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03/10/1989 | FRANCE | N°86-45691

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 03 octobre 1989, 86-45691


Sur le moyen unique :

Vu les articles L. 412-18, L. 425-1 et L. 434-1 du Code du travail ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. X..., délégué du personnel, membre du comité d'entreprise et délégué syndical et exerçant ses fonctions de chauffeur à partir de la banlieue Nord de Paris, s'est vu notifier par la société Satif, le 1er août 1983, qu'il serait muté à Saint-Nazaire ; que le salarié ayant refusé cette mesure le 17 août suivant, la société a demandé par deux fois à l'inspecteur du Travail une autorisation de licenciement qui lui a été refusée le

21 novembre 1983 et le 2 mars 1984 au motif qu'elle était susceptible d'entraver l'e...

Sur le moyen unique :

Vu les articles L. 412-18, L. 425-1 et L. 434-1 du Code du travail ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. X..., délégué du personnel, membre du comité d'entreprise et délégué syndical et exerçant ses fonctions de chauffeur à partir de la banlieue Nord de Paris, s'est vu notifier par la société Satif, le 1er août 1983, qu'il serait muté à Saint-Nazaire ; que le salarié ayant refusé cette mesure le 17 août suivant, la société a demandé par deux fois à l'inspecteur du Travail une autorisation de licenciement qui lui a été refusée le 21 novembre 1983 et le 2 mars 1984 au motif qu'elle était susceptible d'entraver l'exercice des mandats représentatifs ; que cette décision ayant été confirmée par le ministre du Travail, l'employeur, depuis février 1984, s'est refusé à rémunérer le salarié autrement qu'à concurrence de ses heures de délégation ; que M. X... a demandé à la juridiction prud'homale le paiement de son plein salaire à compter de janvier 1984 ;

Attendu que pour le débouter de cette demande, la cour d'appel a retenu pour motifs que, quoi qu'il en soit de l'opinion exprimée par l'inspecteur du travail, il n'était nullement établi que la mutation refusée par le salarié eût été de nature à entraver l'exercice de ses mandats représentatifs et que le paiement du salaire étant la contrepartie de la prestation de travail, le salarié n'ayant pas travaillé aux conditions nouvelles proposées par l'employeur, ne pouvait prétendre au salaire, peu important l'argumentation du salarié invoquant qu'il était demeuré à la disposition de l'employeur ;

Attendu cependant que dès lors que l'inspecteur du travail avait refusé d'autoriser le licenciement du salarié protégé, celui-ci devait être maintenu dans son emploi et percevoir son salaire ;

Qu'en refusant à l'intéressé une indemnité compensatrice de la perte de ses salaires, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 15 octobre 1986, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Orléans


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 86-45691
Date de la décision : 03/10/1989
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, RUPTURE - Licenciement - Salarié protégé - Mesures spéciales - Autorisation administrative - Refus - Portée

REPRESENTATION DES SALARIES - Délégué du personnel - Licenciement - Autorisation administrative - Refus - Portée

REPRESENTATION DES SALARIES - Comité d'entreprise - Membres - Licenciement - Mesures spéciales - Autorisation administrative - Refus - Portée

REPRESENTATION DES SALARIES - Délégué syndical - Licenciement - Mesures spéciales - Autorisation de l'inspecteur du Travail - Refus - Portée

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Salaire - Paiement - Salarié protégé - Licenciement - Autorisation de l'inspecteur du Travail - Refus - Effet

Dès lors que l'inspecteur du Travail a refusé d'autoriser le licenciement d'un salarié protégé, celui-ci doit être maintenu dans son emploi et percevoir son salaire. Viole les articles L. 412-18, L. 425-1 et L. 434-1 du Code du travail la cour d'appel qui déboute de sa demande d'indemnité compensatrice de la perte de ses salaires un salarié protégé licencié malgré le refus de l'inspecteur du Travail d'autoriser son licenciement.


Références :

Code du travail L412-18, L425-1, L434-1

Décision attaquée : Cour d'appel de Versailles, 15 octobre 1986


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 03 oct. 1989, pourvoi n°86-45691, Bull. civ. 1989 V N° 558 p. 340
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1989 V N° 558 p. 340

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Cochard
Avocat général : Avocat général :M. Franck
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Bonnet
Avocat(s) : Avocat :M. Foussard.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1989:86.45691
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