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12/03/1997 | FRANCE | N°94-44159

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 12 mars 1997, 94-44159


Sur la fin de non-recevoir soulevée par la défense : (sans intérêt) ;

Sur le moyen unique :

Vu l'article 17 de la convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale ;

Attendu qu'aux termes de ce texte " tout nouvel agent sera titularisé au plus tard après 6 mois de présence effective dans les services en une ou plusieurs fois ; exceptionnellement et pour un travail déterminé, il pourra être procédé à l'embauchage de personnel temporaire pour une durée déterminée, au maximum de 3 mois qui pourra être renouvelée une fois " ;

Atte

ndu, selon l'arrêt attaqué statuant sur renvoi après cassation d'un premier arrêt, que Mme ...

Sur la fin de non-recevoir soulevée par la défense : (sans intérêt) ;

Sur le moyen unique :

Vu l'article 17 de la convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale ;

Attendu qu'aux termes de ce texte " tout nouvel agent sera titularisé au plus tard après 6 mois de présence effective dans les services en une ou plusieurs fois ; exceptionnellement et pour un travail déterminé, il pourra être procédé à l'embauchage de personnel temporaire pour une durée déterminée, au maximum de 3 mois qui pourra être renouvelée une fois " ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué statuant sur renvoi après cassation d'un premier arrêt, que Mme X... a été employée par la CRAM du Sud-Est, en vertu de trois contrats successifs à durée déterminée, du 26 mars au 14 novembre 1984, pour assurer le remplacement de salariées absentes ; qu'à compter de cette date elle n'a plus été employée par la CRAM ; qu'en faisant valoir qu'aux termes de l'article susvisé elle aurait dû être titularisée après 6 mois de présence effective dans les services, elle a saisi le conseil de prud'hommes d'une demande en paiement de dommages-intérêts en réparation du préjudice que lui avait causé la violation de ce texte ;

Attendu que, pour débouter la salariée de sa demande, la cour d'appel a énoncé qu'il ne résultait d'aucun document de la cause que la titularisation aurait empêché la rupture de la relation de travail au retour à son poste de la salariée absente, terme prévu par le contrat et que le préjudice n'était donc pas établi ;

Attendu, cependant, que l'article 17 ne permettant le recours à des contrats consécutifs à durée déterminée, pour le remplacement de salariés absents que dans la limite de 6 mois, il en résulte que la titularisation de l'intéressée à l'issue de cette période lui aurait permis de bénéficier d'un contrat à durée indéterminée, insusceptible d'être rompu par l'employeur du seul fait de la survenance du terme convenu dans le contrat initial à durée déterminée et que, à défaut de titularisation, la salariée qui perdait la possibilité de poursuivre la relation de travail, subissait nécessairement un préjudice dont l'appréciation relevait des juges du fond ;

Qu'en statuant comme elle l'a fait, alors qu'elle avait relevé que la salariée aurait dû faire l'objet d'une titularisation à compter du 26 septembre 1984, la cour d'appel n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations et a donc violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 21 juin 1994, entre les parties, par la cour d'appel de Nîmes ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Toulouse.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 94-44159
Date de la décision : 12/03/1997
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONVENTIONS COLLECTIVES - Sécurité sociale - Convention nationale du 8 février 1957 - Catégorie professionnelle - Titularisation - Présence effective de six mois en une ou plusieurs fois - Domaine d'application - Remplacement d'un salarié absent - Contrats à durée déterminée successifs .

SECURITE SOCIALE - Caisse - Personnel - Contrat à durée déterminée - Embauche d'un salarié en remplacement d'un salarié absent - Contrats successifs supérieurs à six mois - Titularisation - Moment

Aux termes de l'article 17 de la convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale, tout nouvel agent sera titularisé au plus tard après 6 mois de présence effective dans les services en une ou plusieurs fois. Exceptionnellement et pour un travail déterminé, il pourra être procédé à l'embauchage de personnel temporaire pour une durée déterminée, au maximum de 3 mois, qui pourra être renouvelée une fois. Dès lors que cet article ne permet le recours à des contrats consécutifs à durée déterminée, pour le remplacement de salariés absents, que dans la limite de 6 mois, un salarié employé en vertu de trois contrats successifs à durée déterminée pendant plus de 6 mois pour assurer le remplacement de salariés absents doit être titularisé à l'issue de cette période de 6 mois et bénéficier d'un contrat à durée indéterminée qui ne peut être rompu par la survenance du terme convenu dans le contrat initial à durée déterminée. A défaut de titularisation, il subit un préjudice dont l'appréciation relève des juges du fond.


Références :

Convention collective du personnel des organismes de sécurité sociale art. 17

Décision attaquée : Cour d'appel de Nîmes, 21 juin 1994

A RAPPROCHER : Chambre sociale, 1990-04-24, Bulletin 1990, V, n° 184, p. 112 (cassation)

arrêt cité.


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 12 mar. 1997, pourvoi n°94-44159, Bull. civ. 1997 V N° 105 p. 75
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1997 V N° 105 p. 75

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Gélineau-Larrivet .
Avocat général : Avocat général : M. Martin.
Rapporteur ?: Rapporteur : Mme Ridé.
Avocat(s) : Avocat : la SCP Rouvière et Boutet.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1997:94.44159
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