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28/06/2000 | FRANCE | N°00-80253

France | France, Cour de cassation, Chambre criminelle, 28 juin 2000, 00-80253


CASSATION sur les pourvois formés par :
- X... François, en qualité d'administrateur légal et de civilement responsable de son fils mineur X... Jonathan,
contre l'arrêt de la cour d'appel de Caen, chambre spéciale des mineurs, en date du 4 novembre 1999, qui, pour violences aggravées, a condamné Jonathan X... à 10 mois d'emprisonnement avec sursis, et qui a prononcé sur les intérêts civils.
LA COUR,
Joignant les pourvois en raison de la connexité ;
Vu le mémoire produit ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation de l'article 4-1 de l'ordonnance nÂ

° 45-174 du 2 février 1945, ensemble de l'article 13 du même texte, des articles...

CASSATION sur les pourvois formés par :
- X... François, en qualité d'administrateur légal et de civilement responsable de son fils mineur X... Jonathan,
contre l'arrêt de la cour d'appel de Caen, chambre spéciale des mineurs, en date du 4 novembre 1999, qui, pour violences aggravées, a condamné Jonathan X... à 10 mois d'emprisonnement avec sursis, et qui a prononcé sur les intérêts civils.
LA COUR,
Joignant les pourvois en raison de la connexité ;
Vu le mémoire produit ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation de l'article 4-1 de l'ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945, ensemble de l'article 13 du même texte, des articles 591 et 593 du Code de procédure pénale, défaut de motifs et manque de base légale :
" en ce que l'arrêt attaqué mentionne que "procéduralement, il doit être noté que, selon leurs déclarations, ni le prévenu, ni son père, n'ont pris contact avec l'avocat commis d'office" ;
" alors qu'aux termes de l'article 4-1 de l'ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945, dans sa rédaction issue de la loi n° 93-2 du 4 janvier 1993, le mineur poursuivi doit être assisté d'un avocat ; qu'il s'agit d'une prescription essentielle à la garantie des droits de la défense et à la protection de l'enfance ; qu'en passant outre par les seules considérations susvisées desquelles il ne ressort pas que le mineur se serait opposé à l'assistance d'un conseil, ni que la cour d'appel se serait trouvée empêchée, par un obstacle insurmontable, de faire commettre d'office, fût-ce sur-le-champ, un avocat pour assister le prévenu mineur, l'arrêt attaqué a violé les dispositions de ce texte, ensemble l'article 13 de l'ordonnance du 2 février 1945 et les droits de la défense " ;
Vu l'article 4-1 de l'ordonnance du 2 février 1945 ;
Attendu que, aux termes de ce texte, le mineur poursuivi doit être assisté d'un avocat ;
Attendu que, pour justifier le défaut d'assistance du mineur Jonathan X... par un avocat, l'arrêt attaqué énonce que, selon leurs déclarations, ni le prévenu, ni son père, n'ont pris contact avec l'avocat commis d'office ;
Mais attendu qu'en cet état, la cour d'appel, alors qu'il lui appartenait de commettre d'office un avocat pour assister le mineur à l'audience, a méconnu le sens et la portée du texte susvisé ;
D'où il suit que la cassation est encourue ;
Par ces motifs :
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt susvisé de la cour d'appel de Caen, en date du 4 novembre 1999, et pour qu'il soit jugé à nouveau conformément à la loi ;
RENVOIE la cause et les parties devant la cour d'appel de Rouen, chambre spéciale des mineurs.


Synthèse
Formation : Chambre criminelle
Numéro d'arrêt : 00-80253
Date de la décision : 28/06/2000
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Criminelle

Analyses

MINEUR - Cour d'appel - Chambre spéciale - Assistance - Avocat - Commission d'office - Obligation.

AVOCAT - Assistance - Mineur - Obligation de commettre un avocat d'office

AVOCAT - Commission d'office - Mineur - Assistance - Obligation

Aux termes de l'article 4-1 de l'ordonnance du 2 février 1945, le mineur poursuivi doit être assisté d'un avocat. Méconnaît le sens et la portée de ce texte la cour d'appel qui, alors qu'il lui appartenait de commettre d'office un avocat pour assister un prévenu mineur à l'audience, énonce, pour justifier du défaut d'assistance de ce mineur par un avocat, que, selon leurs déclarations, ni le prévenu, ni son père, n'ont pris contact avec l'avocat commis d'office. (1).


Références :

Ordonnance 45-174 du 02 février 1945 art. 4-1

Décision attaquée : Cour d'appel de Caen (chambre spéciale des mineurs), 04 novembre 1999

CONFER : (1°). (1) A rapprocher : Chambre criminelle, 1985-01-29, Bulletin criminel 1985, n° 47, p. 126 (cassation partielle).


Publications
Proposition de citation : Cass. Crim., 28 jui. 2000, pourvoi n°00-80253, Bull. crim. criminel 2000 N° 254 p. 750
Publié au bulletin des arrêts de la chambre criminelle criminel 2000 N° 254 p. 750

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Gomez
Avocat général : Avocat général : Mme Fromont.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Arnould.
Avocat(s) : Avocat : la SCP Vincent et Ohl.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2000:00.80253
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