La jurisprudence francophone des Cours suprêmes


recherche avancée

19/11/1996 | FRANCE | N°94-17909

France | France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 19 novembre 1996, 94-17909


Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 24 mai 1994), que, pour financer l'aménagement d'une maison d'habitation, les époux X... ont contracté un emprunt ; que M. Y... s'est porté caution solidaire de leurs engagements et qu'en cette qualité il a été assigné en paiement d'une certaine somme par la caisse régionale de Crédit mutuel du Morbihan (la banque) qui avait déclaré, le 22 décembre 1988, sa créance au passif du redressement judiciaire des emprunteurs et avait été admise le 5 novembre 1990 ;

Attendu que la banque fait grief à l'arrêt

de l'avoir déclarée forclose dans sa réclamation à l'égard de M. Y... tendant ...

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 24 mai 1994), que, pour financer l'aménagement d'une maison d'habitation, les époux X... ont contracté un emprunt ; que M. Y... s'est porté caution solidaire de leurs engagements et qu'en cette qualité il a été assigné en paiement d'une certaine somme par la caisse régionale de Crédit mutuel du Morbihan (la banque) qui avait déclaré, le 22 décembre 1988, sa créance au passif du redressement judiciaire des emprunteurs et avait été admise le 5 novembre 1990 ;

Attendu que la banque fait grief à l'arrêt de l'avoir déclarée forclose dans sa réclamation à l'égard de M. Y... tendant à obtenir le règlement des échéances de prêt d'un montant de 74 296,68 francs impayées par les époux X... en liquidation judiciaire, alors, selon le pourvoi, que la décision d'admission de la créance de la banque au passif des époux
X...
soumis à une procédure collective avait acquis l'autorité de la chose jugée à l'égard de la caution et lui était opposable tant en ce qui concerne l'existence et le montant de la créance qu'au regard de la prescription ; que M. Y... ne pouvait donc plus bénéficier de la prescription biennale de la loi du 10 janvier 1978, fût-elle d'ordre public, dès lors que la banque était recevable à poursuivre à son encontre le recouvrement de la créance irrévocablement admise par le juge-commissaire ; qu'en déclarant néanmoins la banque forclose dans sa réclamation à l'égard de la caution, la cour d'appel a violé les articles 1351 et 2011 du Code civil, 50 de la loi du 25 janvier 1985 et 74 du décret du 27 décembre 1985 ;

Mais attendu que si, à défaut de réclamation, la décision d'admission de la créance est opposable à la caution tant en ce qui concerne l'existence et le montant de la créance que la substitution de la prescription trentenaire à la prescription originaire, cette opposabilité est tenue en échec lorsque l'action du créancier contre la caution, fût-elle solidaire, se trouve atteinte par la forclusion à la date de la déclaration de créance ;

Attendu que l'arrêt relève que le point de départ de la prescription de 2 ans tirée de l'article 27 de la loi du 10 janvier 1978 applicable à la caution est le 28 janvier 1985 et que la banque a déclaré sa créance le 22 décembre 1988 ; qu'en l'état de ces constatations la décision attaquée échappe aux critiques du pourvoi ; que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre commerciale
Numéro d'arrêt : 94-17909
Date de la décision : 19/11/1996
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Commerciale

Analyses

ENTREPRISE EN DIFFICULTE (loi du 25 janvier 1985) - Redressement et liquidation judiciaires - Créances - Admission - Effets - Opposabilité à la caution - Echec - Action du créancier contre la caution - Prescription - Date .

CAUTIONNEMENT - Caution - Action des créanciers contre elle - Prescription - Effets - Redressement ou liquidation judiciaire du débiteur principal - Créances - Admission - Inopposabilité

Si, à défaut de réclamation, la décision d'admission de la créance au passif du débiteur principal en redressement judiciaire est opposable à la caution, tant en ce qui concerne l'existence et le montant de la créance que la substitution de la prescription trentenaire à la prescription originaire, cette opposabilité est tenue en échec lorsque l'action du créancier à l'encontre de la caution, fût-elle solidaire, se trouve atteinte par la forclusion à la date de la déclaration de créance.


Références :

Loi 85-98 du 25 janvier 1985

Décision attaquée : Cour d'appel de Rennes, 24 mai 1994

A RAPPROCHER : Chambre commerciale, 1985-05-30, Bulletin 1985, IV, n° 174, p. 146 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Com., 19 nov. 1996, pourvoi n°94-17909, Bull. civ. 1996 IV N° 276 p. 237
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1996 IV N° 276 p. 237

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Bézard .
Avocat général : Avocat général : M. de Gouttes.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Badi.
Avocat(s) : Avocats : M. Copper-Royer, Mme Luc-Thaler.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1996:94.17909
Association des cours judiciaires suprmes francophones
Organisation internationale de la francophonie
Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie. Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Logo iall 2012 website award