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29/03/1989 | FRANCE | N°87-12187

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 29 mars 1989, 87-12187


Attendu qu'en l'état de ses dernières volontés exprimées dans deux testaments successifs, René Allias, qui laissait à son décès Mme X..., sa seconde épouse, ainsi que leur enfant commun René, Christian Allias et trois enfants d'un premier lit, Mme Z..., M. B... Allias, M. A... Allias, a consenti à son épouse survivante une donation portant sur l'usufruit de tous ses biens dont il léguait la nue-propriété à ses fils A... et René, Christian ; que les deux autres enfants, Mme Z... et M. B... Allias, ayant introduit une action en liquidation de la succession de leur père, l'arrê

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Attendu qu'en l'état de ses dernières volontés exprimées dans deux testaments successifs, René Allias, qui laissait à son décès Mme X..., sa seconde épouse, ainsi que leur enfant commun René, Christian Allias et trois enfants d'un premier lit, Mme Z..., M. B... Allias, M. A... Allias, a consenti à son épouse survivante une donation portant sur l'usufruit de tous ses biens dont il léguait la nue-propriété à ses fils A... et René, Christian ; que les deux autres enfants, Mme Z... et M. B... Allias, ayant introduit une action en liquidation de la succession de leur père, l'arrêt attaqué a prescrit le partage sollicité, avec licitation en pleine propriété de certains immeubles ;

Sur le premier moyen :

Vu l'article 4 du nouveau Code de procédure civile ;

Attendu que pour écarter les prétentions de Mme Y... qui s'opposait, en tant qu'usufruitière universelle, à tout partage des biens soumis à son usufruit, la cour d'appel a estimé qu'il s'induisait de l'arrêt avant dire droit, ayant prescrit une expertise dans la même instance, comme de l'absence de nouvelles conclusions après cette mesure d'instruction, que les parties s'étaient mises d'accord pour aboutir à un partage provisionnel selon la valeur des biens à dire d'expert, et qu'au demeurant la licitation des immeubles successoraux, qui pouvait être ordonnée par le juge avec le partage en vertu de l'article 815-5 du Code civil, n'était pas de nature à préjudicier à l'usufruitière ;

Attendu qu'en statuant ainsi, alors que l'arrêt avant dire droit précité énonçait seulement que les parties s'étaient déclarées d'accord pour une évaluation des biens successoraux par une expertise que la même décision avait prescrite en réservant tous les droits et moyens des intéressés, la cour d'appel a dénaturé cet arrêt ;

Et sur le second moyen :

Vu l'article 815-5, alinéa 2, du Code civil dans sa rédaction découlant de la loi du 31 décembre 1976 et applicable en la cause ;

Attendu qu'aux termes de cet article, le juge ne peut, sinon aux fins de partage, autoriser la vente de la pleine propriété d'un bien grevé d'usufruit, contre la volonté de l'usufruitier ; que le partage prévu par ce texte implique une indivision, laquelle n'existe pas entre usufruitier et nu-propriétaire ;

Attendu qu'en prescrivant contre la volonté de Mme Y..., la licitation en pleine propriété d'immeubles grevés de son usufruit universel, à la demande d'héritiers de son époux prédécédé, alors que ceux-ci avaient seulement vocation à la nue-propriété des mêmes biens, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le troisième moyen,

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 27 novembre 1986, entre les parties, par la cour d'appel de Pau ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Agen


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 87-12187
Date de la décision : 29/03/1989
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

INDIVISION - Partage - Action en partage - Bien indivis grevé d'un usufruit - Licitation de la pleine propriété - Autorisation du juge - Opposition de l'usufruitier - Condition

SUCCESSION - Partage - Licitation - Bien indivis grevé d'un usufruit - Licitation de la pleine propriété - Autorisation du juge - Opposition de l'usufruitier - Condition

USUFRUIT - Droits du nu-propriétaire - Bien indivis grevé d'un usufruit - Licitation de la pleine propriété - Licitation contre la volonté de l'usufruitier - Condition

PARTAGE - Licitation - Bien indivis grevé d'un usufruit - Licitation de la pleine propriété - Licitation contre la volonté de l'usufruitier - Condition

INDIVISION - Définition - Droits de l'usufruitier et du nu-propriétaire (non)

Aux termes de l'article 815-5, alinéa 2, du Code civil dans sa rédaction découlant de la loi du 31 décembre 1976, le juge ne peut, sinon aux fins de partage, autoriser la vente de la pleine propriété d'un bien grevé d'usufruit, contre la volonté de l'usufruitier. Le partage prévu par ce texte implique une indivision, laquelle n'existe pas entre usufruitier et nu-propriétaire .


Références :

Code civil 815-5 al. 2

Décision attaquée : Cour d'appel de Pau, 27 novembre 1986

A RAPPROCHER : Chambre civile 1, 1986-07-01 , Bulletin 1986, I, n° 192, p. 188 (rejet). Chambre civile 1, 1982-05-11 , Bulletin 1982, I, n° 168, p. 150 (rejet)

arrêt cité.


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 29 mar. 1989, pourvoi n°87-12187, Bull. civ. 1989 I N° 145 p. 95
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1989 I N° 145 p. 95

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Ponsard
Avocat général : Premier avocat général : M. Sadon
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Bernard de Saint-Affrique
Avocat(s) : Avocats :la SCP Nicolay, la SCP Waquet .

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1989:87.12187
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