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27/06/1990 | FRANCE | N°89-13772

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 2, 27 juin 1990, 89-13772


Sur le moyen unique pris en sa première branche :

Vu les articles 674 et 718 du Code de procédure civile ;

Attendu que toute contestation née de la procédure de saisie immobilière ou s'y référant directement et qui est de nature à exercer une influence immédiate et directe sur celle-ci constitue un incident de saisie ;

Attendu que, poursuivant le recouvrement de sommes dues au titre du solde d'un prêt après que les débiteurs eurent encouru, selon elle, la déchéance du terme, la caisse d'épargne Ecureuil de Villeneuve-sur-Lot (la caisse) a fait délivrer le

30 mars 1988 à M. X... et à ses parents, cautions, un commandement aux fins de sa...

Sur le moyen unique pris en sa première branche :

Vu les articles 674 et 718 du Code de procédure civile ;

Attendu que toute contestation née de la procédure de saisie immobilière ou s'y référant directement et qui est de nature à exercer une influence immédiate et directe sur celle-ci constitue un incident de saisie ;

Attendu que, poursuivant le recouvrement de sommes dues au titre du solde d'un prêt après que les débiteurs eurent encouru, selon elle, la déchéance du terme, la caisse d'épargne Ecureuil de Villeneuve-sur-Lot (la caisse) a fait délivrer le 30 mars 1988 à M. X... et à ses parents, cautions, un commandement aux fins de saisie immobilière d'un immeuble situé dans le ressort du tribunal de grande instance de Bordeaux ; que ce commandement a été publié à la conservation des hypothèques le 25 avril 1988 ; que, par acte du 26 avril 1988, les consorts X... ont assigné la caisse devant le tribunal de grande instance d'Agen, dans le ressort duquel elle a son siège social, pour faire juger que la déchéance du terme n'était pas encourue et que M. X... devait rembourser le prêt en mensualités égales ; que, par un jugement du 22 octobre 1988, le tribunal de grande instance d'Agen, considérant que la demande des consorts X... ne constituait pas un incident de saisie immobilière, a rejeté l'exception d'incompétence soulevée par la caisse ;

Attendu que, pour débouter celle-ci du contredit formé contre ce jugement, la cour d'appel a retenu que, bien qu'elle eût été formalisée par une assignation datée du lendemain de la publication du commandement aux fins de saisie immobilière, la contestation soulevée par l'emprunteur n'était pas née de la procédure de saisie immobilière et ne s'y référait pas directement ;

Attendu qu'en statuant ainsi, alors que la demande présentée par les consorts X... devant le tribunal de grande instance, qui tendait à faire juger que la déchéance du terme n'était pas encourue, avait une incidence directe sur la procédure, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

Et attendu qu'il y a lieu de faire application de l'article 627, alinéa 1er, du nouveau Code de procédure civile, la cassation encourue n'impliquant pas qu'il soit à nouveau statué sur la compétence ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la première branche du moyen ;

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 9 mars 1989, entre les parties, par la cour d'appel d'Agen ;

DIT que le tribunal de grande instance d'Agen est incompétent ;

RENVOIE l'affaire devant le tribunal de grande instance de Bordeaux ;

DIT n'y avoir lieu à renvoi devant une autre cour d'appel


Synthèse
Formation : Chambre civile 2
Numéro d'arrêt : 89-13772
Date de la décision : 27/06/1990
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

SAISIE IMMOBILIERE - Incident - Définition - Contestation née de la procédure et de nature à influer immédiatement et directement sur celle-ci

SAISIE IMMOBILIERE - Incident - Définition - Demande tendant à faire juger que la déchéance du terme n'est pas encourue

Toute contestation née de la procédure de saisie immobilière ou s'y référant directement et qui est de nature à exercer une influence immédiate et directe sur celle-ci constitue un incident de saisie. A une telle incidence directe sur la procédure de saisie immobilière la demande formée par un emprunteur auquel le prêteur avait fait délivrer un commandement aux fins de saisie immobilière le lendemain de la publication de ce commandement et tendant à faire juger que la déchéance du terme n'était pas encourue.


Références :

Code de procédure civile 674, 718

Décision attaquée : Cour d'appel d'Agen, 09 mars 1989

A RAPPROCHER : Chambre civile 2, 1985-02-20 , Bulletin 1985, II, n° 45, p. 32 (rejet), et les arrêts cités.


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 2e, 27 jui. 1990, pourvoi n°89-13772, Bull. civ. 1990 II N° 156 p. 79
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1990 II N° 156 p. 79

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Aubouin, conseiller doyen faisant fonction
Avocat général : Avocat général :M. Tatu
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Chartier
Avocat(s) : Avocat :Mme Baraduc-Bénabent.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1990:89.13772
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