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26/11/2003 | FRANCE | N°02-70137

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 3, 26 novembre 2003, 02-70137


AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, TROISIEME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique :

Vu l'article 2, alinéa 4, de la loi du 31 décembre 1968 ;

Attendu la prescription est interrompue par toute communication écrite d'une administration intéressée, même si cette communication n'a pas été faite directement au créancier qui s'en prévaut, dès lors, que cette communication a trait au fait générateur, à l'existence, au montant ou au paiement de la créance ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 28 juin 2002),

qu'une ordonnance du 6 juillet 1995, notifiée le 12 juillet 1995, a prononcé l'expropriation, a...

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, TROISIEME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique :

Vu l'article 2, alinéa 4, de la loi du 31 décembre 1968 ;

Attendu la prescription est interrompue par toute communication écrite d'une administration intéressée, même si cette communication n'a pas été faite directement au créancier qui s'en prévaut, dès lors, que cette communication a trait au fait générateur, à l'existence, au montant ou au paiement de la créance ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 28 juin 2002), qu'une ordonnance du 6 juillet 1995, notifiée le 12 juillet 1995, a prononcé l'expropriation, au profit de la commune de Cintré, d'une parcelle appartenant à Mme X... ; que l'expropriant avait notifié le montant de ses offres en août 1994, après avis du service des Domaines ; que le 8 juin 1999, la commune a, de nouveau, sollicité de ce service un avis sur la valeur du bien exproprié ; que cet avis lui a été délivré le 23 septembre 1999 ; que le 23 février 2000, l'expropriant a saisi le juge de l'expropriation en fixation de l'indemnité de dépossession devant revenir à Mme X... et a soulevé l'exception de prescription quadriennale de l'article 1er de la loi du 31 décembre 1968 pour le montant de l'indemnité pouvant être fixée au-delà de l'offre de l'expropriant faite devant le juge de l'expropriation ;

Attendu que pour accueillir cette exception, l'arrêt retient qu'il n'était justifié pendant le délai de prescription d'aucun acte interruptif, ni d'une demande d'indemnisation écrite émanant de l'exproprié pour un montant déterminé, ni de communications écrites d'une administration intéressée au sens de l'article 2 de la loi du 31 décembre 1968 s'intégrant dans une démarche positive d'indemnisation de l'exproprié tendant à le satisfaire au moins partiellement sur la base d'engagements de l'expropriant lui donnant l'illusion d'être fermes ;

Qu'en statuant ainsi, alors que la demande d'avis de l'expropriant à l'administration des domaines quant à l'évaluation du bien constitue une communication écrite interruptive de la prescription quadriennale, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 28 juin 2002, entre les parties, par la cour d'appel de Rennes ;

remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Angers (chambre des expropriations) ;

Condamne la commune de Cintré aux dépens ;

Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette la demande de la commune de Cintré, la condamne à payer à Mme X... la somme de 1 900 euros ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Troisième chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du vingt-six novembre deux mille trois.


Synthèse
Formation : Chambre civile 3
Numéro d'arrêt : 02-70137
Date de la décision : 26/11/2003
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

EXPROPRIATION POUR CAUSE D'UTILITE PUBLIQUE - Indemnité - Fixation - Demande - Prescription - Prescription quadriennale - Acte interruptif.

PRESCRIPTION CIVILE - Applications diverses - Prescription quadriennale - Commune - Créance contre une commune - Délai de prescription - Acte interruptif

COMMUNE - Créance contre une commune - Prescription quadriennale - Applications diverses - Expropriation pour cause d'utilité publique - Acte interruptif

La demande d'avis de l'expropriant à l'administration des Domaines quant à l'évaluation du bien exproprié, constitue une communication écrite interruptive de la prescription quadriennale au sens de l'article 2, alinéa 4, de la loi du 31 décembre 1968.


Références :

Loi 68-1250 du 31 décembre 1968 art. 2, al. 4

Décision attaquée : Cour d'appel de Rennes, 28 juin 2002


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 3e, 26 nov. 2003, pourvoi n°02-70137, Bull. civ. 2003 III N° 211 p. 187
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2003 III N° 211 p. 187

Composition du Tribunal
Président : M. Weber.
Avocat général : M. Guérin.
Rapporteur ?: Mme Boulanger.
Avocat(s) : la SCP Parmentier et Didier, Me Spinosi.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2003:02.70137
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