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13/12/1994 | FRANCE | N°92-16396

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 13 décembre 1994, 92-16396


Sur les troisième et quatrième branches du moyen unique :

Attendu que M. X..., médecin anesthésiste, fait grief à l'arrêt attaqué de l'avoir débouté de sa demande de dommages-intérêts pour rupture abusive du contrat d'exercice le liant à la Clinique du Marais, sans caractériser le motif légitime de rupture permettant d'en écarter le caractère abusif, invoqué dans des conclusions laissées sans réponse, faisant valoir divers éléments de preuve à cet égard ;

Mais attendu que la cour d'appel a retenu que M. X... ne bénéficiait pas contractuellement d'une excl

usivité d'exercice au sein de la clinique, et que la nature des relations profession...

Sur les troisième et quatrième branches du moyen unique :

Attendu que M. X..., médecin anesthésiste, fait grief à l'arrêt attaqué de l'avoir débouté de sa demande de dommages-intérêts pour rupture abusive du contrat d'exercice le liant à la Clinique du Marais, sans caractériser le motif légitime de rupture permettant d'en écarter le caractère abusif, invoqué dans des conclusions laissées sans réponse, faisant valoir divers éléments de preuve à cet égard ;

Mais attendu que la cour d'appel a retenu que M. X... ne bénéficiait pas contractuellement d'une exclusivité d'exercice au sein de la clinique, et que la nature des relations professionnelles existant entre chirurgiens et anesthésistes-réanimateurs imposait entre ces praticiens une entente sans faille, qui, en l'espèce, n'existait plus en raison d'un désaccord d'ordre technique entre M. X... et les chirurgiens opérant à la clinique ; que la cour d'appel a pu déduire de ces énonciations souveraines que M. X... ne rapportait pas la preuve du caractère abusif de la rupture et que, répondant aux conclusions dont elle était saisie, elle a légalement justifié sa décision sur ce point ;

Mais sur les première et deuxième branches du moyen :

Vu l'article 1134 du Code civil ;

Attendu que l'arrêt attaqué déboute M. X... de l'ensemble de ses demandes, sans rechercher, comme la cour d'appel y était invitée, si une indemnité compensatrice de préavis n'était pas due conformément aux usages de la profession ; que la cour d'appel n'a pas, sur ce point, donné de base légale à sa décision ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a rejeté la demande de M. X... en paiement d'une indemnité de préavis, l'arrêt rendu le 22 mai 1992, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Paris, autrement composée.


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 92-16396
Date de la décision : 13/12/1994
Sens de l'arrêt : Cassation partielle
Type d'affaire : Civile

Analyses

1° PROFESSIONS MEDICALES ET PARAMEDICALES - Médecin anesthésiste - Contrat avec une clinique privée - Rupture unilatérale - Rupture par la clinique - Rupture abusive - Condition.

1° PROFESSIONS MEDICALES ET PARAMEDICALES - Médecin anesthésiste - Contrat avec une clinique privée - Rupture unilatérale - Rupture par la clinique - Désaccord d'ordre technique entre le médecin anesthésiste et les chirurgiens opérant à la clinique (non).

1° Ne revêt pas un caractère abusif la rupture du contrat d'exercice liant un médecin anesthésiste à une clinique lorsque, en raison d'un désaccord d'ordre technique, n'existe plus, entre celui-ci et les chirurgiens opérant à la clinique, l'entente sans faille qu'impose la nature des relations professionnelles entre ces praticiens.

2° PROFESSIONS MEDICALES ET PARAMEDICALES - Médecin anesthésiste - Contrat avec une clinique privée - Rupture unilatérale - Rupture par la clinique - Préavis - Indemnité compensatrice de préavis - Demande du praticien - Refus - Usages professionnels - Recherche nécessaire.

2° CONTRATS ET OBLIGATIONS - Médecin anesthésiste - Contrat avec une clinique privée - Rupture unilatérale - Préavis - Indemnité compensatrice de préavis - Demande du praticien - Refus - Usages professionnels - Recherche nécessaire 2° USAGES - Usages professionnels - Professions médicales et paramédicales - Médecin chirurgien - Contrat avec une clinique privée - Rupture unilatérale par la clinique - Versement au praticien d'une indemnité compensatrice de préavis.

2° Ne donne pas de base légale à sa décision déboutant un médecin anesthésiste de sa demande de dommages-intérêts pour rupture abusive du contrat d'exercice le liant à une clinique, la cour d'appel qui ne recherche pas, comme elle y était invitée, si une indemnité compensatrice de préavis n'était pas due conformément aux usages de la profession.


Références :

Code civil 1134

Décision attaquée : Cour d'appel de Paris, 22 mai 1992

A RAPPROCHER : (2°). Chambre commerciale, 1980-07-07, Bulletin 1980, IV, n° 288, p. 235 (rejet), et les arrêts cités ; Chambre commerciale, 1984-12-05, Bulletin 1984, IV, n° 332 (2), p. 270 (cassation partielle), et les arrêts cités ; Chambre civile 1, 1985-07-17, Bulletin 1985, I, n° 231, p. 205 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 13 déc. 1994, pourvoi n°92-16396, Bull. civ. 1994 I N° 371 p. 267
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1994 I N° 371 p. 267

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Grégoire, conseiller doyen faisant fonction. .
Avocat général : Avocat général : M. Lesec.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Ancel.
Avocat(s) : Avocats : la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez, M. Blanc.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1994:92.16396
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