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28/02/1989 | FRANCE | N°87-11162

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 28 février 1989, 87-11162


Attendu, selon les énonciations des juges du fond, que le divorce des époux X..., mariés sous le régime de séparation de biens avec société d'acquêts, a été prononcé par jugement du tribunal de grande instance de Lille en date du 7 janvier 1980 ; qu'au cours des opérations de liquidation et de partage de la société d'acquêts M. X... a soutenu que son ex-épouse devait une indemnité pour l'occupation de l'immeuble commun, à compter de l'ordonnance de non-conciliation, et que 1687 actions de la société Lecoutre et fils avaient été acquises au moyen de fonds donnés et non pa

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Attendu, selon les énonciations des juges du fond, que le divorce des époux X..., mariés sous le régime de séparation de biens avec société d'acquêts, a été prononcé par jugement du tribunal de grande instance de Lille en date du 7 janvier 1980 ; qu'au cours des opérations de liquidation et de partage de la société d'acquêts M. X... a soutenu que son ex-épouse devait une indemnité pour l'occupation de l'immeuble commun, à compter de l'ordonnance de non-conciliation, et que 1687 actions de la société Lecoutre et fils avaient été acquises au moyen de fonds donnés et non pas prêtés par ses parents, de sorte qu'elles n'étaient pas entrées dans la société d'acquêts ;

Sur le premier moyen :

Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt attaqué (Douai, 20 novembre 1986) d'avoir décidé que l'indemnité d'occupation due par Mme Y... pour la jouissance de l'immeuble faisant partie de l'indivision postcommunautaire, aurait pour point de départ le jour où le jugement de divorce est devenu définitif, aux motifs que c'est à cette date que Mme Y... a perdu la qualité d'épouse, habile à demeurer au domicile conjugal sans payer d'indemnité, en vertu de l'article 212 du Code civil, pour devenir une simple indivisaire tenue de réparer, en application de l'article 815-9 du Code civil, le préjudice causé par sa jouissance exclusive, alors, qu'aux termes de l'article 262-1 du Code civil, le jugement de divorce prend effet dans les rapports entre époux, en ce qui concerne leurs biens, dès la date de l'assignation ; qu'il en résulte que la jouissance privative de l'immeuble faisant partie de l'indivision postcommunautaire ne peut être considérée, sauf décision judiciaire contraire au moment du divorce, comme étant l'exécution du devoir de secours ; que cette jouissance privative a rendu Mme Y... débitrice d'une indemnité d'occupation au profit de l'indivision dès la date de l'assignation en divorce ; que, dès lors, en ne faisant courir cette indemnité que du jour où le jugement de divorce est devenu définitif, l'arrêt attaqué a violé le texte précité ;

Mais attendu que les premiers juges, interprétant les décisions rendues au cours de l'instance en divorce, ont estimé que la pension alimentaire due par M. X... avait été fixée en tenant compte de ce que la jouissance de l'immeuble était attribuée gratuitement à son épouse ; que l'arrêt confirmatif attaqué est ainsi légalement justifié sur ce point, abstraction faite du motif critiqué par le moyen qui doit donc être écarté ;

Sur le second moyen, pris en ses deux branches : (sans intérêt) ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 87-11162
Date de la décision : 28/02/1989
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

COMMUNAUTE ENTRE EPOUX - Dissolution - Indivision postcommunautaire - Chose indivise - Usage par l'un des époux - Immeuble - Indemnité d'occupation - Occupation du domicile conjugal au cours de l'instance en divorce

DIVORCE, SEPARATION DE CORPS - Mesures provisoires - Résidence séparée - Domicile conjugal - Attribution à l'un des époux - Immeuble commun - Effet - Indemnité d'occupation

INDIVISION - Chose indivise - Usage - Usage par un indivisaire - Immeuble - Indemnité d'occupation - Divorce - Occupation du domicile conjugal au cours de l'instance

DIVORCE, SEPARATION DE CORPS - Mesures provisoires - Pension alimentaire - Fixation - Eléments à considérer - Besoins de l'époux créancier - Dépenses nécessaires à son logement - Exclusion - Interprétation de la décision fixant la pension

C'est souverainement qu'une cour d'appel, qui a interprété les décisions rendues au cours de l'instance en divorce fixant la pension alimentaire due par l'époux, a estimé que cette pension avait été fixée en tenant compte de ce que la jouissance de l'immeuble était attribuée gratuitement à l'épouse et que, dès lors, une indemnité d'occupation n'était due par l'épouse en raison de l'occupation par elle du logement conjugal qu'à compter de la date où le jugement de divorce est devenu définitif .


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Douai, 20 novembre 1986

DANS LE MEME SENS : Chambre civile 1, 1987-10-20 Bulletin 1987, I, n° 272, p. 196 (rejet) ;

Chambre civile 1, 1989-01-18 Bulletin 1989, I, n° 22 (2), p. 15 (cassation).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 28 fév. 1989, pourvoi n°87-11162, Bull. civ. 1989 I N° 95 p. 61
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1989 I N° 95 p. 61

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Ponsard
Avocat général : Avocat général :Mme Flipo
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Camille Bernard
Avocat(s) : Avocats :la SCP Delaporte et Briard, M. Jousselin .

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1989:87.11162
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