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16/07/1997 | FRANCE | N°95-44231

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 16 juillet 1997, 95-44231


Sur le moyen unique :

Vu l'article R. 351-5, alinéa 1er, du Code du travail ;

Attendu, selon ce texte, que les employeurs sont tenus, au moment de la résiliation, de l'expiration ou de la rupture du contrat de travail, de délivrer aux salariés les attestations et justifications qui leur permettent d'exercer leurs droits aux prestations mentionnées à l'article L. 351-2 du même Code ;

Attendu que la société Sidas, qui employait M. X..., en qualité de VRP multicarte, a été condamnée, par jugement définitif rendu par le conseil de prud'hommes le 2 février 1989,

à lui payer diverses sommes à la suite de la rupture de son contrat de travail l...

Sur le moyen unique :

Vu l'article R. 351-5, alinéa 1er, du Code du travail ;

Attendu, selon ce texte, que les employeurs sont tenus, au moment de la résiliation, de l'expiration ou de la rupture du contrat de travail, de délivrer aux salariés les attestations et justifications qui leur permettent d'exercer leurs droits aux prestations mentionnées à l'article L. 351-2 du même Code ;

Attendu que la société Sidas, qui employait M. X..., en qualité de VRP multicarte, a été condamnée, par jugement définitif rendu par le conseil de prud'hommes le 2 février 1989, à lui payer diverses sommes à la suite de la rupture de son contrat de travail le 12 mars 1985 ainsi qu'à lui remettre, sous astreinte, l'attestation ASSEDIC ; que cette attestation ayant été en définitive établie le 4 juin 1992, M. X..., qui faisait valoir ses droits aux prestations de chômage auprès de l'ASSEDIC des Hauts-de-Seine, s'est vu opposer la prescription biennale par cet organisme ; que soutenant que la perte de son droit à prestations résultait de l'établissement tardif de l'attestation ASSEDIC par son ancien employeur, M. X... a saisi la juridiction prud'homale aux fins d'obtenir paiement de dommages-intérêts ;

Attendu que, pour débouter M. X... de sa demande, l'arrêt attaqué se borne à énoncer qu'il ne démontre pas avoir, dans les deux années suivant son licenciement, saisi l'ASSEDIC des difficultés qu'il rencontrait pour se faire remettre l'attestation par son ancien employeur, de sorte à interrompre le cours de la prescription biennale ; que sa carence est à l'origine directe de l'acquisition du délai de prescription qui lui a été opposé ;

Qu'en statuant ainsi, alors que le manquement de l'employeur à son obligation de remettre les documents nécessaires à l'ASSEDIC est à l'origine directe de la privation des allocations-chômage, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 23 juin 1995, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Paris.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 95-44231
Date de la décision : 16/07/1997
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Responsabilité - Faute - Remise tardive au salarié de l'attestation destinée à l'ASSEDIC - Allocation de chômage - Prescription du droit à paiement .

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Responsabilité - Préjudice - Préjudice résultant de la remise tardive au salarié de l'attestation destinée à l'ASSEDIC - Prescription du droit aux allocations de chômage - Réparation

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Obligations - Attestation destinée à l'ASSEDIC - Remise au salarié

TRAVAIL REGLEMENTATION - Chômage - Allocation de chômage - Paiement - Prescription du droit à paiement - Carence de l'employeur - Réparation

Viole l'article R. 351-5, alinéa 1er, du Code du travail la cour d'appel qui, pour débouter un salarié de sa demande de dommages-intérêts en réparation de son préjudice né de la privation des allocations chômage par suite de l'acquisition de la prescription biennale, énonce qu'il ne démontre pas avoir saisi l'ASSEDIC des difficultés qu'il rencontrait pour se faire remettre l'attestation par son ancien employeur, alors que le manquement de ce dernier à son obligation de remettre les documents nécessaires à l'ASSEDIC est à l'origine directe de la privation des allocations chômage.


Références :

Code du travail R351-5 al. 1

Décision attaquée : Cour d'appel de Versailles, 23 juin 1995


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 16 jui. 1997, pourvoi n°95-44231, Bull. civ. 1997 V N° 271 p. 197
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1997 V N° 271 p. 197

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Gélineau-Larrivet .
Avocat général : Avocat général : M. Terrail.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Soury.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1997:95.44231
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