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12/07/2005 | FRANCE | N°03-14809

France | France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 12 juillet 2005, 03-14809


AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIERE ET ECONOMIQUE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche :

Vu l'article 1844-5, alinéa 3, du Code civil, et les principes gouvernant le redressement et la liquidation judiciaires des entreprises en difficultés ;

Attendu qu'à compter du jugement d'ouverture de la procédure collective, le patrimoine du débiteur ne peut être cédé ou transmis que selon les règles d'ordre public applicables au redressement ou à la liquidation judiciaires des entrep

rises en difficultés ;

Attendu, selon l'arrêt déféré, que le tribunal de commerce ...

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIERE ET ECONOMIQUE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche :

Vu l'article 1844-5, alinéa 3, du Code civil, et les principes gouvernant le redressement et la liquidation judiciaires des entreprises en difficultés ;

Attendu qu'à compter du jugement d'ouverture de la procédure collective, le patrimoine du débiteur ne peut être cédé ou transmis que selon les règles d'ordre public applicables au redressement ou à la liquidation judiciaires des entreprises en difficultés ;

Attendu, selon l'arrêt déféré, que le tribunal de commerce a ouvert, le 4 janvier 1991, une procédure commune de redressement judiciaire à l'encontre de la société MJM et de onze sociétés civiles immobilières faisant partie du même groupe, à l'exception de la SCI Franklin (la SCI), M. X... étant désigné administrateur ; que le tribunal de grande instance a, le 27 septembre 1991, mis la SCI en redressement judiciaire ; que la cour d'appel a, le 8 janvier 1992, partiellement infirmé la décision du 4 janvier 1991 et étendu à la SCI la procédure ouverte par le tribunal de commerce ; que M. Y..., titulaire de 5 % du capital social de la SCI, ayant cédé ses parts le 15 janvier 1992 à la société MJM, détentrice des autres parts, M. X..., agissant en qualité de représentant de l'associée unique de la SCI a, le 20 janvier 1992, décidé sa dissolution ; que la Cour de cassation ayant rétracté l'arrêt du 8 janvier 1992, le Crédit foncier de France, créancier de la seule SCI, a, ultérieurement, sollicité du tribunal de grande instance la désignation d'un nouveau juge-commissaire, l'ancien n'étant plus en fonctions ; que la cour d'appel a constaté la dissolution de la SCI, déclaré sans objet la poursuite de la procédure collective ouverte à son égard et rejeté la demande du Crédit foncier de France ;

Attendu que pour statuer ainsi, l'arrêt retient que les mandataires du redressement judiciaire de la SCI opposent à juste titre à la demande qu'à défaut d'opposition par le Crédit foncier de France à la dissolution de la SCI qui a été publiée dans des conditions de totale efficacité, la transmission universelle du patrimoine de cette SCI à la société MJM s'est réalisée et ce, sans qu'il y ait lieu à liquidation, ce qui rend vaine la référence faite par le Crédit foncier de France aux dispositions de l'article 1844-8, alinéa 3, du Code civil, et la personne morale a disparu ;

Attendu qu'en statuant ainsi, alors que la dissolution de la société dont toutes les parts sociales sont réunies en une seule main, intervenue postérieurement au jugement d'ouverture, n'entraîne pas la transmission universelle de son patrimoine à l'associé unique, la cour d'appel a violé, par fausse application, le texte et, par refus d'application, les principes susvisés ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :

CASSE ET ANNULE, sauf en ce qu'il a constaté la dissolution de la société, l'arrêt rendu le 25 mars 2003, entre les parties, par la cour d'appel de Rennes ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Paris ;

Condamne Mme Z..., ès qualités et M. X..., ès qualités, aux dépens ;

Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette les demandes ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt partiellement cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre commerciale, financière et économique, et prononcé par le président en son audience publique du douze juillet deux mille cinq.


Synthèse
Formation : Chambre commerciale
Numéro d'arrêt : 03-14809
Date de la décision : 12/07/2005
Sens de l'arrêt : Cassation partielle
Type d'affaire : Commerciale

Analyses

ENTREPRISE EN DIFFICULTE - Ouverture - Effets - Dévolution du patrimoine - Conditions - Détermination.

SOCIETE (règles générales) - Dissolution - Causes - Réunion de toutes les parts sociales en une seule main - Redressement ou liquidation judiciaire postérieur - Portée

A compter du jugement d'ouverture de la procédure collective, le patrimoine du débiteur ne peut être cédé ou transmis que selon les règles d'ordre public applicables au redressement ou à la liquidation judiciaire des entreprises en difficulté. Il s'ensuit que la dissolution d'une société dont toutes les parts sociales sont réunies en une seule main, intervenue postérieurement au jugement d'ouverture, n'entraîne pas la transmission universelle de son patrimoine à l'associé unique.


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Rennes, 25 mars 2003

Dans le même sens que : Chambre commerciale, 2005-07-12, Bulletin 2005, IV, n° 169 (2), p. 183 (cassation).


Publications
Proposition de citation : Cass. Com., 12 jui. 2005, pourvoi n°03-14809, Bull. civ. 2005 IV N° 168 p. 182
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2005 IV N° 168 p. 182

Composition du Tribunal
Président : M. Tricot.
Avocat général : M. Jobard.
Rapporteur ?: Mme Lardennois.
Avocat(s) : la SCP Célice, Blancpain et Soltner, la SCP Le Bret-Desaché, la SCP Gaschignard.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2005:03.14809
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