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01/07/2003 | FRANCE | N°00-16591

France | France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 01 juillet 2003, 00-16591


AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIERE ET ECONOMIQUE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le premier moyen :

Vu les articles 1134 et 2015 du Code civil ;

Attendu, selon l'arrêt déféré, que M. X...
Y... s'est porté caution des engagements de la société Dynam envers la Banque française commerciale Océan indien "BFCOI" à concurrence de la somme de 1 250 000 francs jusqu'au 15 octobre 1993, date à laquelle le compte courant de la société dans les livres de la banque présentait un solde débiteur de 4 687 307, 57 franc

s ; que la société Dynam ayant été mise en liquidation judiciaire le 17 mai 1995, et le co...

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIERE ET ECONOMIQUE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le premier moyen :

Vu les articles 1134 et 2015 du Code civil ;

Attendu, selon l'arrêt déféré, que M. X...
Y... s'est porté caution des engagements de la société Dynam envers la Banque française commerciale Océan indien "BFCOI" à concurrence de la somme de 1 250 000 francs jusqu'au 15 octobre 1993, date à laquelle le compte courant de la société dans les livres de la banque présentait un solde débiteur de 4 687 307, 57 francs ; que la société Dynam ayant été mise en liquidation judiciaire le 17 mai 1995, et le compte ayant été clôturé, la banque a assigné la caution en paiement ; que M. X...
Y... a soutenu que les remises postérieures au terme de son engagement, et notamment l'inscription au crédit du compte, en 1994, d'une avance sur marchandises d'un montant de 2 300 000 francs consentie par la banque à la société, avait eu pour effet d'éteindre la dette ;

Attendu que pour accueillir la demande de la banque et condamner la caution, l'arrêt retient que le point de droit qui divise les parties est celui de savoir si cette avance a pour effet d'éteindre une avance précédente du même montant ou si elle doit s'analyser comme un renouvellement de celle-ci auquel cas M. X...
Y... en resterait tenu, ajoute que cette somme de 2 300 000 francs, montant de l'avance de trésorerie renouvelée, ne peut s'analyser comme une remise de la banque diminuant le solde débiteur du compte courant, sauf à annuler la dette de la société à ce titre et en conclut que la banque est fondée à soutenir qu'à l'égard de la caution, c'est à bon droit que seules peuvent êtres déduites du solde débiteur du compte courant les remises réellement effectuées après le 15 octobre 1993 par le débiteur principal ;

Attendu qu'en statuant ainsi, alors que, dès lors qu'il n'était pas soutenu qu'une stipulation contractuelle aurait exclu la fusion de la remise litigieuse dans le compte courant, l'effet novatoire de l'inscription, au crédit de ce compte, de la somme avancée par la banque à sa cliente, avait éteint, à due concurrence, la dette garantie par cette caution, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 7 mars 2000, entre les parties, par la cour d'appel de Saint-Denis de la Réunion ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Saint-Denis de la Réunion, autrement composée ;

Condamne la BFCOI aux dépens ;

Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, rejette la demande de la BFCOI, la condamne à payer à M. X...
Y... la somme de 1 800 euros ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre commerciale, financière et économique, et prononcé par le président en son audience publique du premier juillet deux mille trois.


Synthèse
Formation : Chambre commerciale
Numéro d'arrêt : 00-16591
Date de la décision : 01/07/2003
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Commerciale

Analyses

CAUTIONNEMENT - Etendue - Compte courant - Sommes dues au jour de l'extinction du cautionnement - Remise postérieure - Effet.

COMPTE COURANT - Cautionnement - Révocation - Solde débiteur à la date de la révocation - Remise postérieure - Effet

Viole les articles 1134 et 2015 du Code civil, la cour d'appel qui, en l'état du cautionnement du solde débiteur d'un compte courant consenti pour une durée déterminée, condamne la caution au paiement de ce solde débiteur à la date de la clôture du compte, dans la limite du montant de l'engagement souscrit, en considérant que les remises de la banque postérieures au terme dudit engagement n'avaient pas eu pour effet d'éteindre la dette, alors que, dès lors qu'il n'était pas soutenu qu'une stipulation contractuelle aurait exclu la fusion de la remise litigieuse dans le compte courant, l'effet novatoire de l'inscription au crédit de ce compte de la somme avancée par la banque à sa cliente avait éteint à due concurrence la dette garantie par cette caution.


Références :

Code civil 1134, 2015

Décision attaquée : Cour d'appel de Saint-Denis de la Réunion, 07 mars 2000

A RAPPROCHER : Chambre civile 1, 1997-10-28, Bulletin 1997, I, n° 296, p. 199 (cassation) et l'arrêt cité.


Publications
Proposition de citation : Cass. Com., 01 jui. 2003, pourvoi n°00-16591, Bull. civ. 2003 IV N° 113 p. 125
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2003 IV N° 113 p. 125

Composition du Tribunal
Président : M. Tricot.
Avocat général : M. Feuillard.
Rapporteur ?: Mme Collomp.
Avocat(s) : Me Blondel, la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2003:00.16591
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