AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
Vu la connexité, joint les pourvois n° X 01-45.242 à G 01-45.275 ;
Sur le moyen unique :
Vu l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;
Attendu, selon les jugements attaqués, que la Direction générale de La Poste a décidé de regrouper l'ensemble des primes et indemnités versées à son personnel sous la forme d'un complément indemnitaire dit "complément Poste", en 1993 pour les agents fonctionnaires puis en 1995 pour les agents contractuels ; que soutenant que la prime de résultat d'exploitation n'avait pas été incluse dans le complément Poste, M. X... et un certain nombre d'agents contractuels relevant de la Direction départementale de La Poste de Corse du Sud ont saisi la juridiction prud'homale en paiement de rappel de salaires ;
Attendu que pour débouter les salariés de leur demande, le conseil de prud'hommes énonce qu'il résulte de l'article 131 de l'instruction du 25 février 1994 relative à la mise en oeuvre du complément indemnitaire pour les personnels titulaires que le versement bi-annuel de 4 500 francs ne constitue pas une prime autonome mais une modalité de versement du complément indemnitaire ; qu'en conséquence, les agents contractuels qui ne sont pas concernés par cette instruction, ne sauraient revendiquer le paiement, en sus de leur complément Poste, de cette somme ; que l'extension du complément indemnitaire aux agents contractuels a eu pour effet la suppression des primes et indemnités versées jusqu'alors en un seul complément, "le complément Poste", lequel a été calculé, conformément aux autres agents, en effectuant la somme des indemnités versées pour la diviser ensuite et la verser en douze parts égales ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'il avait exactement retenu que, selon l'article 131 de l'instruction du 25 février 1994 relative à la mise en oeuvre du complément Poste pour les personnels titulaires, le versement bi-annuel de la somme forfaitaire de 4 500 francs aux agents fonctionnaires constitue non pas une prime autonome mais une simple modalité de versement du complément Poste, le conseil de prud'hommes, qui se devait de rechercher si l'ancienne prime de résultat d'exploitation allouée à l'ensemble des salariés avait ou non été incluse dans le complément Poste lors de son application aux agents contractuels, n'a pas satisfait aux exigences du texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, dans toutes leurs dispositions, les jugements rendus le 18 juin 2001, entre les parties, par le conseil de prud'hommes d'Ajaccio ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant lesdits jugements et, pour être fait droit, les renvoie devant le conseil de prud'hommes de Nice ;
Condamne la Direction départementale de La Poste aux dépens ;
Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette l'ensemble des demandes ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite des jugements cassés ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du huit octobre deux mille trois.