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07/01/1992 | FRANCE | N°90-14930

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 07 janvier 1992, 90-14930


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Sur le premier moyen, pris en sa première branche :

Vu les articles 28-4°-c et 30-5° du décret du 4 janvier 1955 sur la publicité foncière ;

Attendu que Marguerite Lequoy, veuve de Marcel Z..., en premières noces, et de Marius X..., en secondes noces, est décédée le 29 mars 1977, laissant de son premier mariage une fille Marcelline Y..., et de sa seconde union trois autres enfants, Olivier X..., Paulette B... et Michel X... ; qu'avant son décès survenu le 25 juin 1976, Marius X... a réalisé avec son épouse trois ventes immobilières respectivement conclues

, le 10 janvier 1975 avec les époux Michel X..., le 19 février 1975, avec les épo...

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Sur le premier moyen, pris en sa première branche :

Vu les articles 28-4°-c et 30-5° du décret du 4 janvier 1955 sur la publicité foncière ;

Attendu que Marguerite Lequoy, veuve de Marcel Z..., en premières noces, et de Marius X..., en secondes noces, est décédée le 29 mars 1977, laissant de son premier mariage une fille Marcelline Y..., et de sa seconde union trois autres enfants, Olivier X..., Paulette B... et Michel X... ; qu'avant son décès survenu le 25 juin 1976, Marius X... a réalisé avec son épouse trois ventes immobilières respectivement conclues, le 10 janvier 1975 avec les époux Michel X..., le 19 février 1975, avec les époux B..., et le 20 mars 1975 avec les époux C... ; que, le 28 février 1979, Mme Y... a formé une demande en compte liquidation et partage de la communauté ayant existé entre ses parents, les époux A..., et de la succession de sa mère, Marguerite Lequoy ; qu'elle a sollicité une expertise préalable pour déterminer les conditions dans lesquelles étaient intervenues les ventes précitées, et la destination des fonds correspondants, en faisant valoir que ces cessions pouvaient constituer des donations déguisées en fraude de ses droits ; qu'un jugement du 3 septembre 1981 a accueilli cette demande ; qu'après le dépôt d'un rapport d'expertise et la comparution personnelle des parties, Mme Y... a conclu, le 24 janvier 1986 en sollicitant, par voie de demande additionnelle, que soit prononcée la nullité des trois actes de vente, et ordonnée l'incorporation des immeubles vendus, dans la masse successorale ; qu'un jugement du 7 août 1986 a fait droit à ces prétentions en retenant que les donations susvisées étaient constitutives d'un recel successoral, et a prescrit sa publication à la Conservation des hypothèques, dont il n'est pas allégué qu'elle ait été effectuée ; qu'en appel, les époux Michel X... et B... ont soulevé l'irrecevabilité de la demande en nullité de Mme Y... pour ne pas avoir soumis son " assignation " aux formalités de la publicité foncière ;

Attendu que l'arrêt attaqué a rejeté cette fin de non-recevoir en retenant qu'il n'y avait pas lieu de soumettre l'assignation introductive d'instance de Mme Y... à publicité foncière puisqu'elle tendait seulement à la liquidation et au partage, et que la décision de première instance, qui avait annulé les ventes litigieuses au vu de conclusions déposées en cours de procédure, devait, selon ses prescriptions, être publiée à la Conservation des hypothèques ;

Attendu qu'en se déterminant par ces motifs, alors que toute demande en justice tendant à l'annulation d'une convention portant sur des droits réels immobiliers, doit, même formulée en cours d'instance dans un acte autre que l'assignation, faire, à peine d'irrecevabilité, l'objet de la publicité foncière prescrite par les dispositions susvisées du décret du 4 janvier 1955, la cour d'appel a violé ces textes par refus d'application ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs du pourvoi :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 14 février 1990, entre les parties, par la cour d'appel d'Orléans ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Paris


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 90-14930
Date de la décision : 07/01/1992
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

PUBLICITE FONCIERE - Domaine d'application - Demande en nullité d'une convention portant sur des droits réels immobiliers - Demande formulée en cours d'instance

PUBLICITE FONCIERE - Défaut - Demande en justice - Demande formulée en cours d'instance - Effets - Irrecevabilité

Toute demande en justice tendant à l'annulation d'une convention portant sur des droits réels immobiliers, doit, même formulée en cours d'instance dans un acte autre que l'assignation, faire, à peine d'irrecevabilité, l'objet de la publicité foncière prescrite par les articles 28-4°-c et 30-5° du décret du 4 janvier 1955.


Références :

Décret 55-22 du 04 janvier 1955 art. 28-4-c, art. 30-5

Décision attaquée : Cour d'appel d'Orléans, 14 février 1990

A RAPPROCHER : Chambre civile 1, 1988-06-07 , Bulletin 1988, I, n° 181 (1), p. 126 (rejet), et les arrêts cités.


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 07 jan. 1992, pourvoi n°90-14930, Bull. civ. 1992 I N° 9 p. 6
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1992 I N° 9 p. 6

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Massip, conseiller doyen faisant fonction
Avocat général : Avocat général :Mme Flipo
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Bernard de Saint-Affrique
Avocat(s) : Avocats :la SCP Vier et Barthélemy, la SCP Le Bret et Laugier.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1992:90.14930
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