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29/05/1990 | FRANCE | N°87-40151

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 29 mai 1990, 87-40151


Sur le moyen unique :

Vu l'article 1134 du Code civil, l'article L. 122-12 du Code du travail ;

Attendu, selon la procédure, que M. X... a été engagé par la société Ardennes auto Sud le 5 mai 1981 ; que dans le cadre d'un plan social établi sous l'égide du directeur départemental du Travail, saisi d'une demande de licenciement collectif pour motif économique, M. X... a été muté le 1er juillet 1984 dans la société Ardennes auto Nord faisant partie du même groupe que la précédente ; qu'ayant été en arrêt de travail pour maladie du 8 au 15 juillet, puis à part

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Sur le moyen unique :

Vu l'article 1134 du Code civil, l'article L. 122-12 du Code du travail ;

Attendu, selon la procédure, que M. X... a été engagé par la société Ardennes auto Sud le 5 mai 1981 ; que dans le cadre d'un plan social établi sous l'égide du directeur départemental du Travail, saisi d'une demande de licenciement collectif pour motif économique, M. X... a été muté le 1er juillet 1984 dans la société Ardennes auto Nord faisant partie du même groupe que la précédente ; qu'ayant été en arrêt de travail pour maladie du 8 au 15 juillet, puis à partir de cette date en congé annuel, M. X... a reçu de son nouvel employeur un avertissement le 25 juillet 1984 ; que, convoqué le 13 août 1984 à un entretien, il a été licencié, sans préavis, par lettre du 23 août 1984; que le 31 août 1984 la société précisait au salarié, à sa demande, que son licenciement était motivé par des problèmes soulevés par les experts d'Ardennes auto à la suite de sinistres, des dossiers garantie " Comex " en souffrance entre la RNUR et les agents Renault de Charleville Sud, des dossiers en cours à fin juin dont certains inexploitables parce qu'incomplets, des réclamations de clients ;

Attendu que pour condamner la société à payer au salarié des indemnités de préavis et de licenciement, et des dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, la cour d'appel a énoncé que si l'article L. 122-12 du Code du travail transmet à l'employeur substitué, ici la société Ardennes Auto Nord, le contrat de travail en l'état où il se trouve au moment du transfert complet de l'activité " service après vente ", dont était chargé le salarié, cette mutation n'avait pas pour effet de permettre rétroactivement au nouvel employeur d'exercer un droit de regard et de sanction sur le travail accompli au service du premier ; qu'en effet, ces sociétés qui effectivement appartenaient au même groupe financier, constituaient toutefois autant de personnes morales, indépendantes juridiquement et autonomes économiquement ;

Qu'en statuant ainsi, alors qu'en application de l'article L. 122-12 du Code du travail, c'est le même contrat de travail qui se poursuit sous une direction différente, la cour d'appel n'a pas légalement justifié sa décision ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 13 octobre 1986, entre les parties, par la cour d'appel de Reims ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Amiens


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 87-40151
Date de la décision : 29/05/1990
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Cession de l'entreprise - Licenciement - Licenciement par le nouvel employeur - Cause réelle et sérieuse - Invocation de faits commis par le salarié antérieurement à la cession - Possibilité

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Cession de l'entreprise - Effets - Poursuite du même contrat sous une direction différente

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Cession de l'entreprise - Effets - Effets à l'égard du nouvel employeur - Invocation de faits commis par le salarié antérieurement à la cession - Possibilité

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Pouvoir disciplinaire - Sanction - Conditions - Cession de l'entreprise - Effets à l'égard du nouvel employeur - Invocation de faits commis par le salarié antérieurement à la cession - Possibilité

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Cause - Cause réelle et sérieuse - Cession de l'entreprise - Effets à l'égard du nouvel employeur - Invocation de faits commis par le salarié antérieurement à la cession - Possibilité

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Indemnités - Délai-congé - Faute du salarié - Gravité - Cession de l'entreprise - Effets à l'égard du nouvel employeur - Invocation de faits commis par le salarié antérieurement à la cession - Possibilité

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Indemnités - Indemnité de licenciement - Faute du salarié - Gravité - Cession de l'entreprise - Effets à l'égard du nouvel employeur - Invocation de faits commis par le salarié antérieurement à la cession - Possibilité

Lorsque l'article L. 122-12 du Code du travail est applicable, le même contrat de travail se poursuivant sous une direction différente, le nouvel employeur peut invoquer à l'appui du licenciement du salarié des manquements commis par le salarié alors qu'il se trouvait sous l'autorité de l'ancien employeur.


Références :

Code du travail L122-12

Décision attaquée : Cour d'appel de Reims, 13 octobre 1986


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 29 mai. 1990, pourvoi n°87-40151, Bull. civ. 1990 V N° 242 p. 144
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1990 V N° 242 p. 144

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Cochard
Avocat général : Avocat général :M. Franck
Rapporteur ?: Rapporteur :Mlle Sant

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1990:87.40151
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