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27/03/1991 | FRANCE | N°87-43858;87-43860;87-43862;87-43864;87-43866

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 27 mars 1991, 87-43858 et suivants


Vu la connexité, joint les pourvois n°s 87-43.858, 87-43.860 à 87-43.862, 87-43.864 à 87-43.866, 87-43.868, 87-43.871 et 87-44.195 ;

Sur les deux moyens réunis communs aux dix pourvois :

Attendu, selon la procédure, que l'union mutualiste des travailleurs (UMT) dont les activités sont diversifiées et distinctes, gère des centres sociaux à caractère sanitaire ; qu'un accord d'établissement conclu en 1972, et sa mise à jour du 1er octobre 1982, règlent les rapports entre l'UMT et son personnel à l'exception des agents relevant notamment de la convention collective de

s cabinets et laboratoires dentaires ; qu'un accord spécifique à la profes...

Vu la connexité, joint les pourvois n°s 87-43.858, 87-43.860 à 87-43.862, 87-43.864 à 87-43.866, 87-43.868, 87-43.871 et 87-44.195 ;

Sur les deux moyens réunis communs aux dix pourvois :

Attendu, selon la procédure, que l'union mutualiste des travailleurs (UMT) dont les activités sont diversifiées et distinctes, gère des centres sociaux à caractère sanitaire ; qu'un accord d'établissement conclu en 1972, et sa mise à jour du 1er octobre 1982, règlent les rapports entre l'UMT et son personnel à l'exception des agents relevant notamment de la convention collective des cabinets et laboratoires dentaires ; qu'un accord spécifique à la profession de prothésiste dentaire faisant référence à la convention collective du personnel des cabinets dentaires a été conclu en 1974 ; qu'un accord du 1er octobre 1982 concernant cette même profession, a annulé et remplacé les accords et avenants précédents ; que la convention collective nationale des prothésistes dentaires et du personnel de laboratoires de prothèse dentaire du 18 décembre 1978 a été étendue par arrêté du 28 février 1979 ;

Attendu que les salariés, employés par l'UMT en qualité de prothésiste dentaire, font grief aux arrêts attaqués (Aix-en-Provence, 10 avril 1987) de les avoir déboutés de leurs demandes en paiement de primes d'ancienneté et assiduité, en application du premier accord susvisé, alors, selon les moyens, en premier lieu, d'une part qu'il résulte de l'accord spécifique aux prothésistes dentaires du 1er octobre 1982 qu'il n'a plus eu pour but de compléter une convention collective nationale, mais de régir purement et simplement l'ensemble des rapports de cette catégorie professionnelle avec son employeur, ce qui était confirmé par la réponse faite par les représentants de la direction de l'UMT dans le cadre de la négociation annuelle le 21 octobre 1985 ; que l'accord spécifique de 1982 excluant toute référence à la convention collective nationale, à l'inverse de l'accord signé en 1974, la cause de l'exclusion de l'application d'une convention collective n'existait plus et l'exclusion ne se justifiait plus ; alors en second lieu, que l'action engagée par chaque salarié est une action individuelle et qu'il ne peut être lié par des engagements pris par tel ou tel syndicat représentatif ;

Mais attendu, d'une part, que les organisations syndicales de salariés reconnues représentatives sur le plan national sont habilitées, en application de l'article L. 132-2 du Code du travail, à conclure des accords collectifs qui s'imposent aux relations de travail entrant dans le champ d'application qu'ils définissent ;

Attendu, d'autre part, qu'ayant exactement relevé que la convention collective nationale des prothésistes dentaires et des personnels de laboratoire de prothèse dentaire du 18 décembre 1978 avait fait l'objet d'un arrêté d'extension du 28 février 1979, la cour d'appel, à bon droit, en a déduit que la circonstance que l'accord d'établissement du 1er octobre 1982 ne fasse pas référence à cette convention collective était inopérante ; que les moyens ne sont pas fondés ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE les pourvois


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 87-43858;87-43860;87-43862;87-43864;87-43866
Date de la décision : 27/03/1991
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

1° SYNDICAT PROFESSIONNEL - Organisations syndicales représentatives - Convention collective - Convention susceptible d'extension - Effet.

1° CONVENTIONS COLLECTIVES - Dispositions générales - Application - Domaine d'application - Définition par les syndicats habilités à conclure une convention.

1° Les organisations syndicales de salariés reconnues représentatives sur le plan national sont habilitées, en application de l'article L. 132-2 du Code du travail, à conclure des accords collectifs qui s'imposent aux relations de travail entrant dans le champ d'application qu'ils définissent (arrêt n° 1).

2° CONVENTIONS COLLECTIVES - Cabinets dentaires - Convention du personnel des cabinets et laboratoires dentaires - Accord d'établissement spécifique à la profession d'assistante dentaire du 1er octobre 1982 - Application volontaire aux assistants dentaires de la convention collective - Effet.

2° CONVENTIONS COLLECTIVES - Cabinets dentaires - Convention nationale des prothésistes dentaires et personnels de laboratoires de prothèse dentaire du 18 décembre 1978 - Arrêté d'extension du 28 février 1979 - Accord d'établissement du 1er octobre 1982 spécifique à la profession d'assistante dentaire - Absence de référence à cette convention dans l'accord spécifique - Portée.

2° L'exclusion des agents relevant de la convention collective du personnel des cabinets et laboratoires dentaires prévue par l'accord collectif de 1972, mis à jour en 1982, réglant les rapports entre l'union mutualiste des travailleurs et son personnel, s'entend des salariés auxquels était obligatoirement applicable cette convention par l'effet d'un arrêté d'extension ou d'un accord collectif. La seule application volontaire aux assistantes dentaires de la convention collective ne peut dès lors avoir pour effet d'exclure cette catégorie de personnel du bénéfice de la prime d'ancienneté et d'assiduité prévue par l'accord collectif. La convention collective nationale des prothésistes dentaires et personnels de laboratoire de prothèse dentaire du 18 décembre 1978 ayant fait l'objet d'un arrêté d'extension du 28 février 1979, la disparition de la référence à cette convention dans l'accord spécifique à cette catégorie de personnel est sans incidence quant à son exclusion du bénéfice dudit accord collectif (arrêt n° 2).


Références :

Accord collectif 1972, 1982
Code du travail L132-2
Convention collective du personnel des cabinets et laboratoires dentaires

Décision attaquée : Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 10 avril 1987


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 27 mar. 1991, pourvoi n°87-43858;87-43860;87-43862;87-43864;87-43866, Bull. civ. 1991 V N° 158 p. 99
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1991 V N° 158 p. 99

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Cochard
Avocat général : Avocat général :M. Franck
Rapporteur ?: Rapporteur :Mlle Sant

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1991:87.43858
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