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07/04/1994 | FRANCE | N°92-16280

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 3, 07 avril 1994, 92-16280


Sur le moyen unique :

Attendu que la société Hervé Picot, preneur à bail de locaux appartenant à Mlle X..., ainsi que le représentant des créanciers et l'administrateur au redressement judiciaire de cette société, font grief à l'arrêt attaqué (Paris, 20 mars 1992) de décider que le prix du loyer d'un bail renouvelé n'est pas soumis aux règles du plafonnement et de fixer le montant annuel de ce loyer, alors, selon le moyen, 1° que la société Hervé Picot faisait valoir, dans ses conclusions d'appel délaissées, que l'usage des locaux à titre de bureaux n'était pas ex

clusif de la réception de clientèle qui était primordiale et prédominante po...

Sur le moyen unique :

Attendu que la société Hervé Picot, preneur à bail de locaux appartenant à Mlle X..., ainsi que le représentant des créanciers et l'administrateur au redressement judiciaire de cette société, font grief à l'arrêt attaqué (Paris, 20 mars 1992) de décider que le prix du loyer d'un bail renouvelé n'est pas soumis aux règles du plafonnement et de fixer le montant annuel de ce loyer, alors, selon le moyen, 1° que la société Hervé Picot faisait valoir, dans ses conclusions d'appel délaissées, que l'usage des locaux à titre de bureaux n'était pas exclusif de la réception de clientèle qui était primordiale et prédominante pour son activité, et que cette circonstance était de nature à écarter l'application de l'article 23-9 du décret du 30 septembre 1953 ; qu'en ne répondant pas à ce moyen, la cour d'appel a violé l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ; 2° qu'en ne recherchant pas, comme elle y était invitée par les conclusions de la société Hervé Picot, si la réception de clients n'était pas, pour elle, primordiale et indispensable à son activité et si cette circonstance ne justifiait pas l'application de la règle du plafonnement, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de l'article 23-9 du décret du 30 septembre 1953 ;

Mais attendu que le caractère exclusif de bureau au sens de l'article 23-9 du décret du 30 septembre 1953 n'étant pas incompatible avec la réception de clients, dès lors que ce local ne sert notamment ni au dépôt ni à la livraison des marchandises, la cour d'appel, qui a répondu aux conclusions et relevé, à bon droit, le bail stipulant que la location était consentie uniquement pour des bureaux avec interdiction de dépôt de marchandises, que seule cette destination expresse devait être retenue, quel que soit l'usage pouvant être fait des lieux, a, par motifs propres et adoptés, légalement justifié sa décision ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre civile 3
Numéro d'arrêt : 92-16280
Date de la décision : 07/04/1994
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Civile

Analyses

BAIL COMMERCIAL - Prix - Fixation - Locaux à usage de bureaux - Définition .

Le caractère d'usage exclusif de bureau, au sens de l'article 23-9 du décret du 30 septembre 1953 n'est pas incompatible avec la réception de clients, dès lors que le local ne sert notamment ni au dépôt ni à la livraison de marchandises. Justifie sa décision d'exclure l'application des règles du plafonnement pour la fixation du prix du bail renouvelé, la cour d'appel qui relève à bon droit, la location étant consentie uniquement pour des bureaux avec interdiction de dépôt de marchandises, que seule cette destination expresse devait être retenue quel que soit l'usage pouvant être fait des lieux.


Références :

Décret 53-960 du 30 septembre 1953 art. 23-9

Décision attaquée : Cour d'appel de Paris, 20 mars 1992

A RAPPROCHER : Chambre civile 3, 1976-04-06, Bulletin 1976, III, n° 134, p. 107 (rejet)

arrêt cité ; Chambre civile 3, 1989-04-19, Bulletin 1989, III, n° 85, p. 47 (rejet), et les arrêts cités ; Chambre civile 3, 1989-10-31, Bulletin 1989, III, n° 202, p. 111 (cassation).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 3e, 07 avr. 1994, pourvoi n°92-16280, Bull. civ. 1994 III N° 75 p. 48
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1994 III N° 75 p. 48

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Beauvois .
Avocat général : Avocat général : M. Baechlin.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Chollet.
Avocat(s) : Avocat : la SCP Piwnica et Molinié.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1994:92.16280
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