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28/04/1987 | FRANCE | N°85-17921

France | France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 28 avril 1987, 85-17921


Statuant tant sur le pourvoi principal formé par M. X... et par les syndics de son règlement judiciaire, que sur le pourvoi incident relevé par le receveur principal des Impôts de Lillers ; .

Attendu qu'il résulte des énonciations de l'arrêt attaqué (Douai, 25 juin 1985) qu'une créance du receveur principal des Impôts de Lillers (le receveur) a été produite au passif du règlement judiciaire de M. X... et que, sur réclamation du comptable contre l'état des créances, le tribunal a rejeté celle-ci et fixé provisoirement le montant de la somme pour laquelle le receveur fig

urerait à titre privilégié sur l'état des créances ;

Sur le moyen uni...

Statuant tant sur le pourvoi principal formé par M. X... et par les syndics de son règlement judiciaire, que sur le pourvoi incident relevé par le receveur principal des Impôts de Lillers ; .

Attendu qu'il résulte des énonciations de l'arrêt attaqué (Douai, 25 juin 1985) qu'une créance du receveur principal des Impôts de Lillers (le receveur) a été produite au passif du règlement judiciaire de M. X... et que, sur réclamation du comptable contre l'état des créances, le tribunal a rejeté celle-ci et fixé provisoirement le montant de la somme pour laquelle le receveur figurerait à titre privilégié sur l'état des créances ;

Sur le moyen unique du pourvoi principal :

Attendu que M. X... fait grief à la cour d'appel d'avoir déclaré recevable l'appel interjeté par le receveur à l'encontre de cette décision, alors, selon le pourvoi, que le juge doit relever d'office les fins de non-recevoir d'ordre public, que la fin de non-recevoir tirée de la prohibition d'une voie de recours est d'ordre public, qu'il résulte de la combinaison des articles 42 et 103-2° de la loi du 13 juillet 1967 et 53 du décret du 22 décembre 1967, que les jugements qui prononcent l'admission provisoire d'une créance au passif d'un règlement judiciaire ou d'une liquidation des biens ne sont pas susceptibles d'appel, que l'appel de l'administration dirigé contre une décision prononçant, sur son défaut faute de conclure, son admission provisoire à l'état des créances de M. X..., n'était donc pas recevable, d'autant moins, du reste, qu'il tendait, comme ses conclusions d'appel en font foi, à l'admission définitive de la créance invoquée, et que l'assemblée concordataire n'ayant pas été tenue dans l'espèce, ainsi que le constate le jugement entrepris, cette admission définitive ne pouvait, en vertu de l'article 44 de la loi du 13 juillet 1967, avoir lieu, qu'en déclarant pourtant l'appel recevable, la cour d'appel a violé l'article 125 du nouveau Code de procédure civile par refus d'application ;

Mais attendu que le jugement déféré ne s'est pas borné à fixer provisoirement le montant de la somme pour laquelle le receveur serait admis au passif du règlement judiciaire, mais a rejeté la contestation de celui-ci ; que l'arrêt a donc estimé à juste titre que cette décision était susceptible d'appel ;

Et sur la recevabilité du pourvoi incident :

Attendu que le receveur reproche à l'arrêt attaqué de n'avoir admis la créance fiscale régulièrement produite qu'à titre provisoire alors, selon son pourvoi, que, lorsque le juge constate qu'il n'existe aucune réclamation au sens fiscal, il doit nécessairement prononcer une admission définitive, qu'en prononçant une admission provisoire, tout en relevant que la créance produite n'était pas contestée dans les formes prévues par le Code général des Impôts, la cour d'appel a violé l'article 42, 2e alinéa, de la loi du 13 juillet 1967 ;

Mais attendu que, par infirmation du jugement déféré, la cour d'appel a seulement prononcé l'admission à titre provisoire du receveur sur l'état des créances du règlement judiciaire de M. X... à concurrence de diverses sommes ; qu'il résulte de la combinaison des articles 42 et 103-2° de la loi du 13 juillet 1967 que les décisions qui prononcent l'admission d'une créance au passif d'un règlement judiciaire ou d'une liquidation des biens, par provision, ne sont pas susceptibles de recours ; d'où il suit que le pourvoi incident est irrecevable ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi principal et dit IRRECEVABLE le pourvoi incident


Synthèse
Formation : Chambre commerciale
Numéro d'arrêt : 85-17921
Date de la décision : 28/04/1987
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Commerciale

Analyses

1° REGLEMENT JUDICIAIRE - LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Procédure - Appel - Décisions susceptibles - Rejet définitif d'une créance.

REGLEMENT JUDICIAIRE - LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Procédure - Voies de recours - Exclusion - Jugement rejetant à titre définitif une créance (non) * APPEL CIVIL - Décisions susceptibles - Faillite - règlement judiciaire - liquidation des biens - Jugement rejetant une créance.

1° Le jugement qui ne se borne pas à fixer provisoirement le montant de la somme pour laquelle le receveur principal des Impôts sera admis au passif du règlement judiciaire d'un débiteur, mais rejette la contestation de celui-ci, est susceptible d'appel.

2° REGLEMENT JUDICIAIRE - LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Procédure - Voies de recours - Exclusion - Décision admettant par provision une créance du Trésor.

TRESOR PUBLIC - Recouvrement des droits - Faillite - règlement judiciaire - liquidation des biens - Créance fiscale - Admission au passif - Admission provisionnelle * REGLEMENT JUDICIAIRE - LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Créances - Admission - Admission provisionnelle - Créances fiscales - Pourvoi en cassation - Recevabilité (non) * CASSATION - Décisions susceptibles - Faillite - règlement judiciaire - liquidation des biens - Admission au passif - Créances fiscales - Décision admettant par provision une créance (non).

2° Il résulte de la combinaison des articles 42 et 103-2 de la loi du 13 juillet 1967 que les décisions qui prononcent l'admission d'une créance au passif d'un règlement judiciaire ou d'une liquidation des biens, par provision, ne sont pas susceptibles de recours. D'où il suit que le pourvoi formé contre l'arrêt d'une cour d'appel qui, par infirmation du jugement qui lui est déféré, prononce seulement l'admission provisoire du receveur principal des Impôts sur l'état des créances du règlement judiciaire d'un débiteur à concurrence de diverses sommes, est irrecevable


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel de Douai, 27 juin 1985

A RAPPROCHER : (2°). Chambre commerciale, 1982-12-13 Bulletin 1982, IV, n° 410, p. 342 (irrecevabilité), et les arrêts cités ;

Chambre commerciale, 1983-04-13 Bulletin 1983, IV, n° 115, p. 98 (rejet), et les arrêts cités.


Publications
Proposition de citation : Cass. Com., 28 avr. 1987, pourvoi n°85-17921, Bull. civ. 1987 IV N° 97 p. 73
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1987 IV N° 97 p. 73

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Baudoin
Avocat général : Avocat général :M. Cochard
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Vincent
Avocat(s) : Avocats :MM. Capron et Foussard .

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1987:85.17921
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