La jurisprudence francophone des Cours suprêmes


recherche avancée

03/05/2001 | FRANCE | N°99-40936

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 03 mai 2001, 99-40936


Sur le moyen unique :

Attendu que M. X... a été engagé par la société Minoterie Jambon le 18 octobre 1990 ; qu'après avoir fait l'objet d'une mise à pied le 12 février 1997, il a été convoqué à un entretien préalable tenu le 18 février 1997 puis a été licencié pour faute grave par lettre du 20 février 1997 ;

Attendu que l'employeur fait grief à l'arrêt attaqué (Riom, 12 janvier 1999) d'avoir dit que le licenciement de M. X... était dépourvu de cause réelle et sérieuse et de l'avoir condamné en conséquence au paiement de diverses indemnités et rappels,

alors, selon le moyen :

1° que constitue une mise à pied conservatoire la mise à pied ...

Sur le moyen unique :

Attendu que M. X... a été engagé par la société Minoterie Jambon le 18 octobre 1990 ; qu'après avoir fait l'objet d'une mise à pied le 12 février 1997, il a été convoqué à un entretien préalable tenu le 18 février 1997 puis a été licencié pour faute grave par lettre du 20 février 1997 ;

Attendu que l'employeur fait grief à l'arrêt attaqué (Riom, 12 janvier 1999) d'avoir dit que le licenciement de M. X... était dépourvu de cause réelle et sérieuse et de l'avoir condamné en conséquence au paiement de diverses indemnités et rappels, alors, selon le moyen :

1° que constitue une mise à pied conservatoire la mise à pied infligée au salarié et immédiatement suivie de l'engagement de la procédure de licenciement dont la lettre de convocation à l'entretien préalable rappelait le caractère conservatoire ; qu'en retenant le contraire au motif inopérant que l'employeur n'avait pas indiqué son intention de mettre en oeuvre la procédure de licenciement, la cour d'appel a violé les articles L. 122-14-3, L. 122-8, L. 122-9, et L. 122-41 du Code du travail ;

2o qu'en se fondant sur la terminologie employée pour retenir que la mise à pied revêtait un caractère disciplinaire alors que le juge doit restituer leur exacte qualification aux faits et actes litigieux sans s'arrêter à la dénomination que les parties auraient proposée la cour d'appel a violé les articles L. 122-14-3, L. 122-8, L. 122-9, et L. 122-41 du Code du travail, l'article 12 du nouveau Code de procédure civile ;

3o qu'en se fondant seulement sur la nonconcordance entre la date de fin de la mise à pied (17 février 1997) et la cessation de la relation contractuelle (21 février 1997) pour déduire le caractère disciplinaire de la mise à pied, la cour d'appel qui n'a pas recherché si M. X... avait repris son travail à l'issue de la mise à pied a privé sa décision de base légale au regard des articles 1134 du Code civil, L. 122-14-3, L. 122-8, L. 122-9 et L. 122-41 du Code du travail et l'article 6 de l'avenant n° 57 du 20 décembre 1988 à la convention collective de la Meunerie ;

Mais attendu qu'ayant relevé que la mise à pied du 12 février 1997 avait été qualifiée par l'employeur de sanction immédiate et prononcée pour une durée déterminée, excluant tout caractère conservatoire, la cour d'appel a pu décider, sans encourir les griefs du moyen, que cette mesure constituait une sanction disciplinaire et que la société Minoterie ne pouvait ensuite licencier M. X... à raison de la même faute ; que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 99-40936
Date de la décision : 03/05/2001
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Pouvoir disciplinaire - Mise à pied - Licenciement postérieur - Licenciement sanctionnant les mêmes faits - Licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse .

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Cause - Cause réelle et sérieuse - Défaut - Sanctions successives des mêmes faits

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Pouvoir disciplinaire - Sanction - Cumul - Impossibilité

Une mise à pied, qualifiée par l'employeur de sanction immédiate et prononcée pour une durée déterminée, n'a pas un caractère conservatoire et constitue une sanction disciplinaire. L'employeur ne peut en conséquence prononcer un licenciement reposant sur la même faute.


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Riom, 12 janvier 1999

A RAPPROCHER : Chambre sociale, 1986-04-17, Bulletin 1986, V, n° 153, p. 121 (rejet)

arrêt cité ; Chambre sociale, 1986-06-25, Bulletin 1986, V, n° 333, p. 255 (rejet)

arrêt cité ; Chambre sociale, 1997-04-02, Bulletin 1997, V, n° 136, p. 99 (rejet)

arrêt cité.


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 03 mai. 2001, pourvoi n°99-40936, Bull. civ. 2001 V N° 150 p. 119
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2001 V N° 150 p. 119

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Waquet, conseiller doyen faisant fonction. .
Avocat général : Avocat général : Mme Barrairon.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Bailly.
Avocat(s) : Avocat : la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2001:99.40936
Association des cours judiciaires suprmes francophones
Organisation internationale de la francophonie
Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie. Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Logo iall 2012 website award