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15/01/1991 | FRANCE | N°88-18231

France | France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 15 janvier 1991, 88-18231


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Sur le premier moyen, pris en sa quatrième branche :

Vu les articles 1134 et 1147 du Code civil ;

Attendu que celui qui réclame la réparation de l'inexécution d'une obligation de faire doit, pour prouver la faute du débiteur, établir la nature et le contenu de l'obligation à laquelle il lui reproche d'avoir manqué ;

Attendu que, selon les énonciations de l'arrêt attaqué, la majorité des parts de la société à responsabilité limitée France nuit (FN), cliente de la Caisse d'économie du Sud-Est (la Caisse), a été acquise par la société Jet servic

es (JS) dont elle est ainsi devenue la filiale ; que des pourparlers se sont alors engagés au...

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Sur le premier moyen, pris en sa quatrième branche :

Vu les articles 1134 et 1147 du Code civil ;

Attendu que celui qui réclame la réparation de l'inexécution d'une obligation de faire doit, pour prouver la faute du débiteur, établir la nature et le contenu de l'obligation à laquelle il lui reproche d'avoir manqué ;

Attendu que, selon les énonciations de l'arrêt attaqué, la majorité des parts de la société à responsabilité limitée France nuit (FN), cliente de la Caisse d'économie du Sud-Est (la Caisse), a été acquise par la société Jet services (JS) dont elle est ainsi devenue la filiale ; que des pourparlers se sont alors engagés au sujet du financement de la société FN par la Caisse et que le président de la société JS a écrit, le 9 novembre 1984, à la Caisse : " .. la société JS assure la couverture des besoins financiers de notre nouvelle filiale FN, en tant que de besoin, auprès de la Caisse " ; que la Caisse a ensuite accordé les avances demandées par la société FN, mais que celle-ci a été mise en liquidation des biens ; que la Caisse a assigné la société JS en paiement du montant des créances qu'elle avait à l'égard de la société FN ;

Attendu que, pour décider qu'en n'assurant pas cette couverture, la société JS avait commis une faute à l'égard de la Caisse, la cour d'appel a retenu que, par la lettre litigieuse du 9 novembre 1984, la société JS promettait de " tout mettre en oeuvre pour assurer la couverture des besoins financiers " de la société FN ;

Attendu qu'en statuant ainsi, sans rechercher en quoi consistait l'obligation de " tout mettre en oeuvre ", et, par là même, sans définir la faute imputée à la société JS, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres branches du premier moyen, ni sur les deuxième et troisième moyens :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 7 juillet 1988, entre les parties, par la cour d'appel de Lyon ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Chambéry


Synthèse
Formation : Chambre commerciale
Numéro d'arrêt : 88-18231
Date de la décision : 15/01/1991
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Commerciale

Analyses

LETTRE D'INTENTION - Obligation de faire - Inexécution - Faute - Contenu de l'engagement - Recherche nécessaire

CONTRATS ET OBLIGATIONS - Obligation de faire - Inexécution - Faute - Nature et contenu de l'obligation - Preuve - Charge

CONTRATS ET OBLIGATIONS - Obligation de faire - Lettre d'intention - Couverture de besoins financiers d'une filiale - Engagement de tout mettre en oeuvre pour y parvenir - Inexécution - Contenu de l'engagement - Recherche nécessaire

LETTRE D'INTENTION - Engagement de tout mettre en oeuvre pour assurer la couverture des besoins financiers - Inexécution - Contenu de l'engagement - Recherche nécessaire

RESPONSABILITE CONTRACTUELLE - Applications diverses - Lettre d'intention - Couverture de besoins financiers d'une filiale - Engagement de tout mettre en oeuvre pour y parvenir - Contenu - Preuve - Charge

Celui qui réclame la réparation de l'inexécution d'une obligation de faire doit, pour prouver la faute du débiteur, établir la nature et le contenu de l'obligation à laquelle il lui est reproché d'avoir manqué.. Manque de base légale l'arrêt qui retient une faute à l'égard de celui qui dans une lettre d'intention, avait promis de " tout mettre en oeuvre " pour assurer la couverture des besoins financiers d'un tiers, sans rechercher en quoi consistait l'obligation de " tout mettre en oeuvre " et sans définir la faute imputée.


Références :

Code civil 1134, 1147

Décision attaquée : Cour d'appel de Lyon, 07 juillet 1988


Publications
Proposition de citation : Cass. Com., 15 jan. 1991, pourvoi n°88-18231, Bull. civ. 1991 IV N° 28 p. 18
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1991 IV N° 28 p. 18

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Defontaine
Avocat général : Avocat général :M. Curti
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Nicot
Avocat(s) : Avocats :M. Barbey, la SCP Boré et Xavier.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1991:88.18231
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