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12/12/2023 | FRANCE | N°23BX02339

France | France, Cour administrative d'appel, 6ème chambre, 12 décembre 2023, 23BX02339


Vu la procédure suivante :





Procédure contentieuse antérieure :





M. C... B... a demandé au tribunal administratif de la Guyane d'annuler pour excès de pouvoir l'arrêté du 4 août 2021 par lequel le préfet de la Guyane a refusé de lui délivrer un titre de séjour.





Par un jugement n° 2101352 du 13 juillet 2023, le tribunal administratif de la Guyane a décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur les conclusions de la requête et a mis à la charge de l'Etat une somme de 900 euros au titre de l'

article L. 761-1 du code de justice administrative.





Procédure devant la Cour :





Par une requête...

Vu la procédure suivante :

Procédure contentieuse antérieure :

M. C... B... a demandé au tribunal administratif de la Guyane d'annuler pour excès de pouvoir l'arrêté du 4 août 2021 par lequel le préfet de la Guyane a refusé de lui délivrer un titre de séjour.

Par un jugement n° 2101352 du 13 juillet 2023, le tribunal administratif de la Guyane a décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur les conclusions de la requête et a mis à la charge de l'Etat une somme de 900 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Procédure devant la Cour :

Par une requête, enregistrée le 29 août 2023, le préfet de la Guyane, représenté par Me Tomasi et Dumoulin demande à la Cour :

1°) d'annuler l'article 2 du jugement du 13 juillet 2023 ;

2°) de rejeter la demande présentée par M. B... sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Il soutient que :

- il n'est pas la partie perdante dans ce dossier, le tribunal ayant prononcé un non-lieu à statuer au motif que M. B... a obtenu un titre de séjour ; celui-ci n'en a pas informé le tribunal et a maintenu son recours ;

- le requérant n'a produit aucun justificatif des frais versés à son conseil, et le tribunal n'a pas justifié du quantum du remboursement, fixé arbitrairement.

La requête a été communiquée à M. B..., qui n'a pas présenté d'observations en défense.

Par une ordonnance du 31 août 2023, la clôture de l'instruction a été fixée au 9 octobre 2023.

Vu les autres pièces du dossier.

Vu :

- le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ;

- le code de justice administrative.

Les parties ont été régulièrement averties du jour de l'audience.

La présidente de la formation de jugement a dispensé le rapporteur public, sur sa proposition, de prononcer des conclusions à l'audience.

Le rapport de M. A... a été entendu au cours de l'audience publique.

Considérant ce qui suit :

1. M. C... B..., ressortissant haïtien, a demandé au préfet de la Guyane le renouvellement de son titre de séjour portant la mention " salarié " sur le fondement de l'article L. 435-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Cette autorité lui a opposé un refus au motif que sa présence en France constituait une menace pour l'ordre public, par un arrêté du 24 mai 2022 dont M. B... a demandé l'annulation au tribunal administratif de la Guyane. Le préfet de la Guyane lui ayant délivré une carte de séjour temporaire valable du 18 novembre 2022 au 17 novembre 2023, le tribunal a constaté un non-lieu à statuer sur les conclusions à fin d'annulation et d'injonction par un jugement en date du 13 juillet 2023. Le préfet de la Guyane relève appel de ce jugement en tant que le tribunal a mis à sa charge le versement à M. B... de la somme de 900 euros en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

2. Aux termes de l'article L. 761-1 du code de justice administrative : " Dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent et le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation ". Ces dispositions n'interdisent pas au juge administratif de condamner une partie à verser à l'autre des sommes exposées par elle et non comprises dans les dépens dans le cas où il constate qu'il n'y a pas lieu de statuer sur les conclusions principales de la requête. En outre, ces dispositions laissent à l'appréciation du juge le soin de fixer le montant de la somme due au requérant et ne subordonne nullement la fixation de ce montant à la présentation de justificatifs.

3. En délivrant à M. B... un titre de séjour, le préfet de la Gironde a implicitement abrogé le refus opposé le 24 mai 2022, et donné en cours d'instance satisfaction au requérant. Le préfet, qui n'établit ni même n'allègue que l'admission au séjour de M. B... aurait été motivé par un changement de circonstances ou des éléments nouveaux portés à sa connaissance par l'intéressé doit ainsi être regardé comme la partie perdante au sens de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

4. Il résulte de ce qui précède que le préfet de la Guyane n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que, par l'article 2 du jugement attaqué, les premiers juges, qui n'avaient pas à justifier du montant accordé à ce titre au requérant et qui n'en ont pas fait une inexacte appréciation, ont mis à la charge de l'Etat le versement d'une somme de 900 euros.

DECIDE :

Article 1er : La requête du préfet de la Guyane est rejetée.

Article 2 : Le présent arrêt sera notifié au ministre de l'intérieur et des outre-mer et à M. C... B....

Copie en sera transmise au préfet de la Guyane.

Délibéré après l'audience du 13 novembre 2023 à laquelle siégeaient :

Mme Ghislaine Markarian, présidente,

M. Frédéric Faïck, président assesseur,

M. Julien Dufour, premier conseiller.

Rendu public par mise à disposition au greffe, le 12 décembre 2023.

Le rapporteur,

Julien A...

La présidente,

Ghislaine Markarian

La greffière,

Catherine Jussy

La République mande et ordonne au ministre de l'intérieur et des outre-mer en ce qui le concerne, et à tous commissaires de justice à ce requis, en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l'exécution de la présente décision.

N° 23BX02339 2


Synthèse
Tribunal : Cour administrative d'appel de BORDEAUX
Formation : 6ème chambre
Numéro d'arrêt : 23BX02339
Date de la décision : 12/12/2023
Type de recours : Excès de pouvoir

Composition du Tribunal
Président : Mme MARKARIAN
Rapporteur ?: M. Julien DUFOUR
Rapporteur public ?: M. DUPLAN
Avocat(s) : TOMASI

Origine de la décision
Date de l'import : 12/01/2024
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.administrative.appel;arret;2023-12-12;23bx02339 ?
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