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30/04/2008 | FRANCE | N°06MA00563

France | France, Cour administrative d'appel de Marseille, 1ère chambre - formation à 3, 30 avril 2008, 06MA00563


Vu la requête, enregistrée le 21 février 2006 sous le n° 06MA0563, présentée pour Mme Françoise X, demeurant ..., par la SCP Bergel et Bergel, avocats ;

Mme X demande à la Cour :

1°) d'annuler le jugement du Tribunal administratif de Marseille du 29 décembre 2005 qui a rejeté sa demande tendant à l'annulation de la décision du maire d'Aix-en-Provence datée du 22 octobre 2002 refusant de lui délivrer un permis de construire ;

2°) d'annuler cette décision du maire ;

3°) de condamner la commune d'Aix-en-Provence à lui verser la somme de 1 500 euro

s au titre de l'article L.761-1 du code de justice administrative ;

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Vu la requête, enregistrée le 21 février 2006 sous le n° 06MA0563, présentée pour Mme Françoise X, demeurant ..., par la SCP Bergel et Bergel, avocats ;

Mme X demande à la Cour :

1°) d'annuler le jugement du Tribunal administratif de Marseille du 29 décembre 2005 qui a rejeté sa demande tendant à l'annulation de la décision du maire d'Aix-en-Provence datée du 22 octobre 2002 refusant de lui délivrer un permis de construire ;

2°) d'annuler cette décision du maire ;

3°) de condamner la commune d'Aix-en-Provence à lui verser la somme de 1 500 euros au titre de l'article L.761-1 du code de justice administrative ;

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Vu les autres pièces du dossier ;

Vu le code de l'urbanisme ;

Vu le code de justice administrative ;

Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 10 avril 2008 :

- le rapport de M. d'Hervé, rapporteur ;

- les observations de Me Raz, de la SCP Bergel et Bergel, pour Mme Françoise X ;

- et les conclusions de M. Cherrier, commissaire du gouvernement ;

Considérant que par décision du 22 octobre 2002, le maire d'Aix-en-Provence a refusé de délivrer un permis de construire à Mme X, qui souhaitait réaliser une buvette avec restauration légère dans sa propriété à proximité d'un étang dont elle est propriétaire et ouvert au public pour des activités halieutiques de loisir ;

Sur la légalité externe :

Considérant que l'obligation de motiver formellement une décision administrative s'entend de celle de mentionner expressément, ou sous certaines conditions par référence, dans le corps de l'acte les motifs sur lesquels il se fonde ; qu'ainsi le moyen de la requérante, qui soutient seulement que les motifs mentionnés dans la décision étant erronés, cette dernière n'est pas motivée au sens de l'article R421-29 du code de l'urbanisme, qui exige la motivation des décisions de rejet de demande de permis de construire, doit être écarté comme inopérant ;

Sur la légalité interne :

Considérant, en premier lieu, que si Mme X soutient que le plan d'occupation des sols autorise l'extension des constructions existantes avant l'entrée en vigueur du dit plan dès lors que leur destination n'est pas modifiée et se prévaut de sa qualité d'exploitant agricole reconnue pour ses activités en aviculture, maraîchage et pour l'exploitation de son étang, les constructions qu'elle entend implanter pour les activités de buvette et de restauration précitées ne peuvent être regardées comme une simple extension des bâtiments préexistants et liée à ses seules activités d'exploitant ;

Considérant, en second lieu, que l'article NB 2 du règlement du plan d'occupation des sols applicable au terrain d'assiette du projet de construction en litige n'autorise notamment dans cette zone que « les établissements de soins et de cure et d'accueil, lorsque leur présence n'est pas susceptible d'entraîner la réalisation ou l'extension d'équipements publics » ; qu'eu égard au contexte dans lequel elle est mentionnée, la référence ainsi faite par les auteurs du plan à des établissements d'accueil doit être limitée à un type particulier d'établissement à vocation médico-sociale, de nature publique ou privée, permettant l'accueil médicalisé ou non de certaines personnes dont l'état nécessite une telle prise en charge ; que la création d'une buvette d'une surface de 108 m², destinée à abriter et recevoir les pêcheurs ne peut être regardée comme la réalisation d'un établissement d'accueil au sens des dispositions précitées ;

Considérant qu'il ressort des pièces du dossier que le maire d'Aix-en-Provence s'est fondé pour refuser le permis de construire en litige sur le seul motif tiré de la contrariété du projet avec le règlement de la zone NB ; que les autres moyens de Mme X, qui soutient que ce projet disposerait d'un assainissement suffisant, sont en conséquence inopérants ;

Sur les conclusions tendant à l'application des dispositions de l'article L.761-1 du code de justice administrative :

Considérant que ces dispositions font obstacle à ce que soit mise à la charge de la commune d'Aix-en-Provence, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante, la somme que demande Mme X au titre des frais exposés par elles et non compris dans les dépens ;

DECIDE :

Article 1er : la requête de Mme X est rejetée.

Article 2 : Le présent arrêt sera notifié à Mme X, à la commune d'Aix-en-Provence et au ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire.

N° 06MA00563

2

RP


Synthèse
Tribunal : Cour administrative d'appel de Marseille
Formation : 1ère chambre - formation à 3
Numéro d'arrêt : 06MA00563
Date de la décision : 30/04/2008
Type d'affaire : Administrative
Type de recours : Excès de pouvoir

Composition du Tribunal
Président : M. COUSIN
Rapporteur ?: M. Jean-Louis D'HERVE
Rapporteur public ?: M. CHERRIER
Avocat(s) : SCP J.L. BERGEL ET M.R. BERGEL

Origine de la décision
Date de l'import : 06/07/2015
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.administrative.appel.marseille;arret;2008-04-30;06ma00563 ?
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