu'une mesure de mise à pied ne constitue pas, en soi et indépendamment de ses conséquences, une irrégularité de nature à entraîner nécessairement l'annulation des élections ; que le juge du fond, qui n'était pas tenu de suivre les parties dans le détail de leur argumentation et qui a estimé que la preuve n'était pas apportée que les résultats des élections s'étaient trouvés faussés du fait de la mise à pied de M. X..., abstraction faite du motif surabondant relatif à la cause de l'échec de l'intéressé au second tour, n'a pas encouru les griefs du pourvoi ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 86-60550
Date de la décision : 10/12/1987
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

ELECTIONS PROFESSIONNELLES - Comité d'entreprise et délégué du personnel - Scrutin - Irrégularité - Mise à pied d'un candidat

* ELECTIONS PROFESSIONNELLES - Comité d'entreprise et délégué du personnel - Scrutin - Irrégularité - Influence sur les résultats - Influence nécessaire

* REPRESENTATION DES SALARIES - Comité d'entreprise - Membres - Candidat - Mise à pied - Scrutin - Irrégularité (non)

Une mesure de mise à pied ne constitue pas, en soi et indépendamment de ses conséquences, une irrégularité de nature à entraîner nécessairement l'annulation d'élections professionnelles . En conséquence il ne saurait être reproché à un tribunal d'instance d'avoir rejeté le recours en annulation des élections dont il était saisi au motif que la preuve n'était pas apportée que les résultats de ces élections s'étaient trouvés faussés du fait de la mise à pied d'un candidat


Références :

Décision attaquée : Tribunal d'instance de Clermont-Ferrand, 18 décembre 1986


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 10 déc. 1987, pourvoi n°86-60550, Bull. civ. 1987 V N° 722 p. 457
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1987 V N° 722 p. 457

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Carteret, conseiller doyen faisant fonction
Avocat général : Avocat général :M. Franck
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Caillet
Avocat(s) : Avocats :la SCP Nicolas, Masse-Dessen et Georges, la SCP Labbé et Delaporte .

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1987:86.60550
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