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28/10/1957 | FRANCE | N°57-05595

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 28 octobre 1957, 57-05595


Sur le moyen unique : Vu l'article 7 de la loi du 20 avril 1810 ;

Attendu que le défaut de réponse aux conclusions équivaut à l'absence de motifs ; Attendu que, pour condamner la Société anonyme des pneumatiques Dunlop à indemniser son ouvrier X..., non gréviste, de la perte de salaires résultant de la fermeture de son atelier le 7 septembre 1955, le jugement attaqué se borne à retenir que l'occupation de l'usine par les grévistes ne constituait pas un cas de force majeure, puisqu'à cette date l'atelier de mécanique, où travaillait X..., assurait son service ainsi que le

personnel de bureau et de maîtrise ;

Mais attendu que la société av...

Sur le moyen unique : Vu l'article 7 de la loi du 20 avril 1810 ;

Attendu que le défaut de réponse aux conclusions équivaut à l'absence de motifs ; Attendu que, pour condamner la Société anonyme des pneumatiques Dunlop à indemniser son ouvrier X..., non gréviste, de la perte de salaires résultant de la fermeture de son atelier le 7 septembre 1955, le jugement attaqué se borne à retenir que l'occupation de l'usine par les grévistes ne constituait pas un cas de force majeure, puisqu'à cette date l'atelier de mécanique, où travaillait X..., assurait son service ainsi que le personnel de bureau et de maîtrise ;

Mais attendu que la société avait précisé dans ses conclusions qu'elle n'avait plus le contrôle des accès de l'établissement passé aux mains des grévistes occupants de l'usine, ni de ses installations, ce qui constituait pour elle un obstacle insurmontable à l'exécution de ses obligations d'employeur, qu'elle n'avait pu laisser continuer l'activité d'un atelier isolé, et qu'elle avait usé de toutes les diligences possibles pour récupérer la libre disposition des usines, notamment en assignant à cet effet en référé d'heure en heure ; Qu'en ne répondant pas à ces conclusions, les juges du fond n'ont pas donné de base légale à leur décision ;

PAR CES MOTIFS : CASSE.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 57-05595
Date de la décision : 28/10/1957
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

GREVE - Salaire - Interruption du travail imposée par le piquet de grève

[*lock-out*]

C'est à tort que les juges du fond condamnent un employeur à indemniser un ouvrier non gréviste de la perte de ses salaires, en se bornant à retenir que l'occupation de l'usine par les grévistes ne constituait pas un cas de force majeure, sans répondre aux conclusions de l'employeur soutenant qu'il n'avait plus le contrôle des accès de l'établissement et de ses installations, qu'il n'avait pu laisser continuer l'activité d'un atelier isolé, et qu'il avait fait toutes diligences pour mettre fin à cet état de choses qui constituait un obstacle insurmontable à l'exécution de ses obligations d'employeur.


Références :

Décision attaquée : Conseil de prud'Hommes Montluçon, 06 janvier 1956


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 28 oct. 1957, pourvoi n°57-05595, Bull. civ. des arrêts Cour de Cassation section sociale N. 1016 P. 723
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles des arrêts Cour de Cassation section sociale N. 1016 P. 723

Composition du Tribunal
Président : Pdt Mme Lagarde CDFF
Avocat général : Av.Gén. M. Albucher
Rapporteur ?: Rpr M. Laroque
Avocat(s) : Av. Demandeur : M. Hersant

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1957:57.05595
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