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16/04/1986 | FRANCE | N°84-16838

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 16 avril 1986, 84-16838


Sur le moyen unique :

Vu l'article L.415 du Code de la Sécurité sociale ;

Attendu que, le 29 septembre 1980 Manuel X..., salarié au service de la société anonyme " Thecla " a été trouvé mort, la partie supérieure du corps immergé dans un mélange d'eau et d'huile contenu dans un fût, entreposé sur un terrain appartenant à la société et jouxtant ses bâtiments ;

Attendu que, pour écarter le caractère professionnel de ce décès, l'arrêt infirmatif attaqué, après avoir relevé qu'il était survenu au temps du travail et dans une dépendance de l'entrep

rise, énonce qu'il n'y a pas de preuve qu'il soit en relation avec l'activité salariée de la...

Sur le moyen unique :

Vu l'article L.415 du Code de la Sécurité sociale ;

Attendu que, le 29 septembre 1980 Manuel X..., salarié au service de la société anonyme " Thecla " a été trouvé mort, la partie supérieure du corps immergé dans un mélange d'eau et d'huile contenu dans un fût, entreposé sur un terrain appartenant à la société et jouxtant ses bâtiments ;

Attendu que, pour écarter le caractère professionnel de ce décès, l'arrêt infirmatif attaqué, après avoir relevé qu'il était survenu au temps du travail et dans une dépendance de l'entreprise, énonce qu'il n'y a pas de preuve qu'il soit en relation avec l'activité salariée de la victime, et, qu'à tout le moins, son origine n'en a pas été établie ;

Attendu cependant, que toute lésion survenue au temps et au lieu du travail, doit être considérée comme un accident présumé imputable au travail, sauf s'il est apporté la preuve qu'elle a une origine totalement étrangère à celui-ci ; d'où il suit qu'en exigeant de Mme X... qu'elle établisse l'existence d'une relation entre le décès de son mari et son activité salariée, la Cour d'appel a inversé la charge de la preuve et violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE et ANNULE l'arrêt rendu le 9 août 1984, entre les parties, par la Cour d'appel de Besançon ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la Cour d'appel de Dijon.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 84-16838
Date de la décision : 16/04/1986
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

SECURITE SOCIALE, ACCIDENT DU TRAVAIL - Imputabilité - Preuve - Charge - Lésion, maladie ou décès se produisant au moment de l'accident ou dans un temps voisin

SECURITE SOCIALE, ACCIDENT DU TRAVAIL - Imputabilité - Lésion, maladie ou décès se produisant au moment de l'accident ou dans un temps voisin - Décès.

Toute lésion survenue au temps et au lieu du travail doit être considérée comme un accident présumé imputable au travail, sauf s'il est apporté la preuve qu'elle a une origine totalement étrangère à celui-ci. Par suite, inverse la charge de la preuve, la Cour d'appel qui, pour écarter le caractère professionnel du décès d'un salarié dont le corps a été trouvé en partie immergé dans un fût entreposé sur un terrain appartenant à la société qui l'employait et jouxtant ses bâtiments, exige de sa veuve qu'elle établisse l'existence d'une relation entre la mort de son mari et son activité salariée.


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Besançon, 09 août 1984


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 16 avr. 1986, pourvoi n°84-16838, Bull. civ. 1986 V N° 142 p. 111
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1986 V N° 142 p. 111

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Donnadieu, conseiller le plus ancien faisant fonctions
Avocat général : Avocat général :M. Ecoutin
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Chazelet
Avocat(s) : Avocats :M. Coutard et la société civile professionnelle de Chaisemartin

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1986:84.16838
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