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22/11/1995 | FRANCE | N°91-44480

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 22 novembre 1995, 91-44480


Sur le moyen unique :

Attendu que Mme X... a été engagée, le 16 novembre 1990, par la société Au Croissant fourré de Lille, par contrat à durée déterminée, pour assurer le remplacement d'une salariée qui, elle-même, remplaçait une autre salariée en congé de maternité ; que le contrat a pris fin au retour de cette dernière salariée, le 31 mars 1991 ;

Attendu que Mme X... fait grief au jugement attaqué (conseil de prud'hommes de Lille, 23 janvier 1991) de l'avoir déboutée de sa demande en paiement de dommages-intérêts pour rupture abusive, alors, selon le moy

en, que le " remplacement en cascade " est interdit ; que la mention " C.M. " port...

Sur le moyen unique :

Attendu que Mme X... a été engagée, le 16 novembre 1990, par la société Au Croissant fourré de Lille, par contrat à durée déterminée, pour assurer le remplacement d'une salariée qui, elle-même, remplaçait une autre salariée en congé de maternité ; que le contrat a pris fin au retour de cette dernière salariée, le 31 mars 1991 ;

Attendu que Mme X... fait grief au jugement attaqué (conseil de prud'hommes de Lille, 23 janvier 1991) de l'avoir déboutée de sa demande en paiement de dommages-intérêts pour rupture abusive, alors, selon le moyen, que le " remplacement en cascade " est interdit ; que la mention " C.M. " portée sur son contrat signifie : " mutation sur poste de chef de magasin " ; que le décalage s'est donc effectué, non à la fin, mais au début de la période de travail de Mme X..., ce qui prouve que le but de l'employeur était de disposer de main-d'oeuvre sans se soucier des droits des salariés ;

Mais attendu que la possibilité donnée à l'employeur de conclure par contrat à durée déterminée dans les cas prévus à l'article L. 122-1-1.1. du Code du travail, ne comporte pas pour lui l'obligation d'affecter le salarié recruté en remplacement au poste même occupé par la personne absente ;

D'où il suit que le conseil de prud'hommes ayant constaté qu'une salariée était absente en raison d'un congé de maternité, a décidé à bon droit que l'employeur avait pu valablement embaucher Mme X... par un contrat à durée déterminée pour remplacer une autre salariée de l'entreprise appelée à occuper provisoirement le poste vacant ; que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 91-44480
Date de la décision : 22/11/1995
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, DUREE DETERMINEE - Cas énumérés - Absence d'un salarié - Salarié recruté en remplacement - Affectation au poste même de l'absent - Obligation (non) .

La possibilité donnée à l'employeur de conclure par contrat à durée déterminée dans les cas prévus à l'article L. 122-1-1.1° du Code du travail ne comporte pas pour lui l'obligation d'affecter le salarié recruté en remplacement au poste même occupé par la personne absente. Par suite, le conseil de prud'hommes, qui a constaté qu'une salariée était absente en raison d'un congé de maternité, a décidé à bon droit que l'employeur avait pu valablement embaucher une salariée par un contrat à durée déterminée pour remplacer une autre salariée de l'entreprise appelée à occuper provisoirement le poste vacant.


Références :

Code du travail L122-1-1 1

Décision attaquée : Conseil de prud'Hommes de Lille, 23 janvier 1991


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 22 nov. 1995, pourvoi n°91-44480, Bull. civ. 1995 V N° 308 p. 221
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1995 V N° 308 p. 221

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Gélineau-Larrivet .
Avocat général : Avocat général : M. Terrail.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Waquet.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1995:91.44480
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