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14/01/1999 | FRANCE | N°97-12922

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 14 janvier 1999, 97-12922


Sur le moyen unique, pris en sa première branche :

Vu l'article L. 411-1 du Code de la sécurité sociale ;

Attendu que Jean-Paul X..., contremaître de fabrication à la société Lorfonte, est décédé subitement pendant son travail le 18 avril 1994 ; que la caisse primaire d'assurance maladie, après avoir fait procéder à l'autopsie et à une expertise médicale, a refusé de prendre en charge le décès à titre d'accident du travail ;

Attendu que, pour rejeter le recours de Mme X..., veuve du salarié, l'arrêt attaqué retient que ce dernier est mort subitement,

sans plainte ni signe préalable, alors que son travail, qui ne requérait pas d'effort p...

Sur le moyen unique, pris en sa première branche :

Vu l'article L. 411-1 du Code de la sécurité sociale ;

Attendu que Jean-Paul X..., contremaître de fabrication à la société Lorfonte, est décédé subitement pendant son travail le 18 avril 1994 ; que la caisse primaire d'assurance maladie, après avoir fait procéder à l'autopsie et à une expertise médicale, a refusé de prendre en charge le décès à titre d'accident du travail ;

Attendu que, pour rejeter le recours de Mme X..., veuve du salarié, l'arrêt attaqué retient que ce dernier est mort subitement, sans plainte ni signe préalable, alors que son travail, qui ne requérait pas d'effort physique ou psychique particulier, se déroulait normalement, et que, les rapports d'autopsie et d'expertise excluant que les circonstances de travail aient pu jouer un rôle dans le processus mortel, les experts concluent formellement que le travail a été totalement étranger au malaise mortel ;

Attendu cependant qu'il est constant que la mort de Jean-Paul X... est survenue au temps et au lieu du travail ; que les experts ont constaté que le salarié était décédé par mort subite, dont les causes précises n'ont pas été déterminées, et ont conclu qu'il n'avait pu être établi de lien de causalité ou de circonstances étiologiques précises susceptibles de rattacher la mort subite au travail effectué par la victime ; qu'en statuant comme elle l'a fait, alors qu'il appartenait à la Caisse de rapporter la preuve de ce que le décès avait une cause entièrement étrangère au travail, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la seconde branche du moyen :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 21 janvier 1997, entre les parties, par la cour d'appel de Metz ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Nancy.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 97-12922
Date de la décision : 14/01/1999
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

SECURITE SOCIALE, ACCIDENT DU TRAVAIL - Imputabilité - Preuve - Présomption d'imputation - Preuve contraire - Charge .

Il appartient à la caisse primaire d'assurance maladie, qui refuse de prendre en charge à titre d'accident du travail le décès d'un salarié, survenu au temps et au lieu du travail, de rapporter la preuve de ce que le décès avait une cause entièrement étrangère au travail.


Références :

Code de la sécurité sociale L411-1

Décision attaquée : Cour d'appel de Metz, 21 janvier 1997

A RAPPROCHER : Chambre sociale, 1995-06-08, Bulletin 1995, V, n° 191, p. 141 (cassation), et les arrêts cités.


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 14 jan. 1999, pourvoi n°97-12922, Bull. civ. 1999 V N° 23 p. 17
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1999 V N° 23 p. 17

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Gélineau-Larrivet .
Avocat général : Avocat général : M. de Caigny.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Ollier.
Avocat(s) : Avocats : la SCP Masse-Dessen, Georges et Thouvenin, la SCP Rouvière et Boutet.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1999:97.12922
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