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14/05/1992 | FRANCE | N°90-19319

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 14 mai 1992, 90-19319


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Sur le moyen unique :

Vu l'article 13 de la loi des 16-24 août 1790 et le décret du 16 Fructidor an III ;

Attendu que la société Lexmar France a assigné M. X..., maire de La Ciotat, pour faire cesser la campagne lancée par celui-ci contre son projet de reprise des chantiers navals Normed situés sur le territoire de la commune ;

Attendu que pour confirmer l'ordonnance du juge des référés faisant défense au maire de diffuser dans la presse des articles sur les activités d'une entreprise privée et de ses dirigeants, hors du cadre de la reprise du chantie

r naval qui intéresse seule l'activité économique et sociale sur le territoire de La...

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Sur le moyen unique :

Vu l'article 13 de la loi des 16-24 août 1790 et le décret du 16 Fructidor an III ;

Attendu que la société Lexmar France a assigné M. X..., maire de La Ciotat, pour faire cesser la campagne lancée par celui-ci contre son projet de reprise des chantiers navals Normed situés sur le territoire de la commune ;

Attendu que pour confirmer l'ordonnance du juge des référés faisant défense au maire de diffuser dans la presse des articles sur les activités d'une entreprise privée et de ses dirigeants, hors du cadre de la reprise du chantier naval qui intéresse seule l'activité économique et sociale sur le territoire de La Ciotat, l'arrêt attaqué retient l'existence d'une voie de fait portant une atteinte grave aux intérêts légitimes de la société Lexmar ;

Attendu qu'en statuant ainsi, sans caractériser une atteinte au droit de propriété ou à une liberté publique fondamentale, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 30 mai 1990, entre les parties, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Nîmes


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 90-19319
Date de la décision : 14/05/1992
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

SEPARATION DES POUVOIRS - Voie de fait - Définition - Atteinte à une liberté fondamentale ou au droit de propriété - Campagne du maire contre un projet de reprise d'une entreprise - Constatations nécessaires

Viole l'article 13 de la loi des 16-24 août 1790 et le décret du 16 Fructidor an III, la cour d'appel qui, sans caractériser une atteinte au droit de propriété ou à une liberté publique fondamentale, retient l'existence d'une voie de fait portant une atteinte grave aux intérêts légitimes d'une société qui a assigné le maire d'une commune pour faire cesser la campagne lancée par celui-ci contre un projet de reprise d'une entreprise située sur le territoire de la commune.


Références :

Décret 16 Fructidor AN III
Loi du 16 août 1790, 1790-08-24

Décision attaquée : Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 30 mai 1990

DANS LE MEME SENS : Chambre civile 1, 1991-02-05 , Bulletin 1991, I, n° 56, p. 35 (cassation sans renvoi).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 14 mai. 1992, pourvoi n°90-19319, Bull. civ. 1992 I N° 139 p. 94
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1992 I N° 139 p. 94

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Massip, conseiller doyen faisant fonction
Avocat général : Avocat général :Mme Flipo
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Lemontey
Avocat(s) : Avocat :la SCP Ancel et Couturier-Heller.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1992:90.19319
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