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20/02/2007 | FRANCE | N°05-17618

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 20 février 2007, 05-17618


Sur le moyen unique, pris en sa première branche :
Vu l'article 378-1, alinéa 1er, du code civil ;
Attendu que peuvent se voir retirer totalement l'autorité parentale, en dehors de toute condamnation pénale, les père et mère qui, soit par de mauvais traitements, soit par une consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques ou un usage de stupéfiants, soit par une inconduite notoire ou des comportements délictueux, soit par un défaut de soins ou un manque de direction, mettent manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant ;
Attendu

que Mme X... a donné naissance le 1er avril 2002 à un fils prénommé ...

Sur le moyen unique, pris en sa première branche :
Vu l'article 378-1, alinéa 1er, du code civil ;
Attendu que peuvent se voir retirer totalement l'autorité parentale, en dehors de toute condamnation pénale, les père et mère qui, soit par de mauvais traitements, soit par une consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques ou un usage de stupéfiants, soit par une inconduite notoire ou des comportements délictueux, soit par un défaut de soins ou un manque de direction, mettent manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant ;
Attendu que Mme X... a donné naissance le 1er avril 2002 à un fils prénommé Enzo, reconnu par elle et par le père de l'enfant, M. Y... ; que ce dernier a été condamné, le 19 juin 2003 à la peine de quinze ans de réclusion criminelle pour un vol et une tentative d'assassinat commis le 19 octobre 2001 ;
Attendu que pour débouter Mme X... de sa demande de retrait de l'autorité parentale de M. Y... à l'égard de son fils, l'arrêt infirmatif attaqué énonce que si la gravité des faits commis le 19 octobre 2001 est incontestable, il n'est pas établi que ces faits aient mis manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant Enzo qui n'était pas encore né lorsque les faits ont été commis, puisque l'enfant est né le 1er avril 2002 et a été reconnu par son père avant la naissance le 19 décembre 2001 alors que celui-ci était détenu depuis le 22 octobre 2001 ;
Qu'en se déterminant ainsi, en se plaçant au jour des faits ayant donné lieu à une condamnation du père de l'enfant pour apprécier l'existence d'un danger manifeste et non à la date à laquelle elle statuait, et sans rechercher si, comme le soutenait Mme X..., M. Y... par suite de son comportement ou de son état ne mettait pas manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la seconde branche du moyen :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 17 septembre 2004, entre les parties, par la cour d'appel de Dijon ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Dijon, autrement composée ;
Condamne M. Y... aux dépens ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du vingt février deux mille sept.


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 05-17618
Date de la décision : 20/02/2007
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

AUTORITE PARENTALE - Retrait - Conditions - Mise en danger manifeste de la sécurité, de la santé ou de la moralité de l'enfant - Appréciation - Moment - Détermination - Portée

AUTORITE PARENTALE - Retrait - Conditions - Caractérisation - Office du juge - Etendue - Détermination - Portée

Pour se prononcer sur une demande de retrait de l'autorité parentale sur le fondement de l'article 378-1 du code civil, le juge doit se placer à la date à laquelle il statue et rechercher si le comportement ou l'état du parent de l'enfant ne met pas manifestement en danger sa sécurité, sa santé ou sa moralité. Encourt dès lors la cassation, l'arrêt qui, pour débouter une mère de sa demande de retrait de l'autorité parentale du père de son enfant fondée sur l'existence d'une condamnation pénale retient qu'il n'est pas établi que les faits à l'origine de cette condamnation aient mis manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant qui n'était pas encore né lorsqu'ils ont été commis


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Dijon, 17 septembre 2004


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 20 fév. 2007, pourvoi n°05-17618, Bull. civ. 2007 I N° 64 p. 57
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2007 I N° 64 p. 57

Composition du Tribunal
Président : M. Ancel
Avocat général : M. Cavarroc
Rapporteur ?: Mme Trapero
Avocat(s) : Me Luc-Thaler, SCP Coutard et Mayer

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2007:05.17618
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