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23/05/1995 | FRANCE | N°92-21358

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 3, 23 mai 1995, 92-21358


Sur le moyen unique :

Attendu que les époux X..., locataires sortants d'une exploitation agricole appartenant aux consorts Y..., font grief à l'arrêt attaqué (Angers, 10 septembre 1992) de les débouter de leur demande en paiement d'une indemnité au titre des quotas laitiers, alors, selon le moyen, 1° que les articles 4 et 7 du règlement CEE n° 857-84 et l'article 5 du règlement n° 1371-84 de la commission du 16 mai 1984 ont, d'une part, autorisé les Etats membres à accorder une indemnité au producteur qui s'engage à abandonner définitivement la production laitière et, d

'autre part, admis qu'en cas de reprise de l'exploitation par le baill...

Sur le moyen unique :

Attendu que les époux X..., locataires sortants d'une exploitation agricole appartenant aux consorts Y..., font grief à l'arrêt attaqué (Angers, 10 septembre 1992) de les débouter de leur demande en paiement d'une indemnité au titre des quotas laitiers, alors, selon le moyen, 1° que les articles 4 et 7 du règlement CEE n° 857-84 et l'article 5 du règlement n° 1371-84 de la commission du 16 mai 1984 ont, d'une part, autorisé les Etats membres à accorder une indemnité au producteur qui s'engage à abandonner définitivement la production laitière et, d'autre part, admis qu'en cas de reprise de l'exploitation par le bailleur, la quantité de référence correspondante était transférée au bénéficiaire de la reprise ; que ces textes ne font pas obstacle à ce que le bailleur indemnise le preneur qui abandonne à son profit la production laitière du préjudice résulté pour lui de la disparition de son activité laitière et de la perte d'un élément important de l'exploitation ; que, dès lors, en statuant comme elle l'a fait, la cour d'appel a méconnu les principes dégagés dans le cadre des textes ci-dessus, 2° que le preneur, qui a par son travail ou par ses investissements apporté des améliorations au fonds loué, a droit à l'expiration du bail à une indemnité due par le bailleur quelle que soit la cause qui a mis fin au bail ; que la quantité de référence attribuée à la suite de son travail et des travaux du sol réalisés par lui, en vue d'un changement de culture, constitue nécessairement une amélioration ou un investissement profitant au bailleur à la fin du bail, que ce dernier doit indemniser ; que, dès lors, en statuant comme elle l'a fait, la cour d'appel a violé l'article L. 411-69 du Code rural, ainsi que les articles L. 411-71 et L. 411-73 de ce Code ;

Mais attendu que la cour d'appel a exactement retenu, d'une part, que la réglementation nationale en matière de quotas laitiers n'était pas contraire à l'ordre juridique communautaire, d'autre part, que l'attribution d'une quantité de référence laitière ne constitue pas une amélioration au sens de l'article L. 411-69 du Code rural ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

BAIL RURAL - Bail à ferme - Sortie de ferme - Indemnité au preneur sortant - Améliorations - Définition - Attribution d'une quantité de référence laitière (non) .

COMMUNAUTE EUROPEENNE - Agriculture - Production laitière - Réglementation nationale en matière de quotas laitiers - Compatibilité avec l'ordre juridique communautaire

Le réglementation nationale en matière de quotas laitiers n'est pas contraire à l'ordre juridique communautaire et l'attribution d'une quantité de référence laitière ne constitue pas une amélioration au sens de l'article L. 411-69 du Code rural.


Références :

Code rural L411-69

Décision attaquée : Cour d'appel d'Angers, 10 septembre 1992


Publications
Proposition de citation: Cass. Civ. 3e, 23 mai. 1995, pourvoi n°92-21358, Bull. civ. 1995 III N° 129 p. 87
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1995 III N° 129 p. 87
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Composition du Tribunal
Président : Président : M. Beauvois .
Avocat général : Avocat général : M. Sodini.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Peyre.
Avocat(s) : Avocats : la SCP Peignot et Garreau, M. Copper-Royer.

Origine de la décision
Formation : Chambre civile 3
Date de la décision : 23/05/1995
Date de l'import : 14/10/2011

Fonds documentaire ?: Legifrance


Numérotation
Numéro d'arrêt : 92-21358
Numéro NOR : JURITEXT000007033863 ?
Numéro d'affaire : 92-21358
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.cassation;arret;1995-05-23;92.21358 ?
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