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11/10/1988 | FRANCE | N°87-12584

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 1, 11 octobre 1988, 87-12584


Attendu que le 24 octobre 1975, les époux de X... demandèrent au docteur Y..., médecin pédiatre, d'examiner leur fils Guillaume, âgé de 3 ans et demi, qui présentait une forte fièvre accompagnée de vomissements ; que M. Y... diagnostiqua une rougeole mais que, le 26 octobre, un autre praticien, constatant une raideur de la nuque, fit transporter l'enfant dans un hôpital où une ponction lombaire révéla la présence d'une méningite ; que leur fils demeurant atteint d'une surdité bilatérale presque totale, les époux de X... ont imputé à la faute de M. Y... la perte de la chance

qu'avait l'enfant d'échapper à cette séquelle très rare de la méni...

Attendu que le 24 octobre 1975, les époux de X... demandèrent au docteur Y..., médecin pédiatre, d'examiner leur fils Guillaume, âgé de 3 ans et demi, qui présentait une forte fièvre accompagnée de vomissements ; que M. Y... diagnostiqua une rougeole mais que, le 26 octobre, un autre praticien, constatant une raideur de la nuque, fit transporter l'enfant dans un hôpital où une ponction lombaire révéla la présence d'une méningite ; que leur fils demeurant atteint d'une surdité bilatérale presque totale, les époux de X... ont imputé à la faute de M. Y... la perte de la chance qu'avait l'enfant d'échapper à cette séquelle très rare de la méningite ; que l'arrêt attaqué a fait droit à leur demande de dommages-intérêts ;

Sur le premier moyen, pris en ses deux branches : (sans intérêt) ;

Mais sur le second moyen, pris en sa deuxième branche :

Vu l'article 1147 du Code civil ;

Attendu que pour mettre à la charge de M. Y... " la réparation due à Guillaume de X... pour la perte d'une chance d'éviter l'infirmité " dont il est atteint, l'arrêt énonce que l'ignorance où l'on se trouve au sujet du caractère primaire ou secondaire de cette surdité " ne permet pas d'affirmer que la faute de M. Y... est demeurée sans conséquence " ;

Qu'en statuant ainsi alors qu'il ressortait de ce motif qu'il était également impossible d'affirmer l'existence d'un lien de causalité entre la faute de M. Y... et le dommage invoqué par la victime, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le troisième moyen :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 8 décembre 1986, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Orléans


Synthèse
Formation : Chambre civile 1
Numéro d'arrêt : 87-12584
Date de la décision : 11/10/1988
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

PROFESSIONS MEDICALES ET PARAMEDICALES - Médecin chirurgien - Responsabilité contractuelle - Obligation de moyens - Lien de causalité - Surdité consécutive à une méningite - Ignorance du caractère primaire ou secondaire de la surdité - Portée quant à la perte d'une chance

RESPONSABILITE CONTRACTUELLE - Lien de causalité - Médecin chirurgien - Diagnostic erroné - Perte d'une chance de guérison - Constatation nécessaire

RESPONSABILITE CONTRACTUELLE - Dommage - Réparation - Caractères du préjudice - Préjudice certain - Perte d'une chance - Médecin chirurgien - Faute - Lien de causalité - Constatation nécessaire - Existence d'une chance de guérison

PROFESSIONS MEDICALES ET PARAMEDICALES - Médecin chirurgien - Responsabilité contractuelle - Obligation de moyens - Lien de causalité - Diagnostic erroné - Perte d'une chance de guérison - Constatation nécessaire

Encourt la cassation, l'arrêt qui, pour mettre à la charge d'un médecin " la réparation due à son patient pour la perte d'une chance d'éviter " la surdité dont celui-ci est atteint, énonce que l'ignorance où l'on se trouve au sujet du caractère primaire ou secondaire de cette surdité " ne permet pas d'affirmer que la faute du médecin est demeurée sans conséquence ", alors qu'il ressort de ce motif qu'il est également impossible d'affirmer l'existence d'un lien de causalité entre la faute du médecin et le dommage invoqué par la victime .


Références :

Code civil 1147

Décision attaquée : Cour d'appel de Versailles, 08 décembre 1986

A RAPPROCHER : Chambre civile 1, 1988-06-07 Bulletin 1988, I, n° 180, p. 125 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 1re, 11 oct. 1988, pourvoi n°87-12584, Bull. civ. 1988 I N° 281 p. 192
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1988 I N° 281 p. 192

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Ponsard
Avocat général : Avocat général :M. Charbonnier
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Grégoire
Avocat(s) : Avocats :la SCP Fortunet et Matteï-Dawance, la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Liard .

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1988:87.12584
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