Vu le recours et le mémoire complémentaire enregistrés les 2 avril 1985 et 7 juin 1985 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentés par le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
1° annule le jugement en date du 31 janvier 1985 par lequel le tribunal administratif de Rennes a annulé la décision du 6 octobre 1982 par laquelle le préfet, commissaire de la République du département du Finistère a refusé de passer avec la société CAMIN une convention d'allocations spéciales du Fonds National de l'Emploi au bénéfice de M. LE BOUTER, et la décision du 27 janvier 1983 confirmant sur recours gracieux ce refus,
2° rejette la demande présentée par M. LE BOUTER devant le tribunal administratif de Rennes ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu le code du travail et notamment son article L.322-4 ;
Vu le code des tribunaux administratifs ;
Vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre 1953 ;
Vu la loi du 30 décembre 1977 ;
Après avoir entendu :
- le rapport de M. Bas, Auditeur,
- les observations de la S.C.P. Nicolas, Masse-Dessen, Georges, avocat de M. LE BOUTER Alexis,
- les conclusions de M. Lasserre, Commissaire du gouvernement ;
Considérant qu'aux termes de l'article L.322-4 du code du travail "... Dans le cas prévu au présent article, peuvent être attribuées par voie de conventions conclues avec les organismes professionnels ou interprofessionnels, les organisations syndicales ou avec les entreprises :... 2° des allocations spéciales en faveur de certaines catégories de travailleurs lorsqu'il est établi qu'ils ne sont pas aptes à bénéficier d'une mesure de reclassement." ;
Considérant que, par décision du 6 octobre 1982, confirmée sur recours gracieux le 27 janvier 1983, le préfet, commissaire de la République du département du Finistère, a refusé de conclure avec la société CAMIN une convention prévoyant, en application de l'article L.322-4-2° précité du code du travail, l'attribution d'une allocation spéciale du Fonds National de l'Emploi à M. LE BOUTER, âgé de 56 ans, qui venait d'être licencié pour motif économique de son emploi de cadre commercial ;
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier qu'en estimant, comme le proposaient les membres de la commission spéciale du comité départemental de la formation professionnelle, de la promotion sociale et de l'emploi, que M. LE BOUTER disposait de possibilités de reclassement, compte tenu de sa qualification, de son expérience dans le secteur professionnel et de la durée de son préavis de licenciement, le préfet, commissaire de la République du département du Finistère n'a entaché sa décision d'aucune erreur manifeste d'appréciation ; que, dès lors, le ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle est fondé à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribuna administratif de Rennes a, pour ce motif, annulé les décisions des 6 octobre 1982 et 27 janvier 1983 ;
Article ler : Le jugement du tribunal administratif de Rennes en date du 31 janvier 1985 est annulé.
Article 2 : La demande présentée par M. LE BOUTER devant le tribunal administratif de Rennes est rejetée.
Article 3 : La présente décision sera notifiée à M. LE BOUTER etau ministre des affaires sociales et de l'emploi.