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17/03/1987 | FRANCE | N°85-14007

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 17 mars 1987, 85-14007


Sur le moyen unique :

Attendu qu'il résulte des énonciations des juges du fond que, mariés sous le régime de la séparation de biens, les époux X... - de Y... de Feuillas avaient constitué en 1974, par acte sous seing privé, une société civile immobilière, le capital social étant partagé entre eux en parts égales ; que cette société a acquis une villa et un terrain pour le prix de 262 000 francs ; que, prétendant qu'il avait payé seul, de ses deniers, cette acquisition, et que l'opération ne constituait qu'une donation déguisée, M. X... en a demandé la nullité ; q

ue la cour d'appel a décidé que l'attribution sans contrepartie de la moitié...

Sur le moyen unique :

Attendu qu'il résulte des énonciations des juges du fond que, mariés sous le régime de la séparation de biens, les époux X... - de Y... de Feuillas avaient constitué en 1974, par acte sous seing privé, une société civile immobilière, le capital social étant partagé entre eux en parts égales ; que cette société a acquis une villa et un terrain pour le prix de 262 000 francs ; que, prétendant qu'il avait payé seul, de ses deniers, cette acquisition, et que l'opération ne constituait qu'une donation déguisée, M. X... en a demandé la nullité ; que la cour d'appel a décidé que l'attribution sans contrepartie de la moitié des parts sociales à Mme de Y... de Feuillas, constituait une donation déguisée de la part de son ex-mari et a fait application des dispositions de l'article 1099-1 du Code civil ;

Attendu que Mme de Y... de Feuillas fait grief à l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 17 janvier 1985) d'avoir ainsi statué alors, selon le moyen, que si toute donation déguisée entre époux est nulle, la constitution entre deux époux d'une société civile immobilière n'est pas constitutive d'une donation déguisée lorsqu'il n'est pas constaté que la femme n'a pas libéré ses parts, de même que ne constitue pas une donation déguisée le versement de fonds à une société civile immobilière pour réaliser une acquisition à son profit ; qu'en décidant le contraire, la cour d'appel a violé les dispositions de l'article 1099 du Code civil ;

Mais attendu que les juges du second degré ont retenu que la société civile immobilière, n'avait en fait réalisé qu'une seule opération, savoir l'acquisition de l'immeuble dont cette société était seule propriétaire ; qu'ayant ensuite relevé que cette acquisition avait été intégralement payée par le mari, dans une intention libérale à l'égard de sa femme, ils ont retenu l'existence d'un déguisement dont ils ont déduit à bon droit que l'attribution à celle-ci sans contrepartie de la moitié des parts sociales constituait une donation déguisée ; d'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 85-14007
Date de la décision : 17/03/1987
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

DONATION - Donation entre époux - Donation déguisée - Nullité - Acquisition d'immeuble - Acquisition par une société civile immobilière constituée par deux époux - Paiement par le mari seul - Attribution sans contrepartie de la moitié des parts sociales à la femme

* SEPARATION DE BIENS CONVENTIONNELLE - Acquisition d'un immeuble - Acquisition réalisée par une société civile immobilière constituée par deux époux - Paiement par le mari seul - Attribution sans contrepartie de la moitié des parts sociales à la femme - Donation déguisée

* SOCIETE CIVILE - Société civile immobilière - Objet - Acquisition d'immeuble - Réalisation d'une opération unique - Société constituée entre deux époux - Absence de libération de ses parts par la femme - Donation déguisée

Les juges, constatant que la société civile immobilière, constituée par deux époux, n'avait réalisé qu'une seule opération, savoir l'acquisition de l'immeuble dont elle était seule propriétaire, et que cette acquisition avait été intégralement payée par le mari dans une intention libérale, en ont déduit à bon droit que l'attribution à la femme, sans contrepartie, de la moitié des parts sociales constituait une donation déguisée .


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 17 janvier 1985


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 17 mar. 1987, pourvoi n°85-14007, Bull. civ. 1987 I N° 96 p. 73
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1987 I N° 96 p. 73

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Fabre
Avocat général : Avocat général :Mme Flipo
Rapporteur ?: Rapporteur :Mme Delaroche
Avocat(s) : Avocats :MM. Henry et Rouvière .

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1987:85.14007
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