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23/10/2001 | FRANCE | N°99-12504

France | France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 23 octobre 2001, 99-12504


Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Amiens, 6 mars 1998), que la société Crédit lyonnais a consenti à M. et Mme X... un prêt, pour le remboursement duquel ceux-ci se sont constitués codébiteurs solidaires, et qui était garanti par une inscription du privilège de prêteur de deniers sur l'immeuble des emprunteurs ; que M. X... a été mis en liquidation judiciaire et que le Crédit lyonnais, qui avait omis de déclarer sa créance, n'a pas obtenu d'être relevé de la forclusion qu'il avait encourue ; que n'ayant obtenu, en vertu de son privilège, que la moi

tié du prix de vente de l'immeuble, il a signifié à Mme X... un commandem...

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Amiens, 6 mars 1998), que la société Crédit lyonnais a consenti à M. et Mme X... un prêt, pour le remboursement duquel ceux-ci se sont constitués codébiteurs solidaires, et qui était garanti par une inscription du privilège de prêteur de deniers sur l'immeuble des emprunteurs ; que M. X... a été mis en liquidation judiciaire et que le Crédit lyonnais, qui avait omis de déclarer sa créance, n'a pas obtenu d'être relevé de la forclusion qu'il avait encourue ; que n'ayant obtenu, en vertu de son privilège, que la moitié du prix de vente de l'immeuble, il a signifié à Mme X... un commandement d'avoir à lui régler la totalité du solde lui restant dû ; que celle-ci a engagé, contre le Crédit lyonnais, une action en responsabilité, lui reprochant d'avoir laissé s'éteindre sa créance contre M. X..., la privant ainsi des garanties hypothécaires dont elle aurait pu bénéficier ;

Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt d'avoir rejeté sa demande de dommages-intérêts, alors, selon le moyen, qu'il résulte des propres constatations de la cour d'appel que le Crédit lyonnais a commis une faute de négligence en ayant omis de déclarer sa créance à la liquidation judiciaire du codébiteur solidaire ; que la faute de la banque a influé directement sur la répartition finale de la dette, en ayant pour effets la privation de tout recours de sa part contre son codébiteur solidaire et la disparition du gage portant sur la part de l'immeuble appartenant à celui-ci ; que, dès lors, en rejetant la demande, au motif inopérant tiré de l'obligation au paiement du tout, la cour d'appel a violé les articles 1197, 1213 et 1382 du Code civil ;

Mais attendu que la cour d'appel relève que Mme X..., s'étant engagée solidairement avec son époux, l'extinction de la créance à l'égard de ce dernier laissait subsister, dans son intégralité, l'obligation distincte qu'elle-même avait contractée et que la négligence imputable au Crédit lyonnais pour avoir omis de déclarer sa créance en temps utile au passif de la liquidation judiciaire du codébiteur, ne révélait de sa part, ni un manquement à son obligation de bonne foi, ni une manifestation de déloyauté à l'égard de ses cocontractants ; qu'en l'état de ces constatations et appréciations, la cour d'appel, qui n'a pas violé les textes invoqués par le moyen, a justifié sa décision ; que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre commerciale
Numéro d'arrêt : 99-12504
Date de la décision : 23/10/2001
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Commerciale

Analyses

ENTREPRISE EN DIFFICULTE (loi du 25 janvier 1985) - Redressement et liquidation judiciaires - Créances - Déclaration - Défaut - Absence de relevé de forclusion - Extinction de la créance - Effets - Codébiteur solidaire - Décharge (non) .

SOLIDARITE - Effets - Effets à l'égard des créanciers - Représentation mutuelle des codébiteurs - Redressement ou liquidation judiciaire d'un codébiteur solidaire - Extinction par forclusion de la dette à son égard - Décharge à l'égard de l'autre (non)

Saisie de la demande en paiement d'une banque envers un débiteur à qui elle avait consenti un prêt et de la demande reconventionnelle de celui-ci qui reprochait à la banque d'avoir laissé s'éteindre la créance à l'égard de son codébiteur solidaire, une cour d'appel, après avoir retenu que, ce débiteur s'étant engagé solidairement, l'extinction de la créance à l'égard de son codébiteur laissait subsister dans son intégralité l'obligation distincte que lui-même avait contractée, a pu estimer que la négligence imputable à la banque pour avoir omis de déclarer sa créance en temps utile au passif de la liquidation judiciaire du codébiteur, ne révélait de sa part ni un manquement à son obligation de bonne foi ni une manifestation de déloyauté à l'égard de ses cocontractants.


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel d'Amiens, 06 mars 1998

A RAPPROCHER : Chambre commerciale, 1993-01-19, Bulletin , 1993, IV, n° 25, p. 15 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Com., 23 oct. 2001, pourvoi n°99-12504, Bull. civ. 2001 IV N° 175 p. 166
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2001 IV N° 175 p. 166

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Dumas .
Avocat général : Avocat général : M. Viricelle.
Rapporteur ?: Rapporteur : Mme Collomp.
Avocat(s) : Avocats : la SCP Tiffreau, la SCP Vier et Barthélemy.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2001:99.12504
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