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18/06/1997 | FRANCE | N°96-40279

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 18 juin 1997, 96-40279


Attendu que M. Y..., administrateur judiciaire de la société National standard, a obtenu le 12 juillet 1993 l'autorisation du juge-commissaire pour procéder au licenciement pour motif économique de salariés de cette société ; que, contestant la régularité de son licenciement, M. X... Durand a saisi la juridiction prud'homale pour obtenir paiement de dommages-intérêts ;

Sur le premier moyen :

Attendu que, M. X... Durand fait grief au jugement attaqué (conseil de prud'hommes de Chambéry, 23 octobre 1995) de l'avoir débouté de sa demande alors, selon le moyen, qu'en l

e convoquant à l'entretien préalable au licenciement le 28 juin 1993 sans ...

Attendu que M. Y..., administrateur judiciaire de la société National standard, a obtenu le 12 juillet 1993 l'autorisation du juge-commissaire pour procéder au licenciement pour motif économique de salariés de cette société ; que, contestant la régularité de son licenciement, M. X... Durand a saisi la juridiction prud'homale pour obtenir paiement de dommages-intérêts ;

Sur le premier moyen :

Attendu que, M. X... Durand fait grief au jugement attaqué (conseil de prud'hommes de Chambéry, 23 octobre 1995) de l'avoir débouté de sa demande alors, selon le moyen, qu'en le convoquant à l'entretien préalable au licenciement le 28 juin 1993 sans attendre l'autorisation de licenciement donnée par le juge-commissaire le 12 juillet suivant, l'administrateur judiciaire a engagé prématurément la procédure de licenciement en violation de l'article 45 de la loi n° 85-98 du 25 janvier 1985 ;

Mais attendu que le conseil de prud'hommes a exactement décidé que dès lors que la lettre de licenciement n'a été adressée à M. X... Durand qu'après l'obtention de l'autorisation du juge-commissaire, il importe peu que la procédure préalable ait été engagée auparavant ; que le moyen ne peut être accueilli ;

Sur le second moyen :

Attendu que M. X... Durand fait grief au jugement attaqué de l'avoir débouté de sa demande de dommages-intérêts alors, selon le moyen, que l'article 63 du décret n° 85-1388 du 27 décembre 1985 fait obstacle à ce que l'administrateur judiciaire puisse désigner lui-même les salariés à licencier avant que la suppression de leur poste de travail ne soit autorisée par le juge ;

Mais attendu qu'aux termes de l'article 63 du décret du 27 décembre 1985, l'ordonnance rendue par le juge-commissaire en application de l'article 45 de la loi du 25 janvier 1985 indique le nombre de salariés dont le licenciement est autorisé ainsi que les activités et catégories professionnelles concernées et qu'il appartient à l'administrateur judiciaire, sous le contrôle du juge prud'homal, de désigner les salariés à licencier ; que cette ordonnance n'a donc pas à dresser la liste nominative des salariés licenciés ; que le moyen ne peut être accueilli ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 96-40279
Date de la décision : 18/06/1997
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

1° CONTRAT DE TRAVAIL - RUPTURE - Licenciement économique - Licenciement collectif - Entreprise en difficulté - Redressement judiciaire - Période d'observation - Licenciement autorisé par le juge-commissaire - Délivrance postérieure de la lettre de licenciement - Procédure préalable antérieure à l'ordonnance - Absence d'influence.

1° Il ne peut être reproché à l'administrateur judiciaire d'une société d'avoir engagé prématurément la procédure de licenciement, en violation de l'article 45 de la loi du 25 janvier 1985 dès lors que la lettre de licenciement a été adressée au salarié après l'obtention de l'autorisation de licenciement donnée par le juge-commissaire, peu important que la procédure préalable ait été engagée auparavant.

2° CONTRAT DE TRAVAIL - RUPTURE - Licenciement économique - Licenciement collectif - Entreprise en difficulté - Redressement judiciaire - Période d'observation - Licenciement autorisé par le juge-commissaire - Ordonnance - Objet - Liste nominative des salariés à licencier (non).

2° ENTREPRISE EN DIFFICULTE (loi du 25 janvier 1985) - Redressement judiciaire - Juge-commissaire - Ordonnance - Période d'observation - Ordonnance autorisant les licenciements pour motif économique - Objet - Liste nominative des salariés à licencier (non) 2° CONTRAT DE TRAVAIL - RUPTURE - Licenciement économique - Formalités légales - Lettre de licenciement - Délivrance - Délivrance postérieure à l'ordonnance du juge-commissaire - Procédure préalable antérieure à l'ordonnance - Absence d'influence 2° ENTREPRISE EN DIFFICULTE (loi du 25 janvier 1985) - Redressement judiciaire - Juge-commissaire - Ordonnance - Période d'observation - Ordonnance autorisant les licenciements pour motif économique - Ordonnance antérieure à la délivrance de la lettre de licenciement - Procédure préalable antérieure à l'ordonnance - Absence d'influence.

2° Il résulte de l'article 63 du décret du 27 décembre 1985 que l'ordonnance rendue par le juge-commissaire en application de l'article 45 de la loi du 25 janvier 1985 n'a pas à dresser la liste nominative des salariés licenciés.


Références :

Décret 85-1388 du 27 décembre 1985 art. 63
2° :
Loi 85-98 du 25 janvier 1985 art. 45

Décision attaquée : Conseil de prud'Hommes de Chambéry, 23 octobre 1995


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 18 jui. 1997, pourvoi n°96-40279, Bull. civ. 1997 V N° 226 p. 165
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1997 V N° 226 p. 165

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Gélineau-Larrivet .
Avocat général : Avocat général : M. Lyon-Caen.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Soury.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1997:96.40279
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