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20/06/2002 | FRANCE | N°00-50123

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 2, 20 juin 2002, 00-50123


Sur le moyen unique :

Vu l'article 35 bisde l'ordonnance du 2 novembre 1945 ;

Attendu, selon ce texte, que le délai de cinq jours à l'expiration duquel prend fin la prolongation du maintien en rétention d'un étranger peut, par ordonnance du président du tribunal de grande instance, être prorogé d'une durée maximale de cinq jours, lorsque l'impossibilité d'exécuter la mesure d'éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l'intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l'obstruction volontaire à son éloignement

;

Attendu, selon l'ordonnance infirmative attaquée, rendue par un premier ...

Sur le moyen unique :

Vu l'article 35 bisde l'ordonnance du 2 novembre 1945 ;

Attendu, selon ce texte, que le délai de cinq jours à l'expiration duquel prend fin la prolongation du maintien en rétention d'un étranger peut, par ordonnance du président du tribunal de grande instance, être prorogé d'une durée maximale de cinq jours, lorsque l'impossibilité d'exécuter la mesure d'éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l'intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l'obstruction volontaire à son éloignement ;

Attendu, selon l'ordonnance infirmative attaquée, rendue par un premier président, que M. Jin X..., de nationalité chinoise, a fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière et d'une décision de maintien dans des locaux ne dépendant pas de l'administration pénitentiaire ; que son maintien a été prolongé pour une durée de cinq jours ; que, saisi par le Préfet de police de Paris d'une demande de prorogation du délai, en application des dispositions de l'article 35 bis de l'ordonnance du 2 novembre 1945, un président d'un tribunal de grande instance a, le 12 décembre 2000, ordonné la prorogation du délai de maintien pour une durée de cinq jours ;

Attendu que pour dire n'y avoir lieu à prorogation de la rétention, l'ordonnance retient que le passeport de l'intéressé était en possession de son avocat, ainsi qu'il résulte d'un courrier de ce dernier adressé le 11 décembre 2000 au juge délégué ;

Qu'en statuant ainsi, alors qu'il résultait de ses propres constatations, que l'intéressé n'avait pas remis son passeport et que le préfet avait été contraint, du fait de l'étranger, d'effectuer des démarches auprès des autorités consulaires chinoises pour obtenir la délivrance d'un laissez-passer, ce dont il résultait que l'intéressé avait volontairement fait obstacle à la mesure d'éloignement, le premier président a, par fausse application, violé le texte susvisé ;

Et vu l'article 627 du nouveau Code de procédure civile ;

Attendu que les délais de maintien en rétention étant expirés, il ne reste plus rien à juger ;

Par ces motifs :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'ordonnance rendue le 14 décembre 2000, entre les parties, par le premier président de la cour d'appel de Paris ;

DIT n'y avoir lieu à renvoi.


Synthèse
Formation : Chambre civile 2
Numéro d'arrêt : 00-50123
Date de la décision : 20/06/2002
Sens de l'arrêt : Cassation sans renvoi
Type d'affaire : Civile

Analyses

ETRANGER - Expulsion - Maintien en rétention - Saisine du juge - Exécution de la mesure d'éloignement - Impossibilité - Causes - Obstruction volontaire - Définition .

Viole l'article 35 bis de l'ordonnance du 2 novembre 1945, un premier président qui décide n'y avoir lieu à prorogation de la rétention d'un étranger en retenant que son passeport était en possession de son avocat, alors qu'il résultait de ses propres constatations que l'intéressé n'avait pas remis son passeport et que le préfet avait été contraint, du fait de l'étranger, d'effectuer des démarches auprès des autorités consulaires pour obtenir la délivrance d'un laissez-passer, ce dont il résultait que l'intéressé avait volontairement fait obstacle à la mesure d'éloignement.


Références :

Ordonnance 45-2658 du 02 novembre 1945 art. 35 bis

Décision attaquée : Cour d'appel de Paris, 14 décembre 2000

A RAPPROCHER : Chambre civile 2, 2001-04-26, Bulletin 2001, II, n° 78, p. 52 (cassation sans renvoi)

arrêt cité.


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 2e, 20 jui. 2002, pourvoi n°00-50123, Bull. civ. 2002 II N° 140 p. 111
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2002 II N° 140 p. 111

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Ancel .
Avocat général : Avocat général : M. Joinet.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Grignon Dumoulin.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2002:00.50123
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