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08/07/2004 | FRANCE | N°02-20655

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 2, 08 juillet 2004, 02-20655


AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, DEUXIEME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur la recevabilité du pourvoi, contestée par la défense :

Attendu que Mme X... soutient que le pourvoi formé par l'URSSAF de l'Allier (l'URSSAF) est irrecevable en application de l'article 380-1 du nouveau Code de procédure civile ; qu'en effet, l'arrêt attaqué n'est qu'une décision de sursis à statuer qui ne peut être attaquée par la voie du pourvoi en cassation que pour violation de la règle de droit ; que le sursis à statuer ordonné n'enfreint aucune règle

de droit ;

Mais attendu qu'ayant réformé le jugement qui lui était déféré et st...

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, DEUXIEME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur la recevabilité du pourvoi, contestée par la défense :

Attendu que Mme X... soutient que le pourvoi formé par l'URSSAF de l'Allier (l'URSSAF) est irrecevable en application de l'article 380-1 du nouveau Code de procédure civile ; qu'en effet, l'arrêt attaqué n'est qu'une décision de sursis à statuer qui ne peut être attaquée par la voie du pourvoi en cassation que pour violation de la règle de droit ; que le sursis à statuer ordonné n'enfreint aucune règle de droit ;

Mais attendu qu'ayant réformé le jugement qui lui était déféré et statué sur toutes les demandes dont elle était saisie, la cour d'appel, loin de surseoir à statuer, a mis fin à l'instance ;

D'où il suit que le pourvoi est recevable ;

Sur le premier moyen :

Vu les articles 43, 44, et 45 de la loi du 9 juillet 1991, ensemble l'article 61 du décret du 31 juillet 1992 ;

Attendu qu'hors le cas de nullité ou de caducité de la saisie-attribution, le tiers saisi, qui, lors de la saisie, a déclaré devoir une certaine somme au saisi et qui n'a fait état d'aucune modalité affectant son obligation, ni d'aucune cession de créance, de délégation ou de saisie antérieures, est personnellement débiteur des causes de la saisie dans la limite de son obligation ; qu'il est tenu de procéder au paiement sur la présentation d'un certificat de non-contestation ou d'une déclaration d'acquiescement du débiteur ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que l'URSSAF a fait pratiquer deux saisies-attributions au préjudice de M. Y... entre les mains de Mme X..., laquelle a déclaré devoir au débiteur une certaine somme; que M. Y... a acquiescé par écrit à ces saisies ; que l'URSSAF, après avoir signifié cet acquiescement à Mme X..., l'a fait assigner en paiement devant un juge de l'exécution ;

Attendu que pour dire que la demande en paiement de l'URSSAF devait être différée jusqu'à fixation définitive de la créance de M. Y... à l'encontre de Mme X..., après dépôt du rapport d'expertise par l'expert désigné par ordonnance de référé, l'arrêt retient que l'URSSAF ne peut nier qu'il existe bien une procédure de référé, après un constat d'huissier de justice, postérieur au dernier des deux procès-verbaux de saisie-attribution litigieux, faisant état des désordres dans les travaux exécutés par M. Y... pour Mme X... et ayant donné lieu à une expertise judiciaire toujours en cours ;

Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait retenu que les saisies étaient régulières, et que le procès-verbal constatant les désordres était postérieur aux saisies et alors que Mme X... n'avait pas fait état, lors de la saisie, de désordres, d'une procédure ou de modalités affectant son obligation envers M. Y..., la cour d'appel a violé les textes précités ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres moyens :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 12 septembre 2002, entre les parties, par la cour d'appel de Riom ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Limoges ;

Condamne Mme X... aux dépens ;

Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette les demandes respectives de l'URSSAF de l'Allier et de Mme X... .

Dit que sur les diligences du Procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Deuxième chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du huit juillet deux mille quatre.


Synthèse
Formation : Chambre civile 2
Numéro d'arrêt : 02-20655
Date de la décision : 08/07/2004
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

PROCEDURES CIVILES D'EXECUTION - Mesures d'exécution forcée - Saisie-attribution - Tiers saisi - Obligation de paiement - Conditions - Détermination.

Hors le cas de nullité ou de caducité de la saisie-attribution, le tiers saisi, qui, lors de la saisie, a déclaré devoir une certaine somme au saisi et qui n'a fait état d'aucune modalité affectant son obligation, ni d'aucune cession de créance, de délégation ou de saisie antérieures, est personnellement débiteur des causes de la saisie dans la limite de son obligation, il est tenu de procéder au paiement sur la présentation d'un certificat de non-contestation ou d'une déclaration d'acquiescement du débiteur.


Références :

Loi 91-650 du 09 juillet 1991 art. 43, art. 44, art. 45

Décision attaquée : Cour d'appel de Riom, 12 septembre 2002


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 2e, 08 jui. 2004, pourvoi n°02-20655, Bull. civ. 2004 II N° 382 p. 320
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2004 II N° 382 p. 320

Composition du Tribunal
Président : M. Ancel.
Avocat général : M. Kessous.
Rapporteur ?: M. Moussa.
Avocat(s) : Me Foussard, la SCP Bachellier et Potier de la Varde.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2004:02.20655
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