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30/04/1997 | FRANCE | N°95-19580

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 3, 30 avril 1997, 95-19580


Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 16 juin 1995), que Mme Y... a cédé à M. B... ses droits indivis dans le fonds de commerce exploité initialement par elle-même et son ex-époux, M. A..., depuis lors décédé ; que cette cession a été faite par acte sous seing privé, rédigé par Me Z..., avocat, sans que les bailleurs des locaux où le fonds était exploité, les consorts X..., aient été invités à y participer ; que les bailleurs ont assigné Mme Y... afin que la cession leur soit déclarée inopposable et que le bail soit résilié ;

Att

endu que Me Z... fait grief à l'arrêt d'accueillir la demande des bailleurs et de le co...

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 16 juin 1995), que Mme Y... a cédé à M. B... ses droits indivis dans le fonds de commerce exploité initialement par elle-même et son ex-époux, M. A..., depuis lors décédé ; que cette cession a été faite par acte sous seing privé, rédigé par Me Z..., avocat, sans que les bailleurs des locaux où le fonds était exploité, les consorts X..., aient été invités à y participer ; que les bailleurs ont assigné Mme Y... afin que la cession leur soit déclarée inopposable et que le bail soit résilié ;

Attendu que Me Z... fait grief à l'arrêt d'accueillir la demande des bailleurs et de le condamner au paiement des dépens, alors, selon le moyen, qu'une cession de droits indivis n'est pas assimilable à une cession de bail puisqu'elle porte sur la cession d'une quote-part abstraite d'un droit, et non du droit lui-même ; que le droit indivis n'emporte pas par lui-même un droit à la jouissance du bien, contrairement au droit au bail ; qu'ainsi, en assimilant une cession de droits indivis à une cession de bail, la cour d'appel a violé les articles 815, 1134 et 1709 du Code civil ;

Mais attendu que la cour d'appel a relevé, à bon droit, que la clause du bail obligeant le preneur à obtenir, pour toute cession du bail, le consentement exprès et par écrit du bailleur à faire établir toute cession de ce droit par acte authentique en présence du bailleur ou lui dûment appelé et à délivrer à ce dernier la copie exécutoire dudit acte pour lui servir de titre exécutoire direct contre le cessionnaire était applicable à la cession consentie par Mme Y..., l'acte de vente stipulant que cette cession comportait celle du droit au bail et que le cessionnaire s'obligeait à exécuter les obligations du bail cédé ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre civile 3
Numéro d'arrêt : 95-19580
Date de la décision : 30/04/1997
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

BAIL (règles générales) - Cession - Clause restrictive - Clause obligeant à appeler le bailleur à l'acte - Application à la cession de droit indivis .

INDIVISION - Cession de droit indivis - Cession de droit au bail - Clause restrictive - Clause obligeant à appeler le bailleur à l'acte - Application

Une cour d'appel relève, à bon droit, que la clause du bail obligeant le preneur à obtenir, pour toute cession du bail, le consentement exprès et par écrit du bailleur à faire établir toute cession de ce droit par acte authentique en présence du bailleur ou lui dûment appelé et à délivrer à ce dernier la copie exécutoire dudit acte pour lui servir de titre exécutoire direct contre le cessionnaire était applicable à la cession consentie par un coïndivisaire, l'acte de vente stipulant que cette cession comportait celle du droit au bail et que le cessionnaire s'obligeait à exécuter les obligations du bail cédé.


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Paris, 16 juin 1995


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 3e, 30 avr. 1997, pourvoi n°95-19580, Bull. civ. 1997 III N° 89 p. 59
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1997 III N° 89 p. 59

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Beauvois .
Avocat général : Avocat général : M. Weber.
Rapporteur ?: Rapporteur : Mme Stéphan.
Avocat(s) : Avocats : la SCP Boré et Xavier, la SCP Defrénois et Levis.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1997:95.19580
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